2009
04/01/2010ACTUALITÉ : Chiapas – de la carotte au bâton ?
26/02/20102009
Du 31 décembre 2008 au 5 janvier 2009 : Célèbration du festival de la « Digna Rabia » (de la colère digne). Le quinzième anniversaire de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) est célébré à Oventic. À partir du 2 janvier, une série de tables rondes de réflexion et autres activités sont proposées sur le thème, « un Autre Monde, une autre façon de faire de la Politique ». L’EZLN anime les débats.
10 février : L’Examen Périodique Universel (EPU) du Mexique est réalisé par le Haut Commissariat aux Droits Humains des Nations Unies. 91 recommandations sont présentées à l’État mexicain qui en accepte 83 et exprime des réserves quant aux 8 autres. Ces 8 dernières regroupent la plus grande partie des critiques présentées par la société civile dans son rapport : par exemple, l’impunité et les mécanismes qui devraient être mis en place pour la combattre (particulièrement, en ce qui concerne les femmes, les peuples indiens, les mineurs et les journalistes), ainsi que les thèmes de la juridiction militaire, la figure juridique de la garde-à-vue (« arraigo ») et la définition du concept « crime organisé ».
11 février : L’enquête menée par la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) sur le cas d’Atenco (mai 2006) conclut que des centaines de personnes ont subi des abus et de graves violations de leurs garanties individuelles et droits constitutionnels. Elle établit également l’implication de 2726 agents de la fonction publique dont les agissements étaient « justifiés » mais furent « excessifs, disproportionnés, inefficaces et indolents. » Le gouverneur de l’état du Mexique, le Ministre de la Sécurité Publique (du gouvernement fédéral) et autres hauts fonctionnaires sont cependant exonérés de toute responsabilité.
17 février : Face au caractère limité de la résolution prise par la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN), une « Campagne Nationale et Internationale Liberté et Justice pour Atenco » est lancée. Elle cherche à mobiliser la société civile pour d’une part demander aux trois pouvoirs de la République la libération des 13 prisonniers dans l’affaire Atenco, leur exonération, la punition des responsables des abus, et d’autre part pour mettre fin à la criminalisation de la protestation sociale.
Entre le 18 et le 23 février : trois prisonniers appartenant à La Voz de Los Llanos et un autre de La Voz del Amate sont libérés. Seul un des prisonniers ayant pris part aux grèves de la faim de 2008 ne recouvre pas sa liberté : Alberto Patishtan Gómez (emprisonné depuis juin 2000), un membre de « La Voz del Amate ». Accusé d’avoir commis un délit fédéral, il ne peut bénéficier de la révision de son cas comme les autres prisonniers libérés.
23 février : Le général de brigade Jaime Antonio López Portillo, directeur général des droits humains au sein du Ministère de la Défense Nationale, affirme que les résultats de l’Armée en matière de droits humains sont « acceptables » puisque, malgré l’augmentation de la présence militaire dans la lutte contre le crime organisé (45 000 soldats quotidiennement déployés), « il n’y a eu que peu » de plaintes déposées à l’encontre de soldats au cours de l’année écoulée. Les ONG lui reprochent ce commentaire en affirmant qu’il n’existait pas de niveau « acceptable » en matière de droits humains.
26 février : Le Comité de Bon Gouvernement Zapatiste d’Oventic (Hauts Plateaux) dénonce des intrusions militaires aux alentours d’Oventic, ainsi que des survols d’avions et d’hélicoptères dans la région.
7 et 8 mars : Une Rencontre des Femmes zapatistes dédiée à Doña Concepción García de Corral, « Mamá Corral » a lieu dans le Caracol d’Oventic dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme.
12 mars : on dénonce publiquement le harcèlement contre Marcos López Pérez, défenseur des droits humains appartenant au Mouvement de Résistance Populaire du Sud-Est (MRPS) et membre de la Commission des Droits Humains du Front National de Lutte pour le Socialisme.
21 et 22 mars : La Seconde Rencontre Binationale Chiapas-Guatemala pour la Défense du Territoire est organisée et aborde les thèmes des mines, des barrages et de la défense de l’eau.
