ACTIVITES DU SIPAZ (De mi-août à mi-novembre)
30/11/20112011
18/01/20122011
9 janvier: Des membres du Conseil des ‘Ejidos‘ [propriétés communales] et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) réinstallent un barrage dans la communauté de Parotillas, afin d’empêcher l’accès de la Commission Fédérale d’Électricité aux terrains où devrait se réaliser le projet hydroélectrique de La Parota.
25 janvier: Un juge innocente l’agresseur d’un des membres du Comité « Radio Ñomndaa ». Suite à un procès qui a duré plus de dix ans, la sentence innocente José Luis Rocha Ramírez, secrétaire du gouvernement municipal de Xochistlahuaca et frère de la ‘cacique‘ Aceadeth Rocha Ramírez. Il avait agressé, en 2001, un membre du Comité Radio Ñomndaa qui, suite à cette agression, a perdu un œil.
30 janvier: Date des élections du gouverneur de l’état de Guerrero. Le candidat de la coalition « Guerrero nous unit » (PRD, PT et Convergence), Ángel Aguirre Rivero, gagne avec 13.18 points de plus que son rival l’ex maire d’Acapulco, Manuel Añorve Baños, de l’alliance « Temps Meilleurs pour Guerrero » (PRI, PVEM, PANAL). La période préélectorale avait été marquée par des agressions, des disparitions, des écoutes téléphoniques et de fortes tensions. Face au climat d’insécurité, 7500 policiers ont été déployés, cependant des incidents mineurs ont tout de même été signalés le jour des élections.
23 février: un groupe d’hommes armés assassine Rubén Santana Alonso, présumé second chef de file de l’Armée Révolutionnaire des Peuples Insurgés (ERPI) dans la communauté de La Laguna, municipalité de Coyuca de Catalán.
15 mars: Début des tables rondes pour le respect des sentences dictées par la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH) dans les cas d’Inés Fernández Ortega et de Valentina Rosendo Cantú.
17 mars: La non-intervention des autorités de l’état et de la municipalité de Tecoanapa, Costa Chica de Guerrero, conduit à un affrontement entre les habitants de cinq villages de cette municipalité et ceux du chef-lieu. L’affrontement est dû à la décision des habitants des cinq villages de terminer eux- mêmes le projet de réseau d’eau potable que le gouvernement avait abandonné.
19 mars: Amnesty International informe que le Centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan et son directeur Abel Barrera Hernández, recevront le Prix des Droits Humains d’Amnesty International.
25 mars: les membres de la radio communautaire Ñomndaa, David Valtierra Arango, Silverio Matías Domínguez y Genaro Cruz Apóstol sont libérés. Ils avaient été accusés du délit de privation de liberté de Narciso García Valtierra, sans qu’il n’y ait aucune preuve de leur implication dans les faits.
28 mars: Plusieurs organisations, radios communautaires indépendantes et médias alternatifs lancent la Campagne pour le Défense du Territoire: « A cœur ouvert, défendons notre Terre mère contre l’exploitation minière ».
18 avril: Le défenseur des forêts de Petatlán, Javier Torres Cruz, également connu pour avoir dénoncé le maire Rogaciano Alba comme auteur de l’assassinat de l’avocate Digna Ochoa, est assassiné par des hommes armés probablement au service de ce dernier.
19 avril: Le Conseil des ‘Ejidos’ [propriétés communales] et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) célèbre sa victoire face à l’annulation de l’assemblée communautaire de 2010 et qui, en l’absence des opposants au projet et en présence de centaines de militaires, avait approuvé l’expropriation de 1300 hectares pour la construction du barrage de La Parota.
21 avril: 107 personnes doivent abandonner la communauté de La Laguna, municipalité de Coyuca de Catalán, pour se réfugier à Puerto las Ollas, suite à la vague de violence qui frappe la zone.
4 mai: Le directeur du Centre D’études et Projets pour le Développement Humain Intégral (CEPRODEHI), Quetzalcoatl Leija Herrera, est brutalement assassiné au centre-ville de Chilpancingo.
7 mai: Lors d’une réunion avec 1.600 membres du Conseil des ‘Ejidos‘ [propriétés communales] et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) réalisé à Aguacaliente, zone rurale de Acapulco, le gouverneur Ángel Aguirre dit qu’il n’imposera pas la construction du barrage de la Parota. Cependant il refuse de signer les Accords de Cacahuatepec, qui rejetaient le projet hydroélectrique.
