ACTUALITE : Sérieuse détérioration de la situation des droits humains au Chiapas et au Mexique
30/11/20092009
29/01/20102009
10 janvier 2009 : Ruben Valencia Nuñez, membre de Voix du Oaxaca « Construire Autonomie et Liberté » (VOCAL), une organisation qui fait partie de l’APPO, est victime d’une tentative d’assassinat dans le centre de la Ville de Oaxaca.
12 janvier 2009 : Le journal « El Correo de Oaxaca » rapporte 42 agressions contre des journalistes de cet état dans le cadre d’une vague systématique de répression tout au long de 2008. Il dénonce qu’au Oaxaca, « exercer le travail de journaliste indépendant est devenu impossible ».
20 janvier 2009 : un recours constitutionnel est accordé à Juan Manuel Martinez Moreno, membre de l’Assemblée Populaire des Peuples du Oaxaca (APPO) accusé de l’assassinat du cameraman nord-américain, Bradley Roland Will.
29 janvier 2009 : un groupe de personnes, sans doute lié au Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) et à l’entreprise espagnole Eurus attaque et tente d’expulser des paysans des terres communales (ejido) de La Venta, municipalité de Juchitán de Zaragoza dans l’Isthme de Tehuantepec. Ces paysans se sont unis et organisés pour éviter le fonctionnement du parc d’énergie éolienne de La Venta IV, que l’entreprise espagnole construit sur leurs terres sans avoir obtenu l’autorisation des habitants de la zone. Cela fait plusieurs mois qu’ils empêchent l’avancée des travaux.
29 janvier 2009 : la journaliste Veronica Villalvazo, également connue sous le pseudonyme de Frida Guerrera, est agressée par un groupe de jeunes alors qu’elle se promenait dans le centre historique de la ville de Oaxaca.
2 février 2009 : des inconnus tirent sur la radio communautaire mixtèque 88.7FM, dans la municipalité de Santiago Juxtlahuaca, région Mixtèque. Des militants du PRI sont cependant déclarés « responsables présumés ».
4 février 2009 : l’organisation « Physicians for Human Rights » (PHR, Médecins pour les Droits humains) dont le siège se trouve aux USA, signale plusieurs éléments douteux dans les conclusions du Bureau du Procureur Général de la République (PGR) dans le cadre de l’enquête liée au meurtre du journaliste nord-américain Bradley Will. Elle souligne : « Dans sa théorie, le PGR affirme que Brad Will a trouvé la mort suite à un coup de feu tiré par une arme qui se trouvait à proximité de celui-ci. PHR a déterminé qu’un ricochet sur une cible intermédiaire soutient l’hypothèse d’un coup de feu tiré à plus longue distance ».
5 février 2009 : le bureau du Procureur Général de la République (PGR) fait appel contre le recours constitutionnel pour garanties individuelles obtenu par Juan Manuel Martínez, inculpé pour le meurtre du photographe Bradley Will, empêchant ainsi sa possible libération.
18 février 2009 : un groupe de personnes, supposément lié au Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), empêche la tenue d’un rassemblementd’enseignants qui s’opposaient à la manifestation en public du gouverneur Ulises Ruíz . Les enseignants en question sont battus et détenus pendant plusieurs heures.
Du 20 au 22 février 2009 : l’APPO tient son Second Congrès (session ordinaire) dans la ville de Oaxaca. Un des accords passé est la décision de ne négocier avec aucun des niveaux du gouvernement, sauf sur le thème de la libération des prisonniers.
20 février 2009 : Edgar Coache Verano, fils de l’activiste syndical et membre de l’APPO, Marcelino Coache Verano, est harcelé par un groupe d’hommes qui le menacent et le poursuivent.
4 mars 2009 : Marcelino Coache Verano, activiste syndical, membre et dirigeant de l’APPO est pris en otage dans la ville de Oaxaca, torturé pendant plusieurs heures puis remis en liberté le lendemain.
18 mars 2009 : Environ 25 000 indiens appartenant au Mouvement d’Unification et de la Lutte Triqui (MULT) manifestent dans la ville de Oaxaca pour exiger du gouvernement de l’état l’ouverture d’une table de négociation qui permette de répondre à leurs demandes « de justice, parce que la violence et les torts causés » au cours des deux dernières années contre des membres du MULT « n’ont pas cessé et n’ont pas été tirés au clair ».