27 mars : Dans un communiqué, la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH, un mécanisme de l’Organisation des États Américains) à Washington exprime « sa préoccupation quand certains pays de la région continuent d’employer la justice militaire pour enquêter et juger des délits communs commis par des membres des Forces Armées ou de la Police. La CIDH réitère que la juridiction militaire est exceptionnelle et doit être utilisée dans les seuls cas de délits de fonction ».
27 mars: Sur initiative du pouvoir exécutif du Chiapas, un ministère public spécialisé en matière de Protection des ONG travaillant pour la défense des Droits Humains est créé au Chiapas. Cette décision faisait suite à l’acceptation d’une recommandation de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) pour diminuer les délais de justice dans le cas d’agressions contre le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas remontant à octobre 2006.
13 avril : Six indiens tseltales, habitants de l’ejido San Sebastián Bachajón, municipalité de Chilón, et membres de l’Autre Campagne sont arrêtés par la Police Étatique Préventive (PEP). Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas dénonce leur arrestation arbitraire, les actes de torture, traitements cruels, inhumains et dégradants pratiqués à leur encontre, ainsi que diverses violations de leurs garanties judiciaires.
15 avril : Environ trois mille catholiques de la région Sierra du Chiapas organisent une manifestation pour exiger le retrait de 56 permis d’exploitation minière accordés à des entreprises du Canada et des États-Unis.
15 avril : Des membres de l’Autre Campagne de San Sebastián Bachajón bloquent la route Ocosingo-Palenque au niveau du croisement qui conduit aux cascades de « Agua Azul », afin d’exiger la libération des 6 personnes arrêtées. Le barrage est levé deux jours plus tard par décision des mêmes manifestants, ceci afin d’éviter une possible confrontation.
19 avril : Miguel Vázquez Moreno, base de soutien de l’EZLN est arrêté par des membres de la PEP à Agua Azul accusé des mêmes faits que les 6 tseltales de Bachajón quelques jours auparavant. Il est libéré peu de temps après.
21 avril : La COMED, Commission de Médiation entre l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR) et le Gouvernement, décide de mettre fin à sa mission, près d’un an après sa formation qui cherchait à clarifier la situation de deux membres portés disparus du dit groupe armé.
23 avril : La Chambre des Députés a approuvé une réforme constitutionnelle en matière de droits humains (287 votes en faveur, un contre). Bien que cette réforme constitue une avancée, diverses organisations de droits humains en ont signalé les éléments manquants, notamment l’absence d’une clarification de la hiérarchie des traités internationaux signés par le gouvernement mexicain par rapport à la législation interne ; la réparation des dommages de la part de l’État ; le caractère collectif de certains droits ; le caractère obligatoire des sentences et recommandations internationales ou l’élimination de la juridiction militaire.
26 avril : Le Réseau National des Organismes Civils des Droits Humains « Tous les droits pour tous » a présenté un document répertoriant, au cours des deux dernières années, au moins 41 cas de répression policière, arrestations arbitraires, affrontements intercommunautaires, menaces, harcèlements et assassinats à l’encontre d’activistes écologistes originaires de 13 états mexicains (notamment le Chiapas). Cette étude démontre le risque croissant lié à ce type d’activisme dans la mesure où les actions menées affectent les intérêts économiques des gouvernements, « caciques » et entreprises transnationales.
Fin avril : Début d’un contexte d’urgence sanitaire face à l’épidémie causée par le virus AH1N1. À cette même période, le Congrès approuve plusieurs amendements liés au projet de Loi en matière de Sécurité Nationale, en particulier en créant la figure de « déclaration d’affectation à la sécurité intérieure », qui permet au pouvoir exécutif de déclarer un état d’urgence sans ratification aucune du Congrès.
7 mai : Dans un communiqué, le Comité de Bon Gouvernement de Morelia exige la liberté immédiate des prisonniers de Bachajón et dénonce la campagne contre-insurgé mené par le gouvernement de Sabines dans plusieurs communautés de la zone Zot’z Choj.
17 mai : À San Cristóbal de Las Casas, les représentants de 20 organisations de sept états mexicains créent le Réseau National de Résistance Civile aux Tarifs Surélevés de l’Électricité.
18 mai : Un Vaste Espace de Réflexion et d’Analyse portant sur le thème des « Menaces contre la Terre et le Territoire Indiens et Paysans du Sud-Est du Mexique se tient à San Cristóbal de Las Casas.
