ACTIVITÉS DU SIPAZ (De début novembre 2016 à fin janvier 2017)
07/04/20172016
10/04/2017Depuis son élection à la présidence de la République en 2012, Enrique Pena Nieto a cherché à changer la perception de la « Guerre contre le narco trafic », déclarée par l’ex président Felipe Calderón (2006-2012), par son discours et sa stratégie pour « Un Mexique en Paix ». Cependant, la réalité est toute autre et aucune diminution significative du taux d’insécurité n’a été obtenue. Durant l’année 2015, le gouvernement mexicain a reconnu qu’il y a eu au total 54 454 assassinats intentionnels. Depuis 2006, il y en a eut 185 428 en tout. De plus, la disparition des 43 étudiants de l’École Normale Rurale de Ayotzinapa, au Guerrero, en septembre 2014 et les scandales qui ont éclaté dans l’entourage de EPN ont eu un impact négatif sur sa côte de popularité et ont conduit à une désapprobation de son administration. Ceci s’est produit dans un contexte éloigné voire opposé aux promesses qu’il avait faites lors de sa campagne électorale en raison du faible taux de croissance économique, de la dévaluation du peso, de la chute du prix du pétrole et de l’aggravation de la pauvreté.
Selon le baromètre latino de 2015, le Mexique est le pays le moins satisfait de sa démocratie: 19 % des personnes interviewées ont déclaré être satisfaites du système du gouvernement, ce qui représente la moité du taux moyen en Amérique Latine. Seulement 21 % a considéré que la politique du pays sert au profit de la société et non d’une minorité.
Dans le cas du Chiapas, si nous devons résumer la période de temps que couvre cette analyse par un seul mot ce serait «barrages». En effet, dans tout l’état des barrages de la route ont été mis en place par divers acteurs afin de manifester leur mécontentement et comme moyen de pression sur l’état. Certains ont été à l’origine de situations violentes. Tout au long de l’année, ces manifestations ont fortement compliqué la circulation.
Un des acteurs sociaux qui reflète le plus ces expressions de mécontentement a été le personnel enseignant. De multiples confrontations avec la police ont provoqué la mort d’un professeur, plusieurs détenus et des blessés. Lors des campagnes électorales de l’année, les acteurs sociaux ont aussi multiplié leurs plaintes sans jamais se faire entendre. Ces campagnes proposaient peu de solutions pour contenter leurs demandes.
En février, la possible réactivation de l’exploitation de la mine de Simojovel a alerté la population du village: le prêtre de Simojovel a reçu une lettre signée par un représentant du Service de Géologie du Mexique et de l’entreprise Géochimique et de Perforation SA de CV (GYMSA) dans laquelle il lui demandait qu’il se rende auprès des représentants des communautés afin qu’ils acceptent de leur «céder l’accès à leurs terres communales et privées» où un projet de trois mois «avait été prévu afin de réaliser la cartographie géologique de la région.»
D’autre part, au mois de mars, le pèlerinage du Peuple Croyant de Simojovel s’est achevé à Tuxtla Gutiérrez. Ce pèlerinage a eut lieu afin d’exprimer une série de requêtes telles que mettre fin à la violence et à la narco politique qui se font ressentir dans la municipalité depuis deux ans. Les autorités n’ont pas pris en compte les menaces de plus en plus importantes que reçoivent le prêtre Marcelo Pérez Pérez et son équipe paroissiale.
En raison des manifestations de l’enseignement, les élections municipales du 7 juin se sont déroulées dans un contexte de tension. Au moins 18 000 militaires et agents de police ont été mobilisés afin de garantir la réalisation du processus électoral dans son intégralité.
Selon le Réseau des Femmes Observatrices Électorales, dans 90% des bureaux de votes on a dénoncé des délits électoraux tels que de des pressions exercées sur les électeurs, des menaces ou encore, entre autres, un conditionnement par des programmes et des services publics. 46,4 % de la population en age de voter s’est abstenu et 5,8 % a voté nul. Ceux qui ont voté, on permit la large victoire de l’alliance entre le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) et le Parti Vert Écologiste du Mexique (PVEM). Les candidats de cette alliance ont remporté les élections dans les 12 districts de l’état, avec 69,4 % du suffrage.
Par ailleurs, en 2015, plusieurs agressions ont eu lieu en territoires zapatistes. Au mois d’août , les deux coupables de l’assassinat de José Luis Solís López, alias maître Galeano, perpétré en mai 2014 à la Realidad, dans la municipalité de Las Margaritas, ont été libérés. Malgré ces agressions l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) a mené à bien plusieurs activités durant l’année: en mai plus de 1500 personnes du Mexique et d’autres pays ont participé au Séminaire intitulé «La pensée critique face à l’hydre capitaliste». En juillet, l’EZLN à annoncé le deuxième niveau de la Escuelita (petite école) zapatiste.
Enfin, pour ce qui est de l’impunité, au mois d’octobre, l’organisation Las Abejas de Acteal s’est présentée devant la Cours Internationale des Droits de l’Homme à Washington, lors d’une audience publique au sujet du Massacre d’Acteal (1997). Les membres de l’organisation ont déclaré à nouveau que ce massacre «a été planifié par l’État Mexicain lui même » et que face au « cynisme de ce dernier qui nie sa responsabilité dans l’affaire (…) ils n’accepteront aucun accord à l’amiable ».