26 mars 2009 : La commission de magistrats chargés d’enquêter sur les possibles violations des garanties individuelles à Oaxaca entre mai 2006 et juillet 2007 remet son rapport préliminaire à l’ensemble des membres de la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN). Celui-ci « ne juge pas la légalité » du rôle joué par les autorités fédérales, étatiques et municipales dans ces évènements. Il détermine cependant l’existence de « graves violations des garanties individuelles » durant l’intense mobilisation sociale qui eut lieu à Oaxaca pour exiger la démission du gouverneur Ulises Ruiz.
6 avril 2009 : Beatriz López Leyva, une ex dirigeante du PRD à San Pedro Jicayán, est assassinée par des inconnus alors qu’elle se trouvait dans son domicile particulier dans cette municipalité de la Côte de l’état de Oaxaca. En 2005, alors qu’elle était secrétaire de mairie de San Pedro Jicayán, López Leyva avait déjà souffert un premier attentat dont elle avait accusé les caciques locaux appartenant au PRI. Plus récemment, elle avait aussi dénoncé avoir reçu des menaces de mort de la part du maire actuel, Leonardo Silva Palacios, menaces qui selon elle, cherchaient à limiter sa participation dans les protestations contre un possible détournement de fonds municipaux.
17 avril 2009 : À Oaxaca de Juárez, plus de 20 organisations manifestent contre les féminicides (meurtres de femmes du fait de leur condition de femmes à Oaxaca et en faveur de leur clarification.
17 et 18 avril 2009 : le Forum « Tissage des Résistances en faveur de la défense de notre territoire» se tient dans la municipalité de San Pedro Apôtre, Ocotlán, Oaxaca, et réunit plus de 400 personnes.
20 avril 2009 : Avec plusieurs mois de retard, David Venegas « el Alebrije » est finalement acquitté. Après 11 mois en prison et plus d’un an de liberté conditionnelle, toutes les charges qui lui étaient imputées pour possession et vente de drogues sont finalement levées. David Venegas fait appel à la solidarité nationale et internationale en faveur d’autres prisonniers.
23 avril 2009 : Nadín Reyes Maldonado, la fille d’Edmundo Reyes Amaya (un des membres de l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR) portés disparus à Oaxaca depuis le 24 mai 2007), demande aux membres de la Commission de médiation entre l’EPR et le gouvernement fédéral (COMED) de faire un « dernier effort » et de répondre à l’appel au dialogue lancé par le Ministre de l’Intérieur. Peu auparavant, les membres de la COMED avaient en effet décidé de mettre un terme à leur mission de médiation devant ce qu’ils signalent comme le « manque de volonté politique » du gouvernement pour résoudre ce cas de disparition forcée.
23 avril 2009 : Des soldats font irruption dans la communauté indigène de San Miguel Panixtlahuaca et installent des barrages militaires à l’entrée et à la sortie de ce village pour réaliser des fouilles soi-disant dans le cadre de l’application de la Loi pour le contrôle des armes à feu. Les habitants dénoncent des harcèlements contre la population civile et des vols de différentes sommes d’argent.
28 avril 2009 : Les membres de la famille et avocats de Marcelino Coache -qui avait été arrêtés et torturés par des personnes en tenue de policiers le 4 mars 2009- dénoncent une augmentation des harcèlements à leur encontre. En février, le fils de Marcelino Coache avait déjà dénoncé des menaces ; en avril, plusieurs personnes liées à la défense de son cas reçoivent des menaces sur leur portable. Début mai, la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) accorde des mesures de protection en faveur de Marcelino Coache, sa famille et ses avocats, mesures qui rendent le gouvernement responsable de ce qui pourrait lui arriver.
6 mai 2009 : Plus de 700 policiers expulsent un groupe d’habitants de la zone qui avaient fermé l’entrée de la mine La Natividad, dans la municipalité de San José del Progreso. Cette mine appartient à l’entreprise minière Cuzcatlán, qui travaille pour la transnationale canadienne Fortuna Silver Mines. Suite à l’opération policière, un policier est porté blessé et 18 personnes sont arrêtées. 14 d’entre elles sont libérées sous caution le lendemain. Les 4 autres sont libérées le 14 mai faute de preuves pour ouvrir un procès à leur encontre.