28 mai : Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas présente son rapport annuel et déclare qu’en 2008 il a reçu 675 plaintes pour violations des droits humains au Chiapas.
30 mai : des habitants de l’ejido San Sebastián Bachajón, membres de l’Autre Campagne, réalisent une manifestation à Ocosingo pour exiger la libération des personnes arrêtées en avril.
9 juin : Las Abejas organisent les « Journées d’action pour la Justice et la Vérité : Acteal, 11 ans d’impunité et combien de plus? ».
11 juin : Le Mexique comparait à nouveau devant le Conseil des Droits Humains des Nations Unies et rejette encore une fois les recommandations de l’Examen Périodique Universel (EPU) au sujet desquelles il avait exprimé des réserves en février. Ces dernières ont entre autres trait à la juridiction militaire, la pratique de la garde-à-vue et la définition du « crime organisé ».
14 juin : Promulgation du Manifeste d’Ostula, un document approuvé par les peuples indiens de neufs états de la République ayant participé à la 25ème assemblée du Congrès National Indigène (CNI) de la Région Centre-Pacifique. Face à la répression gouvernementale et paramilitaire menée à leur encontre et face aux politiques néolibérales « de mépris, discrimination, destruction et mort », ils revendiquent le droit à l’autodéfense comme seul moyen pour protéger leurs territoires et ressources naturelles.
20 et 21 juin : La Première Rencontre Américaine contre l’Impunité se réalise dans le « caracol » zapatiste de Morelia, en présence de participants originaires de 15 pays du continent, ainsi que d’observateurs européens et australiens. L’impunité y est dénoncée comme une réalité appartenant autant au passé qu’au présent en Amérique Latine.
Juin : une nouvelle vague d’agressions contre différents défenseurs des droits humains (Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas, Front National de Lutte vers le Socialisme et Maderas del Pueblo del Sureste) est dénoncée à San Cristóbal de Las Casas.
5 juillet : Des élections ont lieu pour nommer les représentants à plus de 1 500 postes publics. Le taux d’abstention atteint 55,19% et le vote blanc représente 5,40% du total. Ce-dernier avait fait l’objet d’un mouvement social significatif pendant la campagne. Y compris en prenant en compte la faible participation réelle, les résultats de ces élections marquent un tournant par rapport à ceux de la dernière décennie : près de 12 ans après avoir perdu le contrôle de la Chambre des Députés, le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI, le parti qui était resté au pouvoir pendant plus de 70 ans jusqu’en 2000) est le grand vainqueur de la journée électorale. Sur un total de 500 sièges de députés, il en obtient 237, ainsi que 5 des 6 postes de gouverneur qui étaient également en jeu.
9 juillet : 5 des 7 paysans tseltals membres de l’Autre Campagne de la municipalité de San Sebastián Bachajón sont libérés après avoir été arrêtés en avril lors de diverses opérations policières.
14 juillet : José Luis Soberanes, président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) déclare devant le Congrès : « Il est préoccupant que le déploiement des forces de l’ordre fédérales n’ait pas permis de mettre fin à la violence générée par le crime organisé et le trafic de drogues. Au contraire, il a engendré d’innombrables plaintes pour abus présumés contre des personnes innocentes ». Toujours selon la CNDH, depuis le début de ce sexennat, plus de 1 600 plaintes ont été déposées contre l’Armée pour des délits tels que assassinats, tortures, viols, arrestations arbitraires et utilisation excessive de la force et des armes à feu.
21 juillet : une agression dans l’ejido de Mitzitón laisse un bilan de un mort, tous membres de l’Autre Campagne convoquée par l’EZLN et membres de cette communauté.
30 juillet : Des adhérents à L’Autre Campagne de Mitzitón bloquent une route principale pour faire connaître leurs revendications, parmi lesquelles le rejet de l’autoroute San Cristóbal de Las Casas-Palenque (qui traverserait leur commune), la libre détermination des peuples et l’exigence de justice pour Aurelio Díaz Hernández, tué le 21 juillet lors d’une confrontation au sujet de cette même autoroute.
