2018
09/01/20192018
10/01/20192018
10 janvier : la Cour Suprême de Justice (SCJN) valide la procédure d’amparo contre la construction du parc éolien prévue par l’entreprise espagnole Eólica del Sur dans l’isthme de Tehuantepec.
10 janvier : la Junte de Coordination Politique (Jucopo) de Oaxaca décide de la création d’une Commission Spéciale chargée d’enquêter sur les violences liées au crime de féminicide.
18 janvier : l’organisation féministe Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca dénonce une série d’agressions à son encontre. Selon elle, ces agressions doivent se comprendre à la lumière d’autres types d’attaques dont elle a été victime : intimidations, surveillance, campagnes de diffamation, violations de domicile et vols répétés aussi bien dans les bureaux de l’organisation que dans les maisons de ses membres.
19 janvier : la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme exige du Mexique qu’il “protège sans concession la vie, l’intégrité personnelle et l’entourage familial de la leader social Bettina Cruz”. Cette mesure fait suite à un constat de la Commission selon lequel les défenseur-e-s des droits des peuples autochtones s’opposant à la construction de projets hydroélectriques dans l’isthme de Tehuantepec sont confrontés à un risque élevé en raison de leur travail.
22 janvier : le journaliste Agustín Silva Vasquéz, reporter pour Sol del Istmo, est déclaré disparu.
12 février : une attaque à main armée fait trois morts et deux blessés parmi les membres du Comité de Défense des Peuples Indigènes (CODEDI), alors que les victimes rentraient à Puerto Ángel après une réunion avec les autorités gouvernementales de Oaxaca dans la capitale.
16 février : un séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre se situe à 11 km au sud de Pinotepa Nacional, secoue la côte de Oaxaca. La Coordination d’État pour la Protection Civile recense plus de 6000 maisons endommagées.
23 et 24 février : la Seconde Rencontre régionale des Peuples, Communautés et Organisations “Aquí decimos Sí a la Vida, No a la Minería”, a lieu dans la communauté Magdalena Teitipac (Tlacolula).
3 mars : le Comité pour la Défense des Peuples Indigènes (CODEDI) déclare avoir été victime d’intimidations, de harcèlement et de violence politique, suite à une manifestation sur la place centrale de la capitale de Oaxaca visant à exiger des explications sur l’attaque armée ayant causé la mort de trois de leurs membres au mois de février.
8 mars : de nombreuses organisations originaires de Oaxaca organisent des activités dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme. Un de leurs objectifs est d’exprimer leur indignation face à l’oppression structurelle dont les femmes sont victimes : « nous en avons assez de toutes ces inégalités induites par le système patriarcal que nous subissons dans tous les domaines de la vie, au niveau du salaire, des tâches ménagères, de la consommation, de l’exercice de nos droits, de la participation politique, bref, des inégalités dont nous souffrons selon notre origine sociale, notre âge, notre orientation sexuelle, notre genre ou nos aptitudes ».
14 mars : plusieurs autorités communautaires présentent le Règlement Interne de l’ejido Paso de la Reyna à Jamiltepec, visant à protéger leur territoire, leurs biens communaux et leurs modes de vie et d’organisation face à la menace que fait peser sur eux la possible contruction d’un barrage hydroélectrique dans la région.
29 mars : une attaque menée par plusieurs hommes armés fait cinq blessés parmi les membres de l’Assemblée Générale de la Communauté de San Dionisio del Mar, lors d’une célébration traditionnelle du Jeudi Saint.
1er avril : Santiago Ambrosio Hernández, président du Comité de Victimes de Nochixtlán (Covic), est retrouvé ligoté dans sa maison, après avoir subi une attaque par quatre individus étant entrés par effraction à son domicile. La victime présente également des signes de torture.
9 avril : des habitant-e-s de la communauté zapotèque Unión Hidalgo rejettent la mise en marche du processus de consultation communautaire proposé par le Secrétariat pour l’Énergie (Sener) en faveur de l’entreprise Eólica Oaxaca, filiale d’EDF, en vue d’entreprendre la construction d’un nouveau parc éolien dans leur communauté.
16 avril : les membres de la Coordination des Peuples Unis pour la Protection et la Défense de l’Eau (COPUDA) accusent la Commission Nationale pour le Développement des Peuples Indigènes (CDI) de “ne pas se présenter aux réunions de consultation des peuples indigènes” et ainsi de “retarder volontairement les négociations avec les communautés qui cherchent à protéger leurs ressources en eau”.
