Activités de SIPAZ (Julliet – Octobre 1999)
30/11/19991995
03/02/2000En janvier, l’EZLN accuse le gouvernement d’avoir rompu le processus de dialogue en présentant une contre-proposition au projet de loi de la COCOPA. Elle refuse de reprendre les négociations avant que ses conditions ne soient respectées. Durant toute l’année, l’EZLN organise de grandes manifestations pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il respecte les Accords de San Andrés. La plus spectaculaire est la marche de 1111 zapatistes vers la ville de Mexico. Ces manifestations restent sans succès : le gouvernement paraît avoir décidé de laisser « pourrir » la situation. Le conflit acquiert toujours plus les caractéristiques d’une guerre de basse intensité par le biais de laquelle le gouvernement chercherait à:
- désorienter l’opinion publique nationale et internationale (discours de paix, travail social de l’Armée, limitation des affrontements d’armée à armée, rumeurs, utilisation des moyens massifs de communication, limitation des possibilités d’observation internationale, etc.) ;
- maintenir les communautés dissidentes encerclées, sans information, du fait de la présence militaire et paramilitaire;
- terroriser la population civile, possibles bases de soutien de l’EZLN grâce à des actions sélectives et « exemplaires » et à miser sur le fait que cela empêchera une plus grande « contagion » de l’insurrection à d’autres parties de la société ou du pays;
- « diviser pour mieux régner » et polariser aux niveaux inter et intra communautaires, par exemple au travers d’actions de répression ou d’intimidations à l’encontre des organisations sociales.
Le gouvernement semble miser sur le fait que l’EZLN va perdre sa légitimité dans cette guerre d’usure prolongée qui recouvre des dimensions politiques, militaires, économiques, juridiques et informatives. Parallèlement, la CONAI et le diocèse de San Cristóbal font l’objet de campagnes de diffamation et de critiques.
Une vague de violence se déchaîne dans tout l’état : de la zone Nord (nombreuses actions du groupe ‘Paix et Justice‘ et attentat contre les évêques de San Cristóbal) à Chenalhó, culminant à Acteal avec le massacre de 45 personnes. Le nombre de déplacés augmente significativement : près de 4000 dans la zone Nord et environ 10000 dans les Altos.