ACTIVITES du SIPAZ (de mi-août à mi-novembre 2013)
26/11/20132013
16/01/20142013
1er janvier: le jour du 19ème anniversaire du soulèvement armé de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale), le gouverneur Manuel Velasco Coello lance un appel au respect des Accords de San Andrés sur les droits et la culture indigènes. Il se positionne sur deux thèmes sensibles, sources de conflits dans les communautés : « Nous respecterons les terres zapatistes qui ont une utilisation et un bénéfice au niveau social, nous respecterons ainsi toute forme de propriété de la terre (…) tous les programmes de l’état pour le développement dans les communautés comptant des zapatistes seront minutieusement pensés dans leurs propositions et dans leur application ».
14 janvier: le secrétaire du Gouvernement, Miguel Ángel Osorio Chong, annonce que la Commission pour le Dialogue et la Négociation au Chiapas devient la Commission pour le Dialogue avec les Peuples Indigènes, avec à sa tête Jaime Martínez Veloz.
25 janvier: Francisco Sántiz López, base de soutien de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) et incarcéré depuis le 4 décembre 2011, est libéré.
Janvier: Tout au long du mois, un communiqué de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) intitulé « Eux et nous » sort en plusieurs parties. Dans le chapitre 5, l’EZLN annonce de nouvelles actions, pour de nouveaux liens avec la société.
7 février: des manifestations et barrages sont organisés dans plusieurs états du Mexique pour protester contre le prix de l’électricité. Au Chiapas, le directeur du Centre de Droits de l’Homme Digna Ochoa, Nataniel Hernández, est arrêté alors qu’il participe à une table-ronde avec le gouvernement. Il est libéré le jour-même, sans plus d’explications.
22 février: la Société Civile Las Abejas dénonce des coups de feu en pleine journée dans plusieurs communautés de la municipalité de Chenalhó.
26 février: des paysans et des indigènes de 11 municipalités de la Sierra et de la Côte du Chiapas forment « les Gardes Civils d’Autodéfense », afin de mettre fin au pillage entrepris par les entreprises minières dans la région.
En février: l’EZLN poursuit la diffusion de communiqués intitulés « Eux et nous. Les regards » et d’une autre série appelée « Eux et nous VII- L@s plus petits ».
6 mars: la Cour suprême se déclare incompétente pour réviser le procès du professeur Alberto Patishtán Gómez.
7 avril: l’avocat Horacio Culebro Borrayas, qui a déposé une plainte contre l’ancien gouverneur Juan Sabines Guerrero (2006-2012) et 50 membres de son cabinet devant le Procureur Général de la République, dénonce les appels anonymes et menaces de mort dont il fait l’objet.
10 avril: 15 tzotzils impliqués dans le massacre d’Acteal sont libérés. En comptant les 73 indigènes laissés en liberté (non parce qu’ils sont innocents mais pour des violations de leur droit à un procès équitable), six personnes à peine demeurent emprisonnés pour ces faits.
11 avril: la Une du journal Heraldo de Chiapas titre : « le Chiapas, au bord de l’effondrement à cause du manque d’expérience de Manuel Velasco ». Dès la sortie du journal, des émissaires présumés du gouvernement confisquent une grande partie de l’édition à Tuxtla Gutiérrez.
19 avril: le jour de l’anniversaire d’Alberto Patishtán Gómez, 8000 personnes participent à un pèlerinage pour sa libération à Tuxtla Gutiérrez.
19 avril: à Navenchauc, municipalité de Zinacantán, le président Enrique Peña Nieto initie les activités de la Croisade Nationale contre la Faim. En janvier, la municipalité de Las Margaritas, Chiapas, avait été choisie pour le lancement de la Campagne.
24 avril: Juan Vázquez Gómez, ex-Secrétaire général des adhérents à La Otra Campaña (« l’Autre Campagne ») à San Sebastián Bachajón, est assassiné par des individus non identifiés.
25 avril: le Réseau pour la Paix au Chiapas, plate-forme de 10 organisations civiles, publie un rapport sur la situation à San Marcos Avilés, municipalité de Chilón. Le rapport fait suite à une mission civile d’observation dans cette communauté.
5 mai: à Venustiano Carranza, des membres des organisations paysannes Casa del Pueblo et OCEZ-Chiapas, s’affrontent violemment. Le bilan est de deux morts et plusieurs blessés.
5 mai: la mairie de Tila, dans le nord du Chiapas, annonce qu’une personne est morte par balles et que plusieurs autres ont été blessées lors d’affrontements à Petalcingo.
7 mai: les habitants de la communauté Navenchauc, Zinacantán, où le président Enrique Peña Nieto avait parrainé en avril un événement de la Croisade Nationale contre la Faim, renvoient en assemblée l’employé municipal Antonio Pérez Gómez. Ils l’accusent de cacher la véritable utilisation des fonds reçus pour l’organisation de cet événements et pour des projets.
