ACTIVITES DU SIPAZ (De mi-août à mi-novembre)
30/11/20112011
18/01/20122011
11 janvier: Alba Cruz, avocate et défenseuse des Droits Humains reçoit de nouvelles menaces sur son téléphone portable. Le message a été envoyé du même numéro de téléphone que celui duquel avaient également été envoyées des menaces en 2010 à son encontre et à l’encontre de Marcelino Coache Verano, un de ses clients.
11 janvier: plus de 20 membres de l’armée mexicaine entrent au domicile qu’occupent les organisations de Droits Humains, Comité de Défense des Droits des Peuples (CODEP), Comité de Défense des Droits des Femmes (CODEM) et le Centre Régional Indigène des Droits Humains (CRIDH) à Oaxaca de Juárez. Les militaires entrent en faisant un usage excessif de la force et sans montrer de mandat de perquisition. Ils mettent en joue ceux qui se trouvent sur les lieux pour les interroger sur la délinquance organisée et le narcotrafic.
25 janvier: le leader étatique de la Centrale Paysanne Cardeniste Démocratique (CCCD), Renato Cruz Morales et son escorte sont assassinés près de Tuxtepec. Les deux victimes sont exécutées d’une balle dans le dos. Cruz Morales avait été arrêté le 16 août 2006 pour sa participation au sein de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO).
31 janvier: le fils de Marcelino Coache, Edgar Coache Verano, membre de l’Assemblée Populaire des Peuples (APPO) reçoit un message SMS le menaçant de mort.
Janvier: plusieurs évènements violents sont dénoncés depuis Oaxaca dans le cadre du contexte post-électoral.
8 février: un affrontement violent entre les habitants proches de la communauté de Zimatlán de Lázaro Cárdenas (municipalité de Putla Villa de Guerrero) et ceux de San Sebastián Nopalera (municipalité de Santa Lucía Monteverde) cause la mort de 8 personnes. Suite au raid de la police, 5 personnes sont arrêtées; des armes à feu et plus de deux mille cartouches sont saisies. Le conflit trouve son origine en 2006 lorsque les communautés de Zimatlán et Nopalera gagnèrent ensemble un conflit agraire mais ne trouvèrent pas d’accord sur la façon de redistribuer les terres.
15 février: des manifestants, principalement des professeurs de la Section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement (SNTE) et des activistes sociaux, s’affrontent avec la police fédérale et celle de l’état alors qu’ils cherchaient à atteindre la place centrale de la ville de Oaxaca pour protester contre la visite du président Felipe Calderón. Au moins 28 personnes sont blessées et/ou intoxiquées. La mobilisation s’est organisée après l’annonce officielle que les frais de scolarité des écoles privées seraient exempts d’impôt; les professeurs y ont vu un coup de plus porté au système d’éducation publique.
16 février: des professeurs de Section 22 du SNTE suspendent leurs activités scolaires dans la ville de Oaxaca et dans plusieurs régions de l’état. Ils bloquent plus de 37 routes pour protester contre la répression de la veille.
6 mars: des membres de la Coordination des Peuples Unis de la Vallée de Ocotlán et des sympathisants de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO) ferment l’accès à l’entrée de la mine d’or et d’argent qui se trouve dans la municipalité de San José El Progreso, exploitée par la compagnie canadienne Cuzcatlán.
8 mars: le Comité de Défense Citoyenne (CODECI) dénonce que l’armée Mexicaine et la police fédérale ont fait irruption dans leurs bureaux de Tuxtepec en commettant des dégâts matériels et en déclarant qu’ils répondaient à une «plainte citoyenne».
13 et 14 mars: dans la ville Pinotepa Nacional a lieu une journée culturelle et une mobilisation pour la défense du Río Verde et contre le projet de barrage de Paso de la Reina, journée convoquée par le Conseil des Peuples pour la Défense de Río Verde (COPUDEVER).
14 mars: Carlos René Román Salazar, membre de la Section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement (SNTE), est porté disparu. Le Procureur Général de Justice de Oaxaca offre 500 000 pesos contre toute information sur son sort.
5 avril: le professeur Luiz Quiroz Quiroz, membre de Section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement (SNTE) est assassiné dans la communauté Dos Caminos (municipalité de San Agustín Chayuco).
7 avril: la communauté Paso de la Reina, Défenseurs et Défenseures du Río Verde, qui travaille dans le village de Jamiltepec, Oaxaca gagne le Prix National des Droits Humains Don Sergio Méndez Arceo..
12 avril Filiberto Vicente Aquino, membre du mouvement contre les hauts tarifs de l’électricité (dont font partis de nombreux villages de l’Isthme de Tehuantepec) est violemment arrêté, avant d’être libéré deux jours plus tard.
15 avril: les Autorités des Biens Communaux de San Miguel Chimalapas (Oaxaca) dénoncent que des personnes originaires des propriétés communales (ejidos) Rodulfo Figueroa et Gustavo Díaz Ordaz (Chiapas) ont envahi mille hectares des Biens Communaux. Les gouvernements de Oaxaca et du Chiapas s’accordent à demander au Ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles (Semarnat, du niveau fédéral) la suspension et annulation des permis d’exploitation forestière qui sont à l’origine des tensions dans la région.
25 avril: Roberto Jorge Navarro Martínez est arrêté. Connu comme El Thín il est l’auteur matériel présumé de l’assassinat de Heriberto Pazos Ortiz, président du Conseil Politique Communautaire et fondateur du Mouvement pour l’Unification et la Lutte Triqui (MULT)
25 et 26 avril: la première réunion régionale du Réseau contre la Répression et pour la Solidarité, a lieu dans la communauté de Soledad de Juárez, Tuxtepec, Oaxaca.
27 avril: des organisations non gouvernementales, collectifs universitaires et des membres de la Municipalité Autonome de San Juan Copala, rendent hommage à Bety Cariño et Jyri Jaakola, et dénoncent l’impunité qui persiste un an après leur assassinat. D’autre part, 250 déplacés de la municipalité autonome de San Juan Copala, marchent pour demander à nouveau justice.
12 mai : Rufino Juárez Hernández, dirigeant de l’Union pour le Bienêtre Social de la Région Triqui (UBISORT) est arrêté. Il est accusé d’être l’auteur intellectuel de l’assassinat de Celestino Hernández Cruz, membre du MULTI, assassiné en avril de 2010 dans le centre de San Juan Copala.
14 mai: un groupe armé assassine 9 indigènes, et en blesse 10 autres lors d’une embuscade, dans la municipalité de Santiago Choapam, Oaxaca. Les fortes tensions post-électorales dont les autorités avaient été prévenues en seraient la cause.
20/21 mai: le Troisime Sommet National « Tisser la Résistance pour Défendre nos Territoires » se tient à Capulalpam de Méndez, Oaxaca, avec pour objectif de provoquer une réflexion sur les principaux problèmes que rencontrent les peuples et communautés indigènes sur leurs terres.
23 mai: Les membres de la Section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement (SNTE) commencent une grève illimitée et un sit-in ainsi que 4 marches simultanées dans le centre historique de la ville de Oaxaca. Parmi leurs revendications, on trouve le paiement de la cinquième étape du programme salarial, la réapparition en vie des deux professeurs disparus (Carlos René Román Salazar et Guadalupe Pérez), ainsi qu’un programme pour améliorer le secteur éducatif.
18 juin: Mario Ambrosio Martínez, indigène de San Agustín Loxicha condamné pour être un membre présumé de l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR), sort libre du Pénitencier Central de Santa María Ixcotel, après presque 15 ans de prison.