24 mai 2009 : Une manifestation est organisée par des personnalités politiques, des activistes de l’APPO et des proches d’Edmundo Reyes y Gabriel Cruz pour exiger l’apparition en vie de ces deux membres de l’EPR portés disparus à Oaxaca depuis mai 2007.
5 juin 2009 : La caravane organisée par le Mouvement Paysan Régional Indépendant- Coordination Nationale du Plan de Ayala – Mouvement national (MOCRI-CNPA-MN) fait l’objet d’agressions lors de son arrivée à Oaxaca. Trois participants de la caravane sont blessés lors de l’attaque de membres de la police municipale de Tuxtepec.
5 juin 2009 : Les membres de l’APPO Víctor Hugo Martínez Toledo et Miguel Ángel García, sont acquittés d’une accusation pour viol et libérés de la prison de Santa María Ixcotel.
8 juin 2009 : On découvre le cadavre de Sergio Martínez Vásquez, membre du Comité de Défense des Droits du Peuple (Codep), une organisation qui appartient à l’APPO, dans son véhicule dans la communauté Pino Suárez de la municipalité de Santiago Juxtlahuaca.
8 juin 2009 : une marche en faveur de « La Libération des 12 Prisonniers Politiques de la Région Loxicha » part de Oaxaca à destination de la Ville de Mexico.
13 juin 2009 : Lors d’une attaque contre la municipalité autonome de San Juan Copala dans la région Triqui, un garçon de 13 ans meurt et sa sœur de 16 ans est grièvement blessée. Cette attaque à l’arme lourde se prolonge dans le centre de la ville pendant plus de deux heures.
15 juin 2009 : La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) émet la recommandation 36/2009 dirigée contre le gouverneur de Oaxaca, Ulises Ruiz; contre le procureur général de la République (PGR), Eduardo Medina Mora, et contre le Congrès de l’état de Oaxaca pour ne pas avoir mis en place des mesures de protection en faveur de Beatriz López Leyva en 2005, assassinée le 6 avril dernier.
16 juin 2009 : La Marche-Caravane en faveur de la Libération des 12 prisonniers Loxichas arrive à Mexico. Cette manifestation réalisée par leurs proches ainsi que par des membres de l’Autre Campagne exige la libération des prisonniers arrêtés pour leur lien présumé avec des groupes armés.
22 juin 2009 : L’APPO annonce qu’elle cherchera la médiation de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) et d’Amnesty International (AI) pour obtenir la libération de Juan Manuel Martínez Moreno, accusé du meurtre de Brad Will et dont le recours constitutionnel a été rejeté pour la quatrième fois cette semaine.
29 juin 2009 : Face aux réponses inexistantes ou insuffisantes de la part des gouvernements fédéral et de l’état, l’assemblée plénière de la Section 22 du Syndicat National des Enseignants (SNTE) décide à l’unanimité de promouvoir un vote-sanction contre tous les partis politiques lors des élections du 5 juillet.
5 juillet 2009 : Lors des élections législatives fédérales, le taux d’abstention à Oaxaca a atteint 60% des inscrits sur les listes. Le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) l’emporte dans les 11 districts de cet état. Le Parti de la Révolution Démocratique (PRD) arrive second, suivi de peu par le Parti Action Nationale (PAN). 4.47% des électeurs ont décidé de voter blanc tandis que 0.97% votent pour des candidats n’apparaissant pas sur les listes électorales.
13 juillet 2009 : 87 propriétaires des 105 050 hectares sur lesquels se trouve le parc d’électricité éolienne La Ventosa expulsent les techniciens et employés de l’entreprise espagnole Iderranova. Ils exigent d’être informés sur la quantité d’électricité produite par cette usine ainsi que sur la destination de ses ventes. Au cours des 6 premiers mois d’exploitation, ils ont reçu seulement entre 25 et 100 pesos mensuels par hectare.
18 juillet 2009 : Quatre des 12 prisonniers indiens de la région Loxicha sont acquittés (ils bénéficient d’une libération anticipée). Ils auront passé 12 ans en prison. 8 autres indigènes de ce même groupe restent encore incarcérés, purgeant des peines de 30 et 34 ans.
22 juillet 2009 : Ernesto Reyes Martínez, journaliste travaillant pour le journal « Noticias Voz e Imagen de Oaxaca » (Nouvelles, Voix et Image de Oaxaca) et correspondant de la radio XEW, est arrêté alors qu’il essayait de photographier la poursuite policière d’une personne présumée maître chanteur. Près de 15 soldats du 98ème Bataillon d’Infanterie prennent part à son arrestation violente et illégale, ainsi qu’à celle de sa femme. Ils lui confisquent temporairement ses deux téléphones portables (dont ils effacent toutes les photos), et fouillent son véhicule et ses effets personnels.
21 juillet 2009 : Le Conseil des Peuples Unis pour la Défense de Río Verde (COPUDEVER) à Tataltepec de Valdés et le président des Biens Communaux de Paso de la Reina informent : après une assemblée générale, les propriétaires de l’ejido (terres communales) ont décidé de révoquer l’accord écrit par le biais duquel ils avaient autorisé la Commission Fédérale d’Electricité (CFE) et d’autres instances à réaliser des études de terrain dans le cadre du Projet Hydroélectrique d’Usages Multiples Paso de la Reina.
Juillet 2009 : Le Bureau du Procureur de Oaxaca reçoit les résultats de l’enquête menée par la Police Royale Montée du Canada sur la mort du journaliste nord-américain d’Indymedia, Brad Will, et partage les conclusions selon lesquelles il aurait été assassiné à bout portant. A l’inverse, l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO) et le syndicat des enseignants discréditent cette enquête en assurant qu’il s’agit d’une ruse et « d’une farce de plus » des gouvernements de Felipe Calderón et d’Ulises Ruiz pour minimiser et camoufler la réalité.
5 août 2009 : la LIMEDDH informe que, depuis le début de l’année 2009, 63 personnes qui avaient été arrêtées le 25 novembre 2006 et avaient été victimes de violations des Droits Humains ont porté plainte contre les autorités de Oaxaca. La réparation pour dommages moraux entre autres suite à la privation arbitraire de leur liberté et à la torture à laquelle elles auraient été soumises pourrait représenter la somme totale de 58 400 000,00 pesos mexicains.
13 août 2009 : Des paysans de La Ventosa, municipalité de Juchitán dans l’Isthme de Tehuantepec exigent à l’entreprise espagnole Iberranova qui a installé des générateurs électriques éoliens sur leurs terres de répondre à leurs demandes. Parmi celles-ci se trouvent le paiement d’un dédommagement pour affectation de leurs terres et l’augmentation de leur prix de location. Ils avisent que dans le cas contraire ils détruiraient les contrats signés pour permettre le fonctionnement des Parcs Écologiques du Mexique à La Ventosa.
17 août 2009 : durant l’Assemblée Nationale du Mouvement Agraire Indigène Zapatiste (MAIZ) tenue à Matías Romero (dans l’Isthme de Tehuantepec), plus de 150 délégué(e)s de différentes organisations décident de promouvoir ensemble un front paysan pour exiger que la souveraineté alimentaire soit l’axe principal de la politique agricole mexicaine et pour que le budget 2010 pour le secteur agricole ne fasse pas l’objet de nouvelles compressions budgétaires.
27 août 2009 : Le « Comité de Libération 25 Novembre » exige des garanties au Pouvoir Judiciaire de la Fédération pour s’assurer que Juan Manuel Martínez Moreno, membre de l’APPO accusé d’avoir assassiné le journaliste nord-américain Brad Will, puisse bénéficier d’une défense adéquate. Il reproche au Bureau du Procureur Général de la République (PGR) de retarder l’avancée de son procès par le biais de pinaillages juridiques, et l’accuse de « prétendre inventer des preuves pour incriminer le prisonnier », « que nous considérons comme un otage de l’État et une monnaie d’échange dans le cadre du Plan Mérida, vu que le cas de Brad Will a été l’un des éléments de la négociation pour la remise des fonds dans le cadre de cette initiative ».