16 juin: Les dirigeants de l’Organisation des Peuples Indigènes Mep’haa (OPIM), Obtilia Eugenio Manuel et Cuauhtémoc Ramírez, sont menacés de mort s’ils continuent d’exiger le respect des sentences de la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoiDH) pour les cas de Valentina Rosendo et Inés Fernández.
17 juin: Le bureau du Centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan rouvre ses portes à Ayutla de los Libres.
21 juin: L’État mexicain s’engage publiquement au travers d’un acte solennel à respecter les sentences ordonnées par la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoiDH) dans le cas des Paysans Écologistes Rodolfo Montiel y Teodoro Cabrera, défenseurs des forêts de la Région de Petatlán.
28 juin: Commémoration des 16 ans de l’assassinat de 17 paysans à Aguas Blancas. Le gouverneur de Guerrero, Ángel Aguirre, s’engage à créer une Commission de la Vérité concernant ce cas et plusieurs autres en particulier de disparitions forcées.
1 et 2 juillet: Célébration du 17º anniversaire du Centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan à Tlapa de Comonfort dans la Montagne de Guerrero, durant lequel un « Forum pour la Défense du Territoire » est convoqué.
3 juillet: La veuve de l’ex commandant guérillero Lucio Cabañas Barrientos, Isabel Ayala Nava, et sa sœur Reyna Ayala Nava, sont assassinées par des individus non identifiés alors qu’elles sortaient de l’église du village de Xaltianguis, municipalité d’ Acapulco, .
7 juillet: Rafael Rodríguez Dircio est libéré. Membre de l’Organisation des Peuples Indigène Me’phaa (OPIM), il avait été détenu et incarcéré le 29 juin, accusé d’homicide.
7 juillet: environ 50 militaires entrent dans la communauté de Suljaa’, municipalité de Xochistlahuaca. Ils cherchaient l’adresse de la radio autonome Ñomndaa. Le jour de l’incursion militaire coïncidait avec la reprise des activités de la radio qui était restée hors antenne pendant un mois.
12 juillet: L’Observatoire de la Violence Contre les Femmes Hannah Arendt révèle que de 2010 à 2011, les « féminicides » à Guerrero ont augmenté de 40 à 50 pour cent.
26 juillet: Dans le cadre de la visite officielle du Rapporteur de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) sur les Droits des Travailleurs Migrants et des membres de leurs familles, le centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan présente des informations sur la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent les journaliers et journalières agricoles.
27 juillet: Natalia Ruiz Martínez dénonce comme responsable de l’assassinat de son frère, Zenaido Ruiz Martínez, la famille Torres de La Morena (Région de Petatlán). La jeune fille reçoit des menaces de morts et des pressions lui ordonnant de déclarer que les assassins de son frère sont les membres de l’Organisation des Paysans Écologistes de la Région de Petatlán et Coyuca de Catalán (OCESP).
27 juillet: Les 177 déplacés de La Laguna qui s’étaient réfugiés à Puerto de las Ollas, Région de Coyuca de Catalán, décident de rentrer chez eux et demandent au gouvernement de Guerrero de garantir leur protection dans le cadre de ce retour sur leurs terres.
28 juillet: Inés Fernández Ortega et Valentina Rosendo Cantú informent qu’elles ont rencontré la PGR et le Ministère de la Défense Nationale afin de demander que leurs cas soient traités par des tribunaux civils. Une résolution de la SCJN du 12 juillet avait proclamé que les tribunaux militaires devront être déclarés incompétents dans les cas de violations des droits de l´homme impliquant des soldats.
28 juillet: La coordination de la OCESP déclare que le problème de la Région de Petatlán n’est pas dû à des affrontements entre groupes de la délinquance organisée mais qu’il découle d’assassinats et de menaces contre la population civile face auxquels les autorités du gouvernement n’ont rien fait.
28 juillet: La Coordination Régionale des Autorités Communautaires (CRAC-Police Communautaire) assure que les citoyens de la municipalité de Marquelia font pression pour que le maire Jesús Rico Santana qu’il retire les policiers communautaires de plusieurs communautés de la zone.