10 juin: les catholiques de Colonia Puebla, municipalité de Chenalhó, dénoncent la confiscation du terrain de leur chapelle et le vol de matériel de construction. Ceci opéré par les autorités du village, avec le silence ou la complicité des autorités municipales, agraires et des Droits de l’Homme.
26 juin: Miguel Vázquez Deara, adhérent à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone de l’ejido de San Sebastián Bachajón incarcéré depuis septembre 2011, est libéré.
28 juin: plus de 200 personnes défilent dans les rues de Tuxtla Gutiérrez pour exiger que cessent les féminicides. Face à l’augmentation des assassinats et des disparitions de femmes, elles réclament une alerte à la violence liée au genre.
29 juin: plus de mille éléments de la police de l’état font irruption dans le Congrès Extraordinaire de la Section 7 du Syndicat National des Travailleurs de l’Education (SNTE) à Tuxtla Gutiérrez. Plus de 200 enseignants sont blessés, dont certains gravement, et 29 sont arrêtés puis libérés.
3 juillet: le gouverneur du Chiapas, Manuel Velasco Coello, nomme Eduardo Ramírez Aguilar nouveau Secrétaire Général du Gouvernement. Ramírez Aguilar remplace Noé Castañón León, qui avait occupé ce poste pendant longtemps lors du gouvernement précédent.
4 juillet: de nouveaux prisonniers adhérents à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone sont libérés
11 juillet: le Centre de Droits de l’Homme Fray Bartolomé de las Casas dénonce le harcèlement de son personnel par des agents de sécurité à deux reprises lors de la première semaine de juillet.
18 juillet: un juge de la Cour du Connecticut, aux Etats-Unis, rejette la plainte déposée contre l’ancien président du Mexique Ernesto Zedillo pour sa responsabilité présumée dans le massacre d’Acteal.
20 juillet: à Colonia Puebla, municipalité de Chenalhó, deux personnes, Mariano Méndez Méndez et Luciano Méndez Hernández, sont retenus par la population, qui les accuse d’avoir empoisonné l’eau de la communauté – un « prétexte » selon le Centre de Droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas. Les deux hommes sont bases de soutien de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Une troisième personne, Juan López Méndez, de confession baptiste, est appréhendée pour avoir manifesté son désaccord avec cette détention.
23 juillet: les trois indigènes de Colonia Puebla détenus depuis le 20 du mois sont libérés.
6 août: des organisations civiles publient le rapport « Violence généralisée à Venustiano Carranza », indiquant que ces faits proviennent du « manque d’intérêt de la part de l’état à résoudre réellement des demandes anciennes de deux groupes en conflit. Les actions du gouvernement, que ce soit avant, pendant ou après le 5 mai, ont entraîné une bipolarisation et une escalade de la violence dans la municipalité ».
Du 8 au 10 août: 10ème anniversaire de la création des Comités de Bon Gouvernement (Juntas de Buen Gobierno) par l’EZLN, manière pour celle-ci d’appliquer dans les faits les Accords de San Andrés.
12 août: des habitants de l’ejido Monte Sinaí, appartenant à la municipalité de Chicomuselo, dénoncent les projets à caractère social offerts par des employés de l’entreprise minière Montecristo.
12 août: cela fait 4 ans que des accusés du massacre d’Acteal ont commencé à sortir de prison sur une décision de la Cour Suprême. A cette occasion, la Société Civile Las Abejas déclare « les paramilitaires sortis de prison, et surtout ceux qui n’y sont jamais allés, agressent et harcèlent aujourd’hui impunément, à cause de l’absence de justice et d’investigation véritable de la part du gouvernement mexicain dans le dossier d’Acteal. Ils se sont rendus compte qu’au lieu d’être punis pour avoir massacré des femmes, des hommes et des enfants, ils sont récompensés par le mauvais gouvernement ».
Du 12 au 16 août: plus de 2000 élèves de différents états du Mexique et d’autres pays participent à l' »Escuelita zapatista » (« l’école zapatiste »), qui a lieu à huis-clos dans les cinq Caracoles et au CIDECI-Unitierra à San Cristóbal de Las Casas.
14 août: l’EZLN dénonce que « les 12 et 13 août, des avions militaires ont survolé de nuit les zones des cinq caracoles zapatistes, où des élèves suivaient un cours de Liberté selon les Zapatistes ».
17 et 18 août: plus de 200 délégués de différents peuples indigènes du Mexique se réunissent à San Cristóbal de las Casas pour la « Chaire Itinérante Tata Juan Chávez », initiative lancée par le Congrès National Indigène (CNI) et l’EZLN.
20 août: des habitants de Colonia Puebla, Chenalhó, déplacés depuis 30 jours à San Cristóbal de Las Casas, tentent en vain de retourner chez eux. Ils sont reçus à coups de pierre et insultés à l’entrée du village, malgré la caravane civile qui les accompagnait.
21 août: environ 1500 personnes, la plupart appartenant au Pueblo Creyente (Peuple Croyant), et des organisations nationales et internationales participent à un pèlerinage à Tuxtla Gutiérrez pour demander la libération immédiate d’Alberto Patishtán.
21 août: le curé de San Pedro Chenalhó, Manuel Pérez Gómez, est retenu par un groupe de personnes à Ejido Puebla. Il est battu, attaché et menacé d’être aspergé d’essence (pour le faire brûler).
23 août: presque toutes les familles catholiques, et certains d’autres religions, fuient de Colonia Puebla pour se réfugier à San Cristóbal de Las Casas.
26 août: 95 personnes déplacées au total, 13 familles catholiques et 2 familles baptistes, sont transférées de Yabteclum à Acteal.
11 septembre: environ 1500 enseignants des sections 7 et 40 participent à une manifestation à Tuxtla Gutiérrez. 15 jours après le début des actions de protestation contre la réforme éducative, des organisations sociales et paysannes s’ajoutent au mouvement contre l’ensemble des réformes structurelles.
12 septembre: le Premier Tribunal de Tuxtla Gutiérrez rejette la procédure de reconnaissance d’innocence interposée par Alberto Patishtán.
23 septembre: environ 20 groupements civils et de femmes présentent à San Cristóbal de las Casas la « Campagne contre les violences faites aux femmes et le féminicide au Chiapas ».
12 octobre: Plus de 10 000 personnes défilent dans plusieurs villes de l’état pour protester contre l’ensemble des réformes initiées par le gouvernement fédéral.
28 octobre: le Comité de Bon Gouvernement du Caracol de La Realidad dénonce des agressions envers des bases de soutien zapatistes de Che Guevara.
31 octobre: après 13 années d’injuste détention, Alberto Patishtán retrouve la liberté.
3 novembre: dans un communiqué intitulé « Mauvaises nouvelles et pas si mauvaises », l’EZLN rend compte(s) -au propre comme au figuré- de la première session de l’ « Escuelita » et annonce les prochaines sessions prévues en décembre et janvier.
8 novembre: le Comité de Bon Gouvernement du Caracol de la Garrucha, dépose deux plaintes pour harcèlement contre des bases de soutien zapatistes dans la région.
13 novembre: le Comité de Bon Gouvernement du Caracol de Morelia dénonce les problèmes rencontrés avec l’organisation CIOAC (Centrale Indépendante des Ouvriers Agricoles et Paysans), qui s’aggravent depuis un mois.
17 novembre: le Sous-Commandant insurgé Marcos publie un nouveau communiqué pour le 30ème anniversaire de l’EZLN, intitulé Rembobiner 3.
25 novembre: dans le cadre de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes, des ONG du Chiapas exigent de l’état qu’il lance une Alerte à la violence liée au genre.
27 novembre: des producteurs de maïs qui manifestaient depuis une semaine dans la région de Venustiano Carranza, sont interceptés par des centaines de policiers alors qu’ils tentaient d’investir la capitale de l’état. Les affrontements entre agriculteurs et forces de l’ordre se soldent par plusieurs voitures de patrouille incendiées, 10 policiers blessés et deux agriculteurs arrêtés.
6 et 7 décembre: une pré-audience du Tribunal Permanent des Peuples (TPP), chapitre Mexique, a lieu dans la communauté Susuclumil, Tila : la partie » « Guerre Sale » – violence, impunité et non-accès à la justice ».
10 décembre: 56 communautés, ejidos et organisations des municipalités de Tapachula, Motozintla, Huehuetán, Cacahoatán, Mazapa, Comalapa, Chicomuselo et Tuzantán défilent dans Tapachula, déclarant leurs territoires libres de méga-projets miniers et hydroélectriques.
19 décembre: le gouverneur du Chiapas, Manuel Velasco Coello, présente son premier rapport de gouvernement devant le Congrès de l’état. Il reconnaît que la dette du gouvernement du Chiapas envers les communautés indigènes n’a pas encore été soldée: « Je répète ici que mon administration tiendra ses engagements concernant le respect du zapatisme et une solution pacifique aux conflits ».
21 et 24 décembre: Miguel Demeza Jiménez et Antonio Estrada Estrada, adhérents à la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone et habitants de San Sebastián Bachajón, sont libérés.
22 décembre: 16ème anniversaire du massacre d’Acteal.
22 décembre: un nouveau communiqué du Sous-Commandant Marcos intitulé « Rembobiner 2: De la mort et autres alibis » sort. Il y critique les réformes structurelles récemment votées au Mexique. Dans un post-scriptum, il dénonce le coût de la campagne publicitaire du gouverneur Manuel Velasco (plus de 10 millions de dollars) et regrette qu’on empêche les touristes de voir « la misère, les paramilitaires et la criminalité dans les villes importantes du Chiapas ».
26 décembre: le Centre de Droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas dénonce « le harcèlement, les agressions, les menaces de morts et le déplacement forcé continus exercés contre les Bases de Soutien de l’EZLN dans la communauté de San Marcos Avilés (…) municipalité de Chilón ».
28 décembre: quelques jours avant le soulèvement armé de l’EZLN, le Sous-Commandant Marcos publie un nouveau communiqué intitulé « Quand les morts se taisent à voix haute (Rembobiner 1) ».