5 janvier 2007 : des représentants de la région indigène triqui de Oaxaca affirment que depuis le premier janvier, 20 communautés de la zone ont formé la municipalité autonome de San Juan Copala, qui fonctionnera sous le régime des us et coutumes indiens afin d’éviter la corruption et la violence provoquées, selon eux, par le système officiel des partis politiques. Ses dirigeants font partie de l’APPO et dénoncent des menaces de mort de la part des autorités de l’état.

17 janvier 2007 : La Suprême Cour de Justice de la Nation (SCJN) reçoit la controverse constitutionnelle présentée par le gouverneur de Oaxaca, Ulises Ruiz, contre l’exhortation faite par la Chambre des députés pour qu’il prenne un congé ou démissionne de son poste (à la fin octobre 2006).

24 janvier 2007 : la Commission Permanente du Congrès mexicain forme une commission spéciale de législateurs qui donnera un suivi aux violations des droits humains, ainsi qu’à la situation légale et politique des habitants de Oaxaca mis en prison par le gouvernement d’Ulises Ruiz du fait de leur militantisme présumé au sein de l’APPO.

12 février 2007 : L’APPO décide de ne pas participer aux prochaines élections locales (pour le congrès du Oaxaca) et municipales. Ils parviennent cependant à un accord : promouvoir un vote-sanction contre le PRI et le PAN du fait de leur rôle dans la répression à leur encontre.

23 février 2007 : La Section 22 du SNTE occupe pendant plusieurs jours plus de 30 bureaux de l’administration étatique. Elle exige que les accords passés avec le gouvernement fédéral en octobre 2006 (administration du président Fox) soient respectés.

18 mars 2007 : Le sit in permanent installé par l’APPO depuis le 9 octobre 2006 face au Sénat de la République à Mexico est délogé par les forces de sécurité. Des personnes qui y prenaient part dénoncent les agressions et vols commis durant l’expulsion et accusent le gouvernement de la ville de Mexico (du PRD) d’être complice d’Ulises Ruíz.

22 mars 2007 : Le Ministre de l’Intérieur, Ramírez Acuña, assure que l’administration de Felipe Calderón respectera les accords passés avec l’APPO et la Section 22 du syndicat des enseignants qui avaient été signés par l’administration antérieure (du président Fox). L’APPO installe un nouveau sit in face aux bureaux du Procureur Général de la République à Oaxaca, comme une marque de solidarité avec la famille de Brad Will (journaliste américain assassiné) et pour exiger des résultats dans les enquêtes sur les autres meurtres commis durant le conflit en 2006.

3 avril 2007 : L’Assemblée du Peuple de la Région Mixtèque, soutenu par l’APPO, est mise en place dans l’une des régions de plus forte présence indigène de Oaxaca.

6 avril 2007 : la division interne du PRD de Oaxaca est rendue publique. Des membres du PRD présentent séparément deux coalitions différentes auprès des autorités électorales : une, absorbée par le PRD de l’état, et une autre, absorbée par le PRD national. L’Institut Étatique Électoral (IEE) accepte seulement la première, en argumentant que le PRD national n’est pas une instance légitime pour présenter une coalition de ce type à Oaxaca. Le PRD national, en accusant la direction du PRD de Oaxaca d’agir sous les ordres du gouverneur Ulises Ruiz, fait appel face à la décision de l’IEE et considère l’expulsion des membres « rebelles » du PRD de Oaxaca. Finalement, leur recours est accepté et c’est le Large Front Progressiste, la coalition absorbée par le PRD national, qui se présentera aux élections.

20 et 21 avril 2007 : un troisième Forum International pour la Défense des Droits Humains au Oaxaca se tient dans la ville de Oaxaca.

25 mai 2007 : l’EPR dénonce que deux de ses membres (Edmundo Reyes Amaya et Gabriel Alberto Cruz Sánchez) sont portés disparus depuis cette date.

14 juin 2007 : Les enseignants de la Section 22 et des membres de l’APPO réalisent une marche en commémoration de l’expulsion violente du sit in réalisé par ce syndicat l’année antérieure. Un sit in représentatif est à nouveau installé au centre-ville à partir du 18 juin.

19 juin 2007 : une dispute agraire qui remonte à 1941 dégénère, provoquant la mort de deux personnes, six blessés et huit disparus après un affrontement entre la municipalité de San Miguel Aloapan, proche du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), et l’agence municipale de San Isidro Aloapan, liée au Conseil Indigène Populaire de Oaxaca Ricardo Flores Magón (CIPO-RFM).