28 juillet: Le Conseil des ‘Ejidos’ [propriétés communales] et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) célèbre son huitième anniversaire de lutte contre la construction du barrage de La Parota à Aguacaliente, zone rurale de Acapulco.
1 août: Des organisations de Droits Humains de Guerrero se sont réunies à Chilpancingo avec les conseillers des ambassades des pays de l’Union Européenne (UE) au Mexique. Ils dénoncent que dans l’état de Guerrero, les défenseurs des Droits Humains subissent des menaces et harcèlements de la part à la fois d’acteurs non étatiques mais aussi de la part d’agents de l’état.
4 août: La Commision Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) demande aux autorités de l’État mexicain d’accorder des mesures de protections à la famille de Javier Torres Cruz, paysan assassiné le 18 avril à La Morena, Petatlán. Ces mesures sont dues au fait que le 21 juillet des hommes armés, certains habillés en marins et d’autres en civils, ont fait irruption à La Morena et se sont affrontés avec la police qui surveille la zone.
8 août: les organisations à l’origine de la « Marche des Putes » à Guerrero créent un observatoire citoyen pour les Droits Humains des femmes, qui aura pour objectif de vérifier l’application des lois étatiques, nationales et internationales qui protègent les garanties individuelles des femmes.
12 août: Les dossiers concernant le viol et tortures commises contre Inés Fernández et Valentina Rosendo par des membres de l’armée mexicaine en 2002 sont remises au Procureur Général de la République (PGR).
22 août: La Coordination Régionale des Autorités Communautaires – Police Communautaire (CRAC-PC) commence une campagne d’information concernant les activités minières dans les régions de la Costa Chica et de la Montagne.
25 août: Les enseignants des banlieues d’Acapulco dénoncent avoir été victimes d’enlèvements, d’extorsions et de vol de véhicules qui les ont conduits à suspendre leur travail dans des centaines d’écoles. Ils manifestent pour dénoncer l’insécurité et les extorsions dont ils sont victimes.
26 août: 37éme Anniversaire de la disparition de l’activiste Rosendo Radilla – par l’armée mexicaine en 1974.
31 août: L’organisation des Peuples Indigènes Me’phaa (OPIM) et le Centre de Droits Humains de la Montagne Tlachinollan commencent une nouvelle campagne appelée « Respecter les sentences de la Cour Interaméricaine des Droits Humains pour Rompre le Mur de l’Impunité » dans les cas d’Inés Fernández et de Valentina Rosendo.
3 septembre: Le paysan Enrique Rodríguez Santana, défenseur des forêts de la zone de Tierra Caliente, est assassiné à la communauté El Pescado, municipalité de Coyuca de Catalán.
5 septembre: Le Centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan publie un communiqué de presse annonçant l’arrivée de la Caravane vers le Sud et qui souligne le contexte de violence dans lequel s’est créé le Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité.
7 septembre: Des membres de l’Union des Peuples et Organisations Sociales de l’état de Guerrero partent de Chilipancingo pour se rendre à la ville de Mexico afin de demander au Congrès de l’Union qu’il définisse un tarif unique pour les services de la Commission Fédérale d’électricité (CFE).
13 septembre: Tlachinollan publie un communiqué de presse concernant les tarifs élevés de l’énergie électrique dans la région de la Montagne de Guerrero.
21 septembre: La Barre d’avocats et avocates d’Angleterre et des Pays de Galles (BHCR), deux ans après sa visite à Guerrero, affirme, dans son bulletin présenté à Chilpancingo, que la situation des Droits Humains n’a pas amélioré au sein de l’état.
21 septembre: Le cas des paysans écologistes Rodolfo Montiel et Teodoro Cabrera est renvoyé devant la justice civile.
3 octobre: Les organisations civiles de Guerrero et Chiapas membres du «Programme d’échange, dialogue et conseil sur l’Agriculture Durable et la Sécurité Alimentaire» dénoncent qu’à cause de la violence du narcotrafic et de la militarisation, de nombreuses communautés sont obligées d’abandonner leurs terres.
6 octobre: Le Sénat de la République cite à comparaitre le Ministre de l’Intérieur, Francisco Blake devant la Commission de Justice, afin qu’il présente un rapport détaillé sur les actions entreprises pour garantir le respect des sentences émises, il y a un an, par la Cour Interaméricaine des Droits Humains dans les cas d’Inés Fernández et de Valentina Rosendo.
