2017
08/02/20182017
15/02/20182017
7 janvier : un affrontement faisant suite à la non conformité face aux résultats des élections municipales à Guadalupe Victoria, dans la municipalité de San Juan Juquila Mixes, cause la mort d’un mineur de 15 ans et fait plus de cinq blessés par balle.
10 janvier : la journaliste Soraya Abigail Arias Cruz, de la radio communautaire La Perla de Mixteca, est menacée de mort par téléphone.
Du 16 au 24 février : Michel Forst, Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les droits de l’Homme, effectue une visite au Mexique dans le but de mieux connaître la situation des défenseur(e)s des droits humains et évaluer les efforts réalisés par les autorités mexicaines pour assurer leur protection. Il parcourt les états de Chihuahua, du Guerrero, du Oaxaca, ainsi que l’état de Mexico, où il déplore « un niveau important de violence et d’insécurité », dans « un contexte complexe marqué par le crime organisé, la corruption et la répression des autorités de l’État».
23 février : Presque sept ans après l’assassinat de Bety Cariño et Jyri Jaakkola (de nationalité finlandaise) ayant eu lieu en avril 2010 dans la zone triqui de Oaxaca, et dans le cadre de sa dixième visite au Mexique en vue d’éclaircir cette affaire, l’eurodéputée Ska Keller (Allemagne) ainsi que Satu Hassi, parlementaire finlandaise, déclarent que « sept ans, c’est beaucoup pour enquêter sur un homicide » et que « cela ne fait que renforcer la méfiance à l’égard de la bonne volonté des autorités ». Les deux représentantes soulignent que les promesses que leur ont fait aussi bien des fonctionnaires publics du Oaxaca que de l’État fédéral lors de chacune de leurs visites ne se concrétisent toujours pas.
24 février : des membres du Comité National pour la Défense et la Conservation du Territoire Chimalapa (CNDCTCh) affirment que des habitants de la communauté « El patio », faisant partie de Santa María Chimalapa, ont été agressés, faisant ainsi un total de quatre blessés et sept habitants portés disparus. Ils auraient été attaqués par « environ 70 hommes armés de machettes et d’armes à feu, originaires de l’état du Chiapas [Cintalapa] » ; cette situation dérive du conflit historique opposant les états de Oaxaca et du Chiapas dans la forêt des Chimalapas.
6 mars : le Comité des Victimes pour la Justice et la Vérité dans l’affaire du 19 juin à Nochixtlán (Covic) dénonce une tentative d’homicide à l’encontre de son président. Il exige que les représailles contre ses membres cessent, vu qu’il considère qu’elles sont motivées uniquement par leur exigence de sanctions à l’encontre des responsables de l’opération policière du 19 juin à Nochixtlán.
9 mars : alors que le Congrès National Indigène (CNI) poursuit ses efforts pour constituer un Conseil Indigène de Gouvernement, il déplore : “notre terre mère, nos peuples et nos organisations autonomes continuent d’être victimes de la répression et de l’exploitation dont se rendent responsables les différents gouvernements des trois niveaux de pouvoir”. Le Congrès mentionne notamment les actes de violences ayant eu lieu à Oaxaca contre la communauté de San Francisco del Mar, dans la région de l’isthme de Tehuantepec, “afin d’imposer le consentement de projets éoliens qui impliquerait l’expropriation d’une partie importante des terres destinées à l’usage collectif, et qui affecteraient profondément un éco-système déjà fragile”. Le CNI précise qu’« il s’agit d’un plan intégral d’expropriation des communautés de l’Isthme afin de mettre en place des mégaprojets dans cette région, désignée comme Zone Économique Spéciale de l’Isthme de Tehuantepec (ZES)”.
16 mars : des organisations de 11 municipalités de l’Isthme de Tehuantepec présentent un recours collectif (amparo) en tant que peuples indigènes face aux Zones Économiques Spéciales (ZES). Elles font partie de la Articulación de los pueblos Originarios del Istmo Oaxaqueño en Defensa del Territorio (APOYO).
18 et 19 mars : un convoi motorisé d’Observation Civile en solidarité avec Nuevo San Andrés visite ladite localité dans les Chimalapas où, le 24 février passé, neuf habitants ont fait l’objet d’agressions, de privation illégale de la liberté et de violences diverses, commises par le groupe dénommé “Armée chamula”.
27 mars : une vidéo dans laquelle une voix déformée menace de mort Alejandro Solalinde Guerra, prêtre et défenseur des droits des migrants, commence à circuler sur Youtube.