18 avril : le convoi “Caravana de los Olvidados”, composée de plus de 500 membres de la Coordination Générale des Sinistrés de l’Isthme de Oaxaca (CGDI), arrive à Huajapan de León, où des communautés mixtèques également touchées par le séisme s’unissent à la marche, en direction de Ciudad de México.
1er mai : le reporter Juan Alberto Camona Contreras, journaliste pour le périodique en ligne Piñero de la Cuenca, est menacé de mort via Facebook par des individus non-identifiés à Tuxtepec et est harcelé en dehors de son domicile.
6 mai : des autorités municipales et des habitant-e-s de San Juan Mixtepec rejettent la réouverture de la mine Los Tejocotes en manifestant sur les lieux.
7 mai : conjointement à plusieurs femmes de la communauté muxe et trans originaires de diverses régions de Oaxaca, le Collectif pour la Citoyenneté des Femmes exige l’annulation de l’enregistrement de la candidature des hommes ayant usurpé illégalement des espaces normalement destinés aux femmes, dans le cadre des prochaines échéances électorales.
17 mai : le tribunal d’instruction du District se prononce en faveur de la suspension définitive du processus de consultation des populations et de la construction du parc éolien « Gunaa Sicarú », projet dirigé par l’entreprise Eólica de Oaxaca, qui devait se mettre en place à Unión Hidalgo (isthme de Tehuantepec).
13 juin : l’organisation pour la Défense des Droits Humains du Peuple de Oaxaca (DDHPO) émet une alerte face à la situation de haut risque à laquelle sont confrontés-e-s les défenseur-e-s indigènes zapotèques de Unión Hidalgo, s’opposant à la mise en place de mégaprojets d’énergie éolienne dans l’isthme.
18 juin : dans le cadre du deuxième anniversaire de Nochixtlán, le Bureau du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme des Nations Unies au Mexique (ONU-DH) exprime sa profonde inquiétude face à l’incapacité du gouvernement mexicain à expliquer la tragédie du 19 juin 2016, lors de la répression d’une manifestation ayant fait plus de 100 blessé-e-s et ayant causé la mort violente de plusieurs civils.
1er juillet : les élections les plus grandes qu’ait jamais connu le Mexique ont lieu: 3400 postes sont concernés, parmi lesquels celui de la présidence de la république. Plusieurs cas de violence sont recensés dans l’État de Oaxaca.
16 juillet : une attaque armée découlant d’un conflit territorial entre des habitants de San Lucas Ixcotepec y Santa María Ecatepec (Sierra Sur de l’État de Oaxaca) fait 13 morts (dont deux femmes) et 3 blessés.
22 juillet : l’Assemblée des Peuples Indigènes de l’Isthme pour la Défense de la Terre et du Territoire (APIITDTT) et l’Assemblée Communautaire de Álvaro Obregón déplorent l’assassinat du défenseur indigène Rolando Crispín López.
26 juillet : le Comité de Défense des Peuples Indigènes (CODEDI) dénonce l’installation d’un barrage temporaire (une heure) de militaires à 500 mètres de l’ancienne finca Alemania, là où se situe leur centre de formation, à Santa María Huatulco.
27 juillet : des membres du Conseil des Peuples Unis pour la Défense du Río Verde (COPUDEVER), composé de six municipalités différentes, présentent un nouveau recours juridique afin d’empêcher la privatisation de “la Cuenca Río Verde Atoyac, Paso de la Reina”, face à l’éventuelle concrétisation d’un projet minier ou hydroélectrique.
1er août : la Coordination pour la Liberté des Personnes Défenseures Criminalisées à Oaxaca, composée de 10 organisations civiles, exige justice pour 33 défenseur-e-s des droits de l’Homme se trouvant sous le coup de procédures judiciaires.
8 août : le personel du bureau du Procureur Général de la République (PGR) investit divers bâtiments de l’État à Oaxaca à la recherche des militants de l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR = Ejército Popular Revolucionario) Gabriel Alberto Cruz Sánchez y Edmundo Reyes Amaya, portés disparus dans cet État depuis…mai 2007.
26 août : la 8ème rencontre des personnes touchées par les séismes de l’isthme de Tehuantepec de septembre 2017 a lieu dans la ville de Juchitán. Des habitant-e-s originaires de diverses localités du Chiapas, des États de Morelos, de Puebla et Ciudad de México viennent ainsi exiger du gouvernement une reconstruction décente de leurs logements.
2 septembre : le Secrétariat de l’Intérieur (Segob) décide de lancer une Alerte à la Violence de Genre (AVG) dans l’État de Oaxaca suite au manque d’action des autorités locales, malgré les préoccupations exprimées par l’organisation de Défense des Droits Humains du Peuple de Oaxaca (DDHPO).
7 septembre : un an après le tremblement de terre de 2017, le Comité de Défense Intégrale des Droits Humains Gobixha (CODIGO DH) publie un rapport dressant le bilan des progrès réalisés et des objectifs à atteindre en matière de reconstruction et d’amélioration de la situation des sinistré-e-s.
14 septembre : le Secrétariat pour l’Environnement et les Ressources Naturelles refuse que l’entreprise transnationale sudaméricaine Generación Enersi réalise une étude d’impact environnemental, étape préalable à la construction d’un barrage hydroélectrique à San Felipe Usila (zone chinantèque de l’État de Oaxaca).
25 septembre : sous couvert d’un prétendu mandat de perquisition qu’ils n’ont jamais montré, près de 80 éléments de l’Agence Étatique d’Investigations (AEI) de Oaxaca encerclent le domicile du jounaliste Derimos Sánchez Cruz alors que 20 autres pénètrent violemment dans son domicile, peu après 23h.
27 septembre : la présentation du Rapport Citoyen “Bajo Ataque, Los Derechos Humanos en Oaxaca” (“Sous la menace, Les Droits de l’Homme à Oaxaca”) a lieu. Il s’agit d’un document élaboré par plusieurs organisations civiles originaires de Oaxaca, dans le cadre de l’Évaluation Périodique Universelle (EPU).
7 octobre : suite à de fortes pluies, le barrage accumulant les déchets de production de l’entreprise minière Minera Cuzcatlán S. A. de C.V., déborde. Minera Cuzcatlán est une des filiales de Fortuna Silver Mines, entreprise prenant part au Projet Minier San José, en service depuis 2011 (production commerciale).
11 et 12 octobre : dans la capitale de Oaxaca, des organisations civiles se joignent à 50 communautés indigènes pour soumettre à un “jugement populaire communautaire” des entreprises extractivistes nationales et internationales ainsi que l’État mexicain, pour près de 22 cas de violations des droits des peuples autochtones découlant des 322 concessions octroyées à 41 projets miniers, couvrant une superficie totale de 462 974 hectares rien que dans cet État.
12 octobre : le Bureau du Procureur Fédéral pour la Protection de l’Environnement (PROFEPA) demande à l’entreprise minière Minera Cuzcatlán S.A. de C. V (filiale de Fortuna Silver Mines) de prendre des mesures d’urgence afin d’empêcher les écoulements de déchets.
25 octobre : Noel Castillo Aguilar est tué par balles dans la municipalité de Santiago Astata. C’est le cinquième membre du Comité de Défense des Peuples Indigènes (CODEDI) assassiné en 2018.
29 octobre : le Comité de Défense des Peuples Indigènes (CODEDI) enregistre un nouvel acte d’agression à son encontre et dénonce l’incursion d’élements de la Marine militaire dans son Centre de Formation situé dans l’ancienne finca Alemania, au sud de la montagne zapotèque.
3 et 4 novembre : la Première Rencontre des Communautés et Autorités des Ejidos pour la Défense de la Vie, de l’Eau, de la Terre et du Territoire a lieu dans la communauté de San Juan Cacahuatepec, sur la Petite Côte de l’État de Oaxaca.
6 novembre : la Coordination pour la Liberté des Personnes Défenseures Criminalisées à Oaxaca déclare qu’”après trois ans de lutte au coeur d’un processus judiciaire marqué par de graves violations, tortures et manque de communication, 22 membres de l’organisation Corriente del Pueblo Sol Rojo ont été libérés de la procédure pénale 30/2015, au cour de laquelle ils avaient été accusés de terrorisme et port d’arme illégal (cocktail molotov). Leur libération fait suite à la résolution de l’incident par leur avocat, ayant défait les preuves présentées par le Procureur Général de la République.
15 novembre : la Cour Suprême de Justice rejette le recours juridique déposé par des indigènes s’opposant à l’installation de 132 aérogénérateurs par l’entreprise Energía Eólica del Sur dans l’isthme de Tehuantepec. « La CSJ aurait pu protéger les droits des peuples autochtones, mais elle a préféré valider un simulacre de consultation. Sa décision en faveur de l’installation d’un mégaprojet est régressive et contraire aux standards et principes relatifs aux droits humains », selon l’organisation Fundar.
28 novembre : le Comité de Défense Intégrale des Droits Humains Gobixha (CODIGO-DH) et le Réseau national Tous les Droits pour Toutes et Tous (RedTdt) expriment leur inquiétude sur le risque d’une possible attaque à main armée à