6 octobre: Les gouvernements Fédéral et de Guerrero annoncent la mise en route de l’Opération Coordonnée « Guerrero sûr», qui prétend répondre aux graves problèmes de sécurité dans cette entité.
13 octobre: Le Conseil des ‘Ejidos’ [propriétés communales] et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) demande aux députés fédéraux de rejeter la demande de financement de la Commission Fédérale d’Électricité qui permettrait la construction du dit barrage.
14 et 15 octobre: XVIème anniversaire de la Police Communautaire à Paraje Montero, Malinaltepec. La trentième Réunion du Congrès National Indigène (CNI) Région Centre Pacifique qui devait se réaliser à cette occasion est reportée «à cause de la présence et ingérence de fonctionnaires de l’état de Guerrero ».
25 octobre: La Coordination Régionale des Autorités Communautaires de la Montagne et Costa Chica de Guerrero dénonce l’ incursion de militaires et d’éléments de la Police Fédérale sur les terres communautaires, ainsi que la détention de Agustín Barrera Cosme, un des responsables de la CRAC.
31 octobre: La Coordination Régionale des Autorités Communautaires (CRAC) dénonce qu’un convoi composé de 6 camions de l’Armée fédérale est entré sur le territoire communautaire et que l’armée a installé un barrage sur la route Tlapa-Marquelia.
9 novembre: Des membres du Mouvement de Résistance contre les Hauts Tarifs de l’énergie électrique déposent une plainte auprès de la Commission de Défense des Droits Humains de Guerrero suite aux intimidations de la part de militaires.
17 novembre: Acte public à Atoyác de Álvarez durant lequel est reconnue la responsabilité de l’État mexicain dans la disparition forcée de Radilla Pacheco. Sa famille qui pendant 37 ans a demandé justice refuse d’y assister.
22 novembre: Au moins 79 organisations nationales et internationales exhortent le président Felipe Calderón à honorer son engagement à respecter les sentences de la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH) concernant les cas de Valentina Rosendo et Inés Fernández.
30 novembre: Lors d’un sommet d’analyse, des activistes sociaux et universitaires proposent que la période d’investigation de la Commission de la Vérité soit prolongée. En effet les coordinateurs de la dite Commission ont décidé que celle-ci n’enquêtera que sur la période comprise entre 1969 et 1979, qui concerne la dénommée « Guerre Sale à Guerrero ».
Novembre: Des nouvelles circulent informant que face à l’accroissement de la demande énergétique dans l’état de Guerrero, la Commission Fédérale d’Électricité (CFE) prévoit d’accélérer la construction du barrage La Parota.
1 décembre: La première chambre de la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN) ordonne au Bureau du Procureur Général de la République (PGR) de permettre l’accès au dossier concernant la disparition forcée de Rosendo Radilla, à la Commission Mexicaine de Défense et Promotion des Droits Humains ainsi qu’à la fille du défunt activiste.
7 décembre: Le président de l’Organisation des paysans Écologistes de la Région de Petatlán (OCESP), Marcial Bautista Valle, et la conseillère de cette organisation, Eva Alarcón Ortiz, sont séquestrés par un commando dans la région de la Costa Grande de Guerrero.
7 décembre: Présentation publique à Mexico du dernier rapport du Moniteur Civil de la Police de la Montagne de Guerrero. Celui-ci concerne 353 cas de violences policières, les plus récurrentes étant les détentions arbitraires, extorsions, menaces, ainsi que les traitements cruels, inhumains et dégradants.
12 décembre: Lors d’une manifestation pacifique à la sortie de l’autoroute de Chilpancingo à Acapulco, trois étudiants de la Normal Rural « Isidro Burgos » de Ayotzinapan sont assassinés. On compte également un nombre indéterminé de blessés et 24 arrestations. Les étudiants demandaient la reprise des cours, suspendus depuis plus d’un mois. Ces faits sont condamnés tant par des organisations de Droits Humains que par des membres de la classe politique.
15 décembre: Le Ministre de l’Intérieur, Alejandro Poiré, au nom de l’État mexicain, présente des excuses publiques à Valentina Rosendo Cantú. Il reconnaît ainsi la responsabilité de la Fédération dans le cadre de la violation de ses Droits Humains, ainsi que le manque de prise en charge adéquate de son cas par le système judiciaire du pays. Cette cérémonie était exigée par une sentence de la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH).