Activités de SIPAZ (Octobre – Décembre 2004)
30/12/20042004
03/01/20052004
1er janvier : Dixième anniversaire du soulèvement armé de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). Le haut commandement zapatiste ne publie aucun communiqué. La célébration se réalise dans les différents ‘Caracoles’ en présence de la société civile nationale et internationale.
8 janvier : Les habitants de Emiliano Zapata (municipalité de Tila, zone Nord du Chiapas) commencent une série de manifestations pour exiger le retrait de l’armée fédérale de leur communauté. Les bases de soutien zapatistes et les membres du Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD) sont soutenus dans cette démarche non seulement par la société civile mais aussi par les membres du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) qui avaient auparavant demandé l’installation de la base militaire dans le village. Ces derniers exigent désormais sa fermeture face aux effets négatifs de la présence militaire, en particulier du fait de la consommation et du trafic de drogue, ainsi qu’à cause de la prostitution.
12 janvier : Après avoir dénoncé la fraude électorale des dernières élections, la municipalité de Tlanepantla (état de Morelos) se déclare « autonome » et nomme son propre conseil autonome. Quelques jours plus tard, ils sont réprimés brutalement par le gouvernement de l’état, avec un bilan d’un mort.
21 janvier : Sept personnes appartenant au groupe présumé paramilitaire Paix et Justice sont libérées faute de preuve. Ils étaient accusés, entre autres, des délits d’homicide et de privation illégale de la liberté. Ils étaient enfermés dans la prison de Cerro Hueco depuis le 13 septembre 2002 après avoir été arrêtés dans la communauté de Miguel Alemán avec 20 autres personnes du même groupe.
22 janvier : Les maisons de la communauté de Nuevo San Rafael dans la Réserve de Montes Azules sont brûlées. Selon le ministère de la Réforme Agraire (SRA), les habitants de ce village avaient décidé de l’abandonner et de retourner à leur lieu d’origine. Les ONG ont cependant accusé la SRA d’avoir divisé la population pour pouvoir s’assurer de leur sortie de la réserve.
25 janvier : Samuel Ruiz, évêque émérite du diocèse de San Cristóbal de las Casas et ex-président de la CONAI (Commission Nationale de Médiation entre le gouvernement mexicain et l’EZLN) présente sa lettre pastorale intitulée « Une nouvelle heure de grâce ». Il célébre ainsi son 44ème anniversaire en tant que prêtre. Dans ce texte, il remet en question l’actuel processus de mondialisation et reconnaît le rôle important des zapatistes dans l’émancipation des peuples autochtones de tout le continent.
27 janvier : Le gouvernement du Chiapas signe un Accord avec l’Union Européenne afin de co-financer le ‘Projet de Développement Social Intégral et Soutenable de la Jungle Lacandone’ (PRODESIS) qui devrait être mis en place dans la région autour de Montes Azules. L’Union Européenne doit apporter 15 millions d’Euros ; le gouvernement du Chiapas, 16 millions.
12 février : Le Centre d’Analyses Politiques, Sociales et Economiques (CAPISE) publie un rapport intitulé « L’occupation militaire au Chiapas: le dilemme du prisonnier ». Il identifie 91 campements militaires dans la ‘zone de conflit’ du Chiapas.
17 février : Le Congrès du Chiapas approuve un projet de loi surnommé « Loi Muselière ». Celui-ci modifie le Code Pénal en ce qui concerne les délits contre l’honneur. Les sanctions pour diffamation passent à neuf ans de prison avec des amendes allant jusqu’à 1000 journées de salaire minimum. Plusieurs ONG dénoncent que cette loi affecte la liberté d’expression au Chiapas, le travail des journalistes voire même les victimes de délits qui pourraient être poursuivies pour diffamation.
19, 20 et 21 mars : Troisième Rencontre du Chiapas contre le néolibéralisme à Huitiupán (municipalité des Hauts-Plateaux du Chiapas). Une manifestation organisée par les participants protestent contre la construction d’un barrage dans cette municipalité.
10 avril : Des bases de soutien zapatistes de la municipalité de Zinacantán tombent dans une embuscade tendue par des membres du PRD. Bilan: des dizaines de blessés et 125 familles déplacées. Cet affrontement s’est produit alors que les zapatistes terminaient une manifestation pour célébrer l’anniversaire de la mort d’Emiliano Zapata, et alors qu’ils apportaient de l’eau aux habitants de la communauté de Jechvó, privés de ce service par les membres du PRD depuis plusieurs mois.
14 avril : En visite au Chiapas, le Ministre de l’Intérieur Santiago Creel affirme que « le Chiapas a cessé de signifier des maux de tête pour le gouvernement fédéral » et qu’en dépit de l’affrontement à Zinacantán peu de temps auparavant, « il jouit de stabilité politique ». Il qualifie cet affrontement comme un simple « incident« .
15 et 16 mai : Lors de la XIIIème Réunion de la Région Centre-Pacifique du Congrès National Indigène (CNI) à Union Hidalgo (Oaxaca), les participants ratifient les Accords de San Andrés comme « Constitution Indigène » et décident de continuer à avancer dans le sens de la construction de l’autonomie par la voie des faits.
28 mai : Le IIIème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement d’Amérique Latine et de l’Union européenne se tient à Guadalajara, Jalisco. Parallèlement, la société civile organise un Forum intitulé « Entrelacer les Alternatives » qui remet en question la politique de l’Union européenne en Amérique Latine. La manifestation contre le Sommet prend fin avec l’arrestation arbitraire de 45 personnes, certaines d’entre elles qui sont battues et torturées. Huit étrangers sont arrêtés arbitrairement et expulsés du pays.
4 juillet : Les familles de la communauté San Francisco El Caracol de la Réserve de Montes Azules sont réinstallées par le gouvernement dans le nouveau centre de population Santa Martha dans la municipalité de Marqués de Comillas.
24 juillet : L’ex-gouverneur du Chiapas Roberto Albores Guillén annonce sa candidature pour succéder au gouverneur Pablo Salazar Mendiguchía. Il occupe à ce moment-là un poste de la direction nationale du PRI et est proche de son principal dirigeant, Roberto Madrazo Pintado. Plusieurs préoccupations et non-conformités surgissent suite à cette déclaration.
4-6 août : Inauguration du Centre de Promoteurs d’Education « Compañero Manuel » dans la Municipalité Autonome Rebelle Zapatiste « Ricardo Flores Magón ».
7-8 août : Premier Anniversaire des Comités de Bon Gouvernement (JBG) et des Caracoles Zapatistes. L’EZLN lance une série de communiqués appelés « Lire une vidéo » qui servent de bilan de leur première année de fonctionnement. Elle reconnaît les erreurs et se défend de certaines critiques. D’un autre côté, chacun des JBG présente un rapport quant à l’utilisation des fonds reçus de la part de la société civile nationale et internationale.
16 août : La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) présente un rapport sur les arrestations des altermondialistes lors du Sommet de mai à Guadalajara. Elle confirme que les autorités de procuration de la justice et de la police ont effectué 78 arrestations illégales, 70 cas prouvés de traitements cruels et dégradants, 70 cas d’impossibilité de communication et six cas de torture.
17 août : Le Congrès du Chiapas approuve la destitution temporaire du Président de la Commission Étatique pour les Droits Humains, Pedro Raúl López Hernández. Plusieurs ONG expriment leur préoccupation face à la possibilité qu’il s’agisse en fait de limiter la CEDH dans son travail de dénonciation des violations des droits Humains.
1er septembre : Le Président Vicente Fox Quezada présente son quatrième rapport de gouvernement au milieu des protestations à l’intérieur et à l’extérieur du Congrès.
Le Comité de Bon Gouvernement de La Realidad se prononce pour la première fois contre les expulsions des communautés indigènes de la réserve de Montes Azules.
1-3 octobre : Première Rencontre Nationale des Affectés par la construction de barrages au Mexique organisée à Aguascalientes, Acapulco, Guerrero, où il existe un fort mouvement de résistance contre la construction du barrage de ‘La Parota’.
3 octobre : Élections municipales au Chiapas. L’Institut Fédéral Électoral (IFE) avait négocié avec l’EZLN pour s’assurer qu’elles pourraient avoir lieu sans problème. L’EZLN n’y a pas mis d’entrave.
15 octobre : Par le biais d’un communiqué, l’EZLN annonce la « reconcentration » de communautés zapatistes installées dans la réserve de Montes Azules et demande l’aide de la société civile nationale et internationale.
16 novembre : José Luís Soberanes est réélu président de la CNDH, au milieu des protestations des organismes nationaux des droits Humains face à l’absence de consultation dans le cadre de sa ratification.
17 novembre : L’EZLN fête les 21 ans de sa fondation « quelque part au milieu de la Jungle Lacandone ». De nombreux commentaires soulignent le long chemin parcouru par les zapatistes depuis la guerrilla traditionnelle et l’insurrection armée jusqu’à la construction de gouvernements autonomes. « En 1983 nous étions six, aujourd’hui nous sommes des milliers », déclare le Comité de Bon Gouvernement de La Garrucha, durant la commémoration interne qui se tient également dans les autres Caracoles.
27 et 28 novembre : Premier Dialogue National pour un Projet de Nation avec Liberté, Justice et Démocratie à Mexico, convoqué principalement par les syndicats du pays.
2 décembre : Amnesty International publie le rapport spécial « Abus non entendus à Guadalajara : la résistance à éclaircir les violations aux droits humains perpétue seulement l’impunité »
22 décembre : Septième anniversaire du massacre d’Acteal. Plusieurs organisations de droits humains dénoncent qu’à ce jour aucune enquête impartiale et objective n’a été réalisée et que justice n’a pas été faite vu que tous les responsables ne sont pas en prison et que certains prisonniers accusés du massacre pourraient être innocents.