17 avril : alors qu’il se trouvait dans les environs de Nochixtlá, Arturo Peimbert Calvo, responsable du Service de Défense des Droits Humains du Peuple du Oaxaca (DDHPO), déclare avoir été agressé à distance, sa voiture ayant été atteinte par des tirs par balle. Il signale que, dix mois après la répression à Nochixtlán, « le manque d’avancée dans l’enquête favorise l’impunité et contribue à l’augmentation des agressions à l’égard des victimes, des familles des personnes disparues et de ceux qui les soutiennent ».
23 avril : à la demande d’Électricité de France (EDF), environ 80 policiers arrêtent 11 habitants de l’ejido de Santo Domingo Ingenio, accusés d’extorsion de fonds, alors qu’ils bloquaient depuis deux mois le parc éolien Cinco Palmas, propriété de ladite entreprise. En réponse à ces arrestations, des habitants zapotèques des environs commencent à bloquer la route fédérale reliant Oaxaca au Chiapas afin d’exiger la libération des détenus.
24 avril : trois communautés indigènes organisent un barrage routier dans l’isthme de Tehuantepec, au niveau du tronçon Tehuantepec -Juchitán. Puente Madera, Rancho Llano et Loma Bonita, de la municipalité de San Blas Atempa, s’opposent ainsi à la décision du Ministère de la Défense de construire un parc éolien sur des terres communales, et à l’extraction de minerais à Cerro Iguu’, un de leurs centres consacrés aux cérémonies ancestrales.
2 mai : Rodrigo Flores Peñaloza et Bettina Cruz Velázquez, membres de l’Assemblée des Peuples Indigènes de l’Isthme pour la Défense de la Terre et du Territoire ainsi que de la Coordination des Peuples Originaires de l’Isthme pour la Défense du Territoire, déclarent avoir été victimes de menaces répétées au cours des deux derniers mois.
9 mai : la Coordinatrice des Peuples Unis de la Vallée d’Ocotlán (COPUVO) déclare avoir été victime de harcèlement et de menaces alors qu’elle cherchait à organiser une réunion à San Miguel del Progreso, “où cela fait déjà plus de huit ans que les habitants défendent leur territoire et se mobilisent contre le projet minier “San José”, développé par l’entreprise Cuzcatlán S. A. de C.V., filiale de la multinationale canadienne Fortuna Silver Mines”.
9 mai : EDUCA déclare avoir été victime de diffamation et d’agressions, et dénonce la criminalisation de son travail “principalement de la part des autorités fédérales et municipales, ainsi que par l’entreprise minière Fortuna Silver Mines”.
9 mai : plus de 50 organisations civiles interpellent le gouvernement fédéral et le gouvernement de Oaxaca afin qu’ils agissent face à l’augmentation du niveau d’insécurité dans l’état.
Du 1er au 3 juin : le cyclone tropical Beatriz ayant frappé la région côtière, la Sierra Sur et l’Isthme de Oaxaca fait sept morts, touche près de 800 personnes et provoque des glissements de terrain ainsi que des inondations. On recense des éboulements et des failles sur 16 des 37 axes routiers de l’état.
6 juin : l’Union des Communautés Indigènes de la Zone Nord de l’Isthme (Ucizoni) déclare que 75 personnes, dont des mineurs, ont été évacués de la communauté mixe Tierra Negra, de la municipalité de San Juan Mazatlán ; 40 autres familles de la même communauté se retrouvent enfermées dans leur propre maison, étant donné que l’accès à ladite communauté est contrôlé par un groupe armé. L’organisation tient pour responsable le leader priiste Macario Eleuterio, se vengeant du fait que l’Union ne l’aurait pas soutenu aux élections municipales de l’année précédente.
15 et 16 juin : la quatrième rencontre des femmes activistes et défenseures des droits humains du Oaxaca cherche à mettre en place une stratégie intégrale de protection des femmes ainsi que pour renforcer les alliances entre les différentes luttes féministes.
22 juin : au cours du forum intitulé “Les Zones Économiques Spéciales et leur implication pour la vie communautaire et l’environnement”, près de 250 participants d’environ 50 organisations sociales et civiles expriment leur opposition à “l’élargissement des ZES de l’Isthme de Tehuantepec, au Oaxaca, ainsi que dans n’importe quelle autre région de l’État”.
13 juillet : après douze jours de manifestation pacifique en faveur de la mise en place d’un dialogue avec les directeurs de l’entreprise EDF, les propriétaires mécontents des terres affectées par le parc éolien Bií Hioxo s’emparent du poste de surveillance de l’entreprise. À la demande d’EDF, une opération visant à déloger les occupants débouche sur l’arrestation de 15 manifestants.
26 juillet; le camion dans lequel voyageait le Comité de Victimes pour la Justice et la Vérité dans l’affaire du19 Juin à Nochixtlán (Covic) ainsi que des professeurs de la section 22 de la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE)a essuyé des coups de feu.
25 août : Antonio Solano Vázquez, un des principaux suspects de l’embuscade au cours de laquelle Bety Cariño Trujillo et Jyri Antero Jaakkola ont été assassinés en 2010 alors qu’ils prenaient part à un convoi humanitaire à San Juan Copala, est arrêté à Sinaloa.
3 septembre : après les élections municipales extraordinaires ayant eu lieu dans la localité de San Mateo del Mar, des fonctionnaire de l’Institut Étatique Électoral et de Participation Citoyenne du Oaxaca (IEEPCO) sont victimes d’une attaque à mains armées. Cette attaque a été orchestrée par un commando armé qui, après les faits, a été impliqué dans des actions violentes ainsi que dans le kidnapping de mineurs ayant ensuite été rendus à leurs familles plus tard dans la journée.
7 septembre : à 23h49 heure locale, un séisme de magnitude 8,2 sur l’échelle de Richter se produit au Mexique avec pour épicentre le golfe de Tehuantepec, à 143 kilomètres au sud-ouest de Pijijiapan (Chiapas). Les côtes du Chiapas et du Oaxaca sont les zones les plus touchées.
7 septembre : la section 22 de la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE) se mobilise afin de protester contre la visite du président Enrique Peña Nieto au Oaxaca. Des affrontements entre les enseignants et les quelques 3000 membres de la police fédérale, de la police d’état, des forces anti-émeutes, ainsi que des travailleurs affiliés à la Confédération des Travailleurs du Mexique (CTM) font 20 blessés dont 10 policiers. 10 véhicules sont détruits et incendiés, un hélicoptère officiel est endommagé et une vingtaine de personnes sont arrêtées.
Du 11 au 14 septembre : sept organisations civiles réalisent une Mission d’Observation pour l’Aide Humanitaire (MOAH) dans l’Isthme de Tehuantepec, au sein des zones affectées par le séisme du début du mois ayant touché pas moins de 283 municipalités du Oaxaca. Les organisations déclarent que « les premiers soins d’urgence pour les personnes sinistrées n’ont pas encore été réalisés » et déplorent “un manque de coordination de la part du gouvernement dans la distribution de l’aide humanitaire et dans l’application des faibles moyens disponibles dans la zone en question”.
13 et 14 octobre : à la fin de la septième Rencontre du Réseau National des journalistes, des femmes reporters provenant de 78 médias différents, issus de 19 états de la République, dénoncent “le simulacre et l’insuffisance des actions menées pour garantir les droits à la liberté d’expression, d’information, de communication et à une vie sans violence”.
18 octobre : la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) émet une recommandation adressée au gouvernement du Oaxaca, aux Services Généraux du Procureur de l’état, à la Commission Nationale de Sécurité ainsi qu’au Procureur Général de la République, les informant des graves violations des droits humains ayant eu lieu à Nochixtlán (Oaxaca) en juin 2016. Elle conclue sur un usage excessif de la force publique et sur le fait que des policiers ont commis de graves violations envers les droits humains, allant jusqu’à affecter des tiers qui ne participaient pas activement aux manifestations contre la réforme de l’éducation. La Commission déplore que l’enquête ouverte depuis maintenant 16 mois ait été marquée par un manque de coopération de la part des autorités, montrant ainsi “le manque de volonté dans la recherche des responsables et de la vérité”.
15 novembre : Alejandro Murat Hinojosa, gouverneur de Oaxaca et membre du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) rend son Premier Rapport de Gouvernement. Alors que le gouverneur a déclaré qu‘”à Oaxaca, il ne se passe rien”, que “l’on peut sortir tranquillement de sa maison et utiliser les transports publics”, et qu’”il n’y a pas de situation de violence extrême qui persiste dans d’autres états”, la revue Sin Embargo affirme que “les statistiques disent le contraire : les vols avec violence à Oaxaca s’élèvent à 2722 (de janvier à septembre), selon le Secrétariat Exécutif du Système National de Sécurité Publique (SESNSP). À la même période, on recense 703 homicides volontaires, dont un nombre considérable d’entre eux sont des féminicides”.
17 novembre : la Cinquième Rencontre des défenseur(e)s communautaires a lieu à Santa Rosa de Lima (Tututepec), afin “de partager les stratégies de sécurité communautaire et les expressions de la résistance à travers les pratiques culturelles ayant été utilisées par les mouvements et les communautés”.
29 novembre : des personnes touchées par le séisme de septembre entreprennent des barrages routiers afin de dénoncer l’absence de réponse des autorités presque trois mois après le tremblement de terre.