21 juin: Le Bureau du Haut-Commissariat pour les Droits Humains de l’Organisation des Nations Unies (OACNUDH) présente dans la capitale de Oaxaca le rapport « Le Droit à la consultation et au consentement des peuples indigènes : l’importance de sa mise en œuvre dans le cadre des projets de développement à grandes échelles ». Le document reconnaît que les méga-projets comme les barrages hydroélectriques, mines, routes, ou plantations de monoculture causent de graves atteintes aux droits humains et plus particulièrement aux droits des peuples indigènes.
23 juin: les petits propriétaires communaux (ejidatarios) de Union Hidalgo dans l’Isthme de Tehuantepec dénoncent avoir étés menacés par des représentants de l’entreprise espagnole Demex qui se sont rendus sur place armés et à bord d’une fourgonnette sans plaque d’immatriculation, accompagnés par des Agents d’Investigation de l’État (AEI). Les petits propriétaires communaux reprochent à l’entreprise DEMEX de ne pas avoir respecté ses engagements pris en échange de la location de leurs terres , et qui consistaient notamment a éviter toute dégradation environnementale dans l’implantation d’un projet éolien qui servira à alimenter l’entreprise de boulangerie Bimbo. Ils assurent que l’entreprise est entrée sur leurs terres sans leur donner des informations complètes sur le projet.
5 juillet: visite à Oaxaca de la Haute Commissaire des Nations Unies pour les Droits Humains, Navanethem Pillay.
8 juillet : Rosa Lizbeth Caña Cadeza présente la démission de son poste de haute comptable de l’état de Oaxaca. Des défenseurs de Droits Humains et des organisations civiles exigent, alors qu’elle vient de perdre l’immunité constitutionnelle attachée à son poste, que le Ministère Public enquête sur son rôle de Procureur général de Oaxaca durant l’administration d’Ulises Ruiz Ortiz (2004-2010).
16/17 juillet: le Quatrième Sommet Régional de la Sierra Sud a lieu dans la Municipalité de Santa Cruz Zenzontepec pour échanger les expériences et connaissances sur les problèmes de dépossessions des territoires des peuples indigènes et de violations répétées de leurs droits.
5 août: trois indigènes triquis membres du MULT-I sont assassinés par balle lors d’une embuscade au croisement des routes qui mènent aux communautés d’Agua Fría et de San Pedro Chayuco.
10 août: dans la ville de Oaxaca, face aux bureaux du Gouvernement de l’état, 21 personnes de différentes organisations sociales réalisent un jeûne de 8 heures pour demander justice dans le cas de l’assassinat de José Jímenez Colmenares, à l’occasion du cinquième anniversaire de sa mort.
15 août: un groupe d’organisations civiles, sociales et de citoyens crée l’Espace Citoyen pour la Justice et la Vérité à Oaxaca.
27 août: des organisations de femmes demandent au gouverneur de Oaxaca Gabino Cué de mettre fin aux « féminicides » suite à la découverte du cadavre d’une femme décapitée et mutilée à San Pedro Ixtlahuaca, une municipalité de l’agglomération de la capitale de Oaxaca.
2 au 7 septembre: les eurodéputées Franziska Keller, Satu Hassi et Gabrielle Küppers se rendent au Mexique afin d’obtenir des informations sur les progrès de l’enquête dans les cas des assassinats de l’activiste mexicaine Beatriz Alberta Cariño et de l’observateur finlandais Jyri Jaakkola, qui ont eu lieu en 2010 à San Juan Copala.
11 septembre: la Caravane au Sud convoquée par le Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité composée de plus de 500 personnes arrive à Oaxaca.
14 septembre: Le Groupe Commercial Chedarui inaugure sa troisième plus grande succursale dans la ville de Oaxaca. Les habitants du quartier Yalalag ont installé un stand devant les bureaux du gouvernement pour protester contre son illégalité et contre la complicité des autorités de l’état et de la municipalité. D’après le groupe de manifestants l’enseigne Chedraui a violé plusieurs dispositions légales dans le cadre de la construction du nouveau local commercial.
30 septembre: le COPUDEVER participe au Sixième Forum Mésoaméricain pour l’eau, les rivières, la nature et la vie á Pacuaré, Costa Rica, où il présente son processus de résistance contre le projet hydroélectrique Paso de la Reyna.
21 octobre: des travailleurs de l’entreprise hydroélectrique Développement Éolien du Mexique (DEMEX) entrent sur les terres des communautés Union Hidalgo et menacent de mort les défenseuses des droits humains Bettina Cruz et Mariber González, qui accompagnaient les propriétaires opposés au Couloir Éolien de l’Isthme (CEI).
3 novembre: l’organisation civile « Consortium pour le Dialogue Parlementaire et l’Équité » présente une plainte auprès du Bureau du Procureur Général de la Justice de l’état (PGJE) suite à la fouille et au vol de ses bureaux. Les responsables ont volé des documents concernant la situation des droits humains de l’état, un téléphone portable et un ordinateur.
4 novembre: le conflit historique entre les entités de Oaxaca et du Chiapas pour la possession de 4975 hectares dans la région des Chimalapas dégénère en deux affrontements qui causent 10 blessés et deux disparus.
4 novembre: les opposants au Projet Éolien de Unión Hidlago dans l’Isthme de Tehuantepec, présentent une plainte pénale pour blessures, coup de feu, attaques dangereuses et menaces, contre l’agent municipal de La Venta, Ventura Ordaz Santiago.
14-23 novembre: une « indemnisation symbolique » est délivrée (170 000 pesos par personne affectée) à 64 des « survivants et ex-prisonniers politiques » pour le « dommage moral subi » pendant le conflit socio-politique de 2006-2007. C’est le fruit d’une demande en réparation au civil. Celle-ci est à l’origine d’une confrontation entre la Ligue Mexicaine pour la Défense des Droits Humains à Oaxaca (Limeddh) et le Comité des Familles de Disparus, Assassinés et Prisonniers Politiques de Oaxaca (Cofadappo).
24-25 novembre: dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes le Mouvement « Totalement Indignées » organise une manifestation dans la ville de Oaxaca pour rappeler les victimes de la violence et célébrer la vie. L’état occupe la quatrième place au niveau national en nombre de « féminicides ».
25 novembre: dans le cadre de la commémoration du cinquième anniversaire de la répression contre la APPO de 2006, les professeurs de la section 22 du SNTE réalisent une marche à Oaxaca. Des membres d’organisations et du mouvement magistral posent une plaque commémorative sur les murs de la cathédrale de la capitale.
30 novembre: le Conseil des Peuples pour la Défense du Río Verde (COPUDEVER) présente une plainte contre le gouverneur de Oaxaca, Gabino Cué Monteagudo, pour violation des garanties constitutionnelles, en l’occurrence du droit à la consultation. Il y a 11 mois le conseil a demandé formellement une audience avec le gouverneur pour exiger de sa part l’annulation définitive du Projet Hydroélectrique Paso de la Reina et lui montrer l’étude d’impact négatif que causera le barrage. À ce jour ils n’ont toujours pas été reçus.
19 décembre: les femmes déplacées depuis 16 mois de San Juan Copala annoncent que face à l’absence de réponse de la part de l’état, elles réaliseront une marche depuis les communautés Agua Fría, Santa Cruz Tilapa et Yosoyuxi vers la capitale de l’état. D’autre part, plusieurs médias publient des articles sur le rapport des eurodéputées Satu Hassi (Finlande) et Franzizka Keller (Allemagne) suite à leur voyage officiel au Mexique en septembre, qui met en lumière plusieurs obstacles à l’élucidation des assassinats de Jyri Jaakkola et Bety Cariño.
24 décembre : Rafael Rodríguez Vicente, ex-dirigeant de la section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement (1995-1998), est assassiné dans la municipalité de Santa Lucía del Camino, Oaxaca.