30 août 2009 : Des inconnus criblent de balles le domicile du journaliste Guillermo Soto Bejarano, directeur éditorial du journal « De Opinión, voz del Istmo ».
31 août 2009 : L’assemblée d’état de la section 22 du Syndicat National des Enseignants (SNTE) décide d’organiser une grève de quatre jours ainsi que des manifestations dans tout l’état de Oaxaca afin d’exiger que soient poursuivis en justice les auteurs matériels et intellectuels de l’assassinat, quelques jours auparavant, du professeur Antonio Norberto Camacho. Ce dernier a été assassiné par des membres de la section 59 quand des enseignants de la Section 22 cherchaient à reprendre deux écoles de San Pedro Jicayán désormais sous le contrôle de la Section 59.
7 septembre 2009 : Le Bureau du Procureur Fédéral pour la Protection de l’Environnement (Profepa) décide d’annuler la construction en cours d’un barrage dans la municipalité de Santa Catarina Minas, dans la région des Vallées Centrales de Oaxaca.
17 septembre 2009 : En session plénière, l’Institut Fédéral en faveur de l’Accès à l’Information (IFAI) ratifie la réserve émise par le Centre d’Investigation et pour la Sécurité Nationale (Cisen) quant aux documents concernant les violents évènements de 2006 autour de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO) ; ces documents ne pourront être rendus publics avant 12 ans.
24 septembre 2009 : Raúl Cisneros Peláez y Jaime Solano, membres du Mouvement pour l’Unification et la Lutte Triqui (MULT), sont assassinés lors d’une embuscade à Putla Villa de Guerrero (région Mixtèque).
30 septembre 2009 : Le pouvoir judiciaire fédéral rejette un recours constitutionnel présenté par le Gouverneur Ulises Ruiz Ortiz. En conséquence, le congrès de l’état de Oaxaca pourrait s’il le décide ouvrir un procès politique contre ce dernier. Lors de la campagne électorale fédérale de 2009, le parti politique Convergence a accusé Ruiz de détournement de fonds publics pour promouvoir son image par le biais de décalcomanies arborant sa photo et collées sur les véhicules du programme social « Unités Mobiles pour le Développement ».
14 octobre 2009 : la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) se prononce sur les violations des droits humains commises par les autorités dans le cadre du conflit qui eut lieu à Oaxaca en 2006 et une partie de 2007. La résolution affirme que le gouverneur de l’époque et à ce jour, Ulises Ruiz Ortíz, est responsable de violations des Droits Humains.
14 octobre 2009 : Des organisations non gouvernementales (ONG) présentent un rapport sur les Droits Humains à Oaxaca qui souligne six caractéristiques de la situation actuelle dans cet état : l’impunité face aux violations des droits humains, la criminalisation de la protestation sociale aggravée après le mouvement social de 2006, la militarisation –stratégie-clef de l’actuel gouvernement fédéral-, la rupture du tissu social, l’existence de conflits agraires et divers cas de défense des ressources naturelles, ainsi que le processus électoral en 2010. Le diagnostic décrit non seulement la situation des défenseurs des droits humains à Oaxaca, mais aussi le profil type des agresseurs et conclut que la plupart d’entre eux sont proches du gouvernement.
1er novembre 2009 : La municipalité autonome de San Juan Copala dans la région triqui dénonce un attentat à main armé contre le maire, José Ramírez Flores, durant lequel Antonio Ramírez Paz, membre du conseil municipal trouve la mort. L’assassin est arrêté et confesse les noms de ceux qui ont planifié cet attentat, parmi lesquels se trouvent des dirigeants de l’Union pour le Bien Être Social de la Région Triqui (UBISORT) et des politiciens du Oaxaca.
13 et 14 novembre 2009 : Le Second Forum National « Tissage des Résistances pour la Défense de Nos Territoires » se tient à dans la communauté mixe (une des ethnies du Oaxaca) de San Juan Jaltepec de Candayoc, municipalité de San Juan Cotzocón.
16 novembre 2009 : des personnes appartenant à un groupe de choc et des policiers de l’état habillés en civils s’en prennent aux professeurs de la section 22 du Syndicat National des Enseignants (SNTE) et aux membres de l’Assemblée Populaire des Peuples du Oaxaca (APPO), qui manifestaient face à l’ancien palais du gouvernement lors du cinquième rapport d’activités du gouverneur. Les manifestants lisent un « contre-rapport de gouvernement », dans lequel ils soutiennent que les cinq années de l’actuelle administration ont été de « tyrannie et d’anti-démocratie». En faisant référence aux marques de non-conformité durant cet évènement, le gouverneur exprime que ses opposants « sont désespérés, parce que leurs candidats pour les prochaines élections ne décollent pas dans les sondages », et il qualifie les incidents de « protestations sans importance ».
18 novembre 2009 : Une « Rencontre pour la Justice et contre l’Impunité: les cas présentés auprès de la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) » est organisée dans la ville de Oaxaca. L’objectif est d’analyser les décisions de la SCJN dans les cas de Lydia Cacho, Atenco, Acteal et Oaxaca, ainsi que leurs implications pour le mouvement social, les victimes de la répression, la défense de la justice et des droits humains.
19 novembre 2009 : Les habitants de Paso de la Reina dénoncent des intimidations de la part de policiers de l’état un jour après la célébration d’une messe organisée en faveur de leur cause et qui bénéficiait de la présence de l’évêque de Puerto Escondido.
25 novembre 2009 : Des centaines de professeurs appartenant à la section 22 du Syndicat National des Enseignants(SNTE) réalisent une manifestation dans la Ville de Oaxaca pour commémorer le troisième anniversaire de la répression de la Police Fédérale Préventive (PFP) contre l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), un mouvement dont ils font partie. D’autres enseignants et membres de l’APPO de différentes régions font de même dans les principales villes de cet état.
27 novembre 2009 : Le Conseil des Peuples en Défense de la Terre et le Territoire informe que les habitants des terres communales (ejidos) de San Pedro Ixtlahuaca, Tiracox, Cuilapan de Guerrero, Zaachila et San Lucas Tlanichico ont décidé de ne pas renoncer à leurs terres qui pourraient permettre la construction d’une autoroute. Il dénonce les menaces reçues par des travailleurs de la Direction des Chemins et Autoroutes du Oaxaca (CAO).
29 novembre 2009 : Le Mouvement pour l’Unification et la Lutte Triqui Indépendante (MULT-I) dénonce que des personnes appartenant à l’Union pour le Bien Être Social de la Région Triqui (Ubisort) et au Mouvement pour l’Unification et la Lutte Triqui Indépendante-Parti Unité Populaire (MULT-PUP) ont assassiné un adolescent et en ont blessé trois autres dans la municipalité autonome de San Juan Copala. L’attaque a eu lieu alors que des membres de l’Ubisort avaient barré l’accès du village pour empêcher la venue des représentants du Front des Peuples en Défense de la Terre (FPDT), de San Salvador Atenco. Le lendemain, le MULT nie toute responsabilité dans l’affaire et accuse l’Ubisort de cette agression.
1er décembre 2009 : Le corps de Leonardo Clemente Cruz, indien chinanteco, et militant du Comité de Défense Citoyenne (Codeci) est trouvé à 5 kilomètres de Ixtlán de Juárez. Il présente des traces visibles de coups. le 24 novembre, plus de cent membres de cette organisation se rendaient à bord de 8 bus de Tuxtepec à la ville de Oaxaca pour participer à la Convention Démocratique Oaxaca Libre. Ils furent arrêtés par des agents de la Police Étatique Préventive (PEP) qui obligèrent les passagers à descendre par la force et en interrogèrent certains pendant plus d’une demi heure. Clemente Cruz était porté disparu depuis cet évènement.
8 décembre 2009 : Un membre de l’Union pour le Bien Être Social de la Région Triqui (UBISORT) est assassiné lors d’une fusillade à San Juan Copala.
13 décembre 2009 : Des prisonniers de Santa María Ixcotel, dans la banlieue de la ville de Oaxaca, protestent depuis le toit de la prison contre le service médical défaillant et les mauvais traitements qu’ils reçoivent dans ce pénitencier. Des dizaines de prisonniers placent des pancartes sur le toit de la prison tandis que des policiers de l’état renforcent la sécurité alentour.