31 juillet : Le Chiapas est le premier état au monde à intégrer dans sa Constitution l’obligation de réaliser les Objectifs de Développement du Millénium définis par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
7 et 8 août : La seconde Rencontre des Défenseurs et Défenseuses des Droits Humains réalisée à Mexico dénonce la situation nationale en matière de droits humains et, notamment: « La criminalisation des défenseurs et défenseuses des droits humains par l’emploi de figures pénales pour imposer des sanctions à ceux qui revendiquent leurs droits ; l’agression systématique des manifestants par la police ; les actes de harcèlement » ; ainsi que « Des campagnes de tentative de discréditer la personne ou le travail des défenseurs des droits humains et des activistes sociaux. »
9 août : Lors de la clôture du Sommet Mexique-Etats-Unis-Canada, Felipe Calderón affirme que son gouvernement respecte « scrupuleusement » ses engagements en matière de droits humains et que « ceux qui diraient le contraire seraient dans l’obligation de prouver un cas, ne serait-ce qu’un cas. » En réponse à ces déclarations, 5 organismes civils de droits humains lui font parvenir une lettre dans laquelle ils décrivent, à titre d’exemple, 7 cas de violations des droits humains commis par des militaires à l’encontre de civils, toutes ayant eu lieu depuis le début du sexennat du président Calderón.
10 et 11 août : Las Abejas réalisent une « Journée d’action pour la Justice et la Vérité » pour essayer d’éviter la libération de personnes emprisonnées pour leur participation au massacre d’Acteal. Plusieurs organisations des droits humains, à échelle nationale et internationale prennent également position face à cette possibilité.
12 août : La Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) concède un recours constitutionnel, ou « amparo » (figure juridique mexicaine pour dénoncer une violation des droits fondamentaux par une administration), à 26 indiens tsotsiles incarcérés depuis plus de 11 ans. Ils avaient été condamnés suite au massacre de 45 autres tsotsiles, assassinés le 22 décembre 1997 à Acteal, municipalité de Chenalhó. Vingt d’entre eux sont libérés le jour suivant, et les six autres obtiennent une révision de la procédure judiciaire au terme de laquelle ils avaient été condamnés. Faisant preuve d’un certain réalisme politique, le gouvernement du Chiapas cherche à empêcher le retour des ex-prisonniers à Chenalhó afin d’éviter toute confrontation, et ce, en leur proposant des terres, un logement et un travail. Las Abejas dénoncent le caractère pour le moins limité de cette mesure de contention. Ils informent également que le gouvernement du Chiapas cherche à les diviser et à les impliquer publiquement dans des groupes armés.
16 août : Alberto Brunori, le représentant du Bureau du Haut Commissaire des Nations-Unies pour les Droits Humains au Mexique (OACNUDH) visite Chenalhó et les membres des familles des victimes ainsi que les survivants du massacre d’Acteal.
17 août : Mariano Abarca, activiste contre l’exploitation minière à Chicomuselo, est arrêté suite au piquet de protestation maintenu depuis juillet devant les installations de Blackfire (multinationale de capital canadien) et empêchant ses activités. Il est libéré une semaine plus tard, mais le harcèlement à l’encontre du mouvement anti-mines s’est poursuivi. Les 29 et 30 août par exemple, et justement à Chicomuselo, des policiers se sont fait passer pour des journalistes pour entrer dans l’espace de la Rencontre du Réseau Mexicain des personnes Affectées par l’Industrie Minière (REMA).
20 août : Des membres de l’Autre Campagne appartenant à trois communautés qui seraient affectées par la construction d’une autoroute entre San Cristóbal de Las Casas et Palenque – Mitzitón, Jotolá et San Sebastián Bachajón – exigent la fin de la répression à leur encontre suite à la défense de leurs territoires.
20 août : Ce que les organismes de droits humains n’avaient cessé de dénoncer depuis plus de dix ans est corroboré par des documents officiels déclassés en août par les Archives Nationales de Sécurité des États-Unis (National Security Archive). Ces derniers indiquent le soutien direct de l’Armée Mexicaine aux paramilitaires dans le cadre de la guerre de contre insurrection à l’encontre des bases de soutien zapatistes dans les années 90.
28 août : Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC) dénonce de nouveaux harcèlements contre des membres de son personnel ainsi que contre les communautés et organisations avec qui il travaille.