27 juin 2007 : la Section 22 du syndicat des enseignants, l’APPO et le Secrétaire Général du Gouvernement de Oaxaca, Manuel García Corpus ouvre une table de négociation. Les thèmes abordés au cours des semaines suivantes seront la révision de la situation juridique des prisonniers et de la grande majorité des personnes arrêtées qui sont en liberté sous caution ; la libération de 188 écoles occupées par la Section 59 (opposée à la Section 22) et la suspension définitive des mandats d’arrêt existants.

5 juillet 2007 : Le Mouvement pour l’Unification et la Lutte Triqui (MULT) dénonce la disparition de deux femmes dans la zone mixtèque du Oaxaca: Virginia Ortiz Ramírez et Daniela Ortiz Ramírez, deux sœurs de 14 et 20 ans.

10 juillet 2007 : l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR) se déclare responsable des 8 explosions dans des conduits de Pétroles Mexicains (Pemex) situés à Guanajuato et Querétaro. Ils expliquent qu’elles font partie d’une campagne de harcèlement contre le gouvernement de Felipe Calderón pour exiger l’apparition en vie de deux de ses membres (Edmundo Reyes Amaya y Gabriel Alberto Cruz Sánchez) portés disparus depuis mai.

16 juillet 2007 : des membres et sympathisants de l’APPO et des policiers s’affrontent provoquant un bilan de 60 blessés et 42 arrestations alors qu’environ 10 mille personnes participaient à une Guelaguetza (fête traditionnelle) Populaire dans la ville de Oaxaca.

31 juillet 2007 : Amnesty International (AI) publie un rapport sur la situation des droits humains au Oaxaca: « Oaxaca: clameur pour la Justice ».

1^er août 2007 : Des membres présumé de l’ EPR font exploser une bombe dans le sud de la ville de Oaxaca afin d’exiger la présentation en vie de ses membres disparus Edmundo Reyes Amaya et Gabriel Alberto Cruz Sánchez.

5 août 2007 : Les élections au Congrès de l’état du Oaxaca se tiennent dans un contexte de relative tranquillité. Le taux d’abstention dépasse 70%. Le PRI maintient sa majorité au sein du Congrès.

Du 8 au 11 août: Le Président de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH), Rapporteur pour le Mexique et Rapporteur sur les Droits des personnes privées de leur Liberté, Florentín Meléndez, visite l’état de Oaxaca.

30 août 2007 : Le procureur général de l’État (PGJE) arrête cinq membres de la police préventive, de la police de la municipalité de la ville de Oaxaca de Juárez ainsi que de la police Auxiliaire, Bancaire, Industrielle et Commerciale, pour les délits de blessures graves et abus de pouvoir conte Emeterio Marino Cruz, un partisan de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), qui avait été grièvement blessé par les forces de sécurité lors de l’affrontement du 16 juillet dernier.

7 octobre 2007 : Des élections se tiennent dans 152 municipalités du Oaxaca qui fonctionnent sous le régime des partis politiques. La participation (64%) est comparable à celle des élections municipales antérieures, bien que ce niveau cache des différences importantes. Le PRI emporte la majorité des municipalités.

2 novembre 2007 : Par le biais de manifestations massives, l’APPO commémore l’entrée de la Police Fédérale Préventive dans la ville Oaxaca. Au moins 19 personnes parmi celles qui se trouvaient réunies au croisement de « Cinco Señores » pour réaliser un acte politique et culturel sont arrêtées par la police mais seront relâchées le lendemain .D’autres mobilisations se tiennent également dans différentes régions de l’état (Mixtèque, Cañada, Isthme et Côte).

20 novembre 2007 : Horacio Sosa Villavicencio, dirigeant de l’APPO est libéré après près d’un an en prison.

25 novembre 2007 : Des milliers de personnes, partisans de l’APPO et professeurs de la section 22, manifestent dans le cadre de la commémoration du 25 novembre 2006 lorsque des affrontements violents entre les forces de sécurité de l’état et de la Police Fédérale Préventive (PFP), et certains manifestants avaient provoqué 149 arrestations et de graves dommages à des bâtiments publics.

27 novembre 2007 : La Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) décide d’étendre son mandat pour enquêter non seulement sur de possibles graves violations des droits individuels en 2006 mais aussi de couvrir jusqu’aux incidents de juillet 2007, au cours de la célébration de la Guelaguetza à Oaxaca.

27 décembre 2007 : un troisième appel est fait en faveur de David Venegas, membre de Voix de Oaxaca-Construire Autonomie et Liberté (VOCAL) et conseiller de l’APPO, qui a été accusé de possession de drogues et arrêté pour ce délit inventé.

30 décembre 2007 : Lauro Juarez, leader indigène chatino, de 50 ans et membre de l’organisation sociale Union des Paysans Pauvres – Front Populaire Révolutionnaire (UCP-FPR), disparaît à l’endroit où cette organisation avait organisé une manifestation (route entre la ville de Oaxaca et Puerto Escondido).