2 septembre : La présentation de la situation des droits humains par le gouvernement fédéral mexicain (qui souligne plus les efforts mis en place que les vides restant à combler) semble suffisamment satisfaisante pour que les États-Unis débloquent 214 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative Mérida présentée comme un soutien au Mexique dans sa lutte contre le crime organisé.
7 septembre : Las Abejas d’Acteal publient une lettre destinée au gouverneur dans laquelle ils rejettent la proposition de réunion de Juan Sabines Guerrero.
11 septembre : La seconde étape de la Campagne « Liberté et Justice pour Atenco » démarre à Acteal.
16 septembre : Plus de mille membres du Front National de Lutte vers le Socialisme (FNLS) réalisent une marche de Mazapa de Madero à Motozintla dans la Sierra du Chiapas pour exiger que soit respectée leur « ferme position de rejet de l’exploitation minière » dans leurs territoires.
18 septembre : Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC) dénonce une attaque à main armée de l’Organisation pour la Défense des Droits Indigènes et Paysans (OPDDIC) à l’encontre de l’un de ses membres, à Jotolá, municipalité de Chilón. Cette agression, mettant en danger directement la sécurité de l’un de ses membres, s’inscrit dans un contexte d’espionnage, agression et dévalorisation du travail de défense des droits humains de la part de divers acteurs et médias.
26 septembre : Les bureaux de l’association civile Kínal Antsetik (Terre de Femmes) sont attaqués.
30 septembre : Arrestation de José Manuel Hernández Martínez, plus connu sous le surnom de « Chema » dans la communauté 28 de Junio, municipalité de Venustiano Carranza.
2 et 3 octobre : un Forum portant sur les « Perspectives des Femmes face à la Militarisation » se tient à San Cristóbal de Las Casas.
12 octobre : Las Abejas dénoncent des harcèlements de la part du gouvernement du Chiapas.
13 octobre : A l’occasion de la présentation, de son Rapport sur la Situation des Défenseurs des Droits Humains au Mexique, le Bureau du Haut Commissaire aux Droits Humains des Nations-Unies (OACNUDH) au Mexique reproche aux autorités mexicaines de ne pas mettre en place de politique intégrale pour réduire puis éliminer les risques encourus par les activistes des droits humains. Selon ce rapport, des 128 plaintes pour agression à des défenseurs des droits humains déposées au cours des trois années antérieures, 98,5% sont restées dans l’impunité. La OACNUDH dénonce une stigmatisation croissante des défenseurs des droits humains, en particulier de la part des autorités qui vont jusqu’à les qualifier de « défenseurs de criminels, voire jusqu’à dire qu’ils cherchent à déstabiliser le pays, ou en tout cas ils assurent qu’ils profitent de ces cas et magnifient la problématique pour en tirer parti. »
14 octobre : La Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) émet une résolution sur les violations des droits humains de la part des autorités dans le cadre du conflit politico-social à Oaxaca en 2006 et début 2007. Elle signale que le gouverneur de l’époque et jusqu’alors, Ulises Ruiz, est responsable de violations des droits humains.
À partir du 26 octobre, environ 150 membres de la OCEZ-RC (Organisation Paysanne Emiliano Zapata – Région Carranza) occupent nuit et jour la place centrale de San Cristóbal de Las Casas pour dénoncer les actes d’intimidation de la police et de l’armée dans leur région et réclamer la libération de leurs dirigeants arrêtés en septembre et octobre. Le 30 octobre, certains de ses membres occupent les locaux de l’ONU à San Cristóbal.
29 octobre : Le bureau du Procureur Général de Justice de l’État (PGJE) révèle qu’il détient des éléments qui impliqueraient plusieurs hauts fonctionnaires dans le massacre d’Acteal, tant au niveau fédéral qu’étatique, pour faute par omission et/ou négligence.
4 novembre : La Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) ordonne la libération absolue et immédiate de 9 personnes accusées et condamnées pour le massacre d’Acteal. 16 autres obtiennent une révision de la procédure judiciaire au terme de laquelle elles avaient été condamnées, deux entre elles avaient pourtant confessé leur responsabilité dans ce crime.
8 novembre : à 3H30 du matin, plus de 18 policiers armés, vêtus en civil et des cagoules sont entrés brutalement dans la maison d’Adolfo Guzmán Ordaz (membre de l’association civile Enlace Capacitación y Comunicación) et de sa famille dans la ville de Comitán.
9 novembre : Le Front National de Lutte pour le Socialisme (FNLS) annonce le lancement d’une Campagne Nationale de dénonciations et rejet de la criminalisation des luttes populaires qui durera jusqu’au 15 décembre.
10 novembre : Les autorités judiciaires du Chiapas libèrent quatre personnes arrêtées le 4 novembre qui avaient été accusées d’ agressions commises contre un avocat du Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas et des indigènes membres de l’Autre Campagne de Jotolá (municipalité de Chilón) le 18 septembre 2009. De nouvelles menaces sont proférées contre la population.
Du 10 au 13 novembre : La Cinquième Rencontre des Constructeurs de Paix et Réconciliation se tient à Taniperla (municipalité d’Ocosingo).
14 novembre : Le journal La Jornada publie des extraits du rapport « Situation prévalant dans la municipalité de Venustiano Carranza » élaboré par le bureau du Procureur Général de Justice de l’État (PGJE). Ce rapport prétend prouver l’existence d’un « réseau subversif » qui planifierait des actions de déstabilisation pour l’année 2010 et dont le centre serait le prêtre de la paroisse de Venustiano Carranza, Jesús Landín.
15 novembre : Le Comité de Bon Gouvernement de Roberto Barrios (zone Nord du Chiapas) dénonce une série de menaces et d’agressions contre ce Caracol et en particulier contre le Centre Educatif autonome qui y fonctionne.
23 novembre : Les trois dirigeants de la OCEZ-RC sont libérés sous caution payée par le gouvernement du Chiapas qui demande de reprendre les négociations et offre de suspendre les autres mandats d’arrêt. Les négociations reprennent le 26 novembre.
25 novembre : Les députés du Congrès du Chiapas essayent de faire passer un projet de loi pour la reconnaissance officielle des Comités de Bon Gouvernement zapatistes (JBG) en réponse selon eux à la demande de ces mêmes Comités, ce qui est fermement démenti par les JBG le lendemain.
25 novembre : Dans le cadre de Journée Internationale de l’Élimination de la Violence contre les Femmes, des femmes d’organisations indépendantes, indigènes, membres de l’Autre Campagne, syndicats et autres manifestent dans la ville de San Cristóbal de Las Casas pour protester contre la situation de violence que les femmes continuent de souffrir.
27 novembre : Mariano Abarca, activiste s’opposant à l’exploitation minière, est assassiné par un individu non identifié sur la pas de sa porte à Chicomuselo.
Novembre: De nombreuses violations de domicile et intrusions militaires sont à nouveau dénoncées dans les régions du Centre (aux alentours de Venustiano Carranza), de la Forêt Lacandone, ainsi que dans les Hauts Plateaux le jour de l’anniversaire de la création de l’EZLN.
6 décembre : Le « Peuple Croyant » organise un pèlerinage à Venustiano Carranza auquel environ 850 personnes participent. Il dénonce l’exploitation minière ainsi que les mensonges et les abus de pouvoir.
9 décembre : 50 manifestants reçoivent la Gouverneur Général du Canada avec le visage couvert et des photos de l’activiste anti-mines Mariano Abarca Roblero, assassiné peu auparavant à Chicomuselo, lors de sa visite à San Cristóbal de Las Casas.
14 décembre : Adolfo Guzmán Ordaz, membre de l’association civile Enlace Capacitación y Comunicación dans la ville de Comitán de Domínguez reçoit une menace de mort à son domicile. Le 8 novembre 2009, sa maison avait fait l’objet d’une perquisition.
21 et 22 décembre : Dans le cadre de l’anniversaire du massacre de 1997 le « Forum de Conscience et d’Espoir: Construire une autre Justice » se tient dans la communauté d’Acteal.
23 décembre : Après avoir passé différents accords politiques, économiques et sociaux avec le gouvernement du Chiapas, la OCEZ-RC lève le sit-in qu’elle maintenait à San Cristóbal depuis près de deux mois.
29 décembre : Le Congrès local génère la polémique en approuvant une loi portant sur les Droits Indigènes pour l’état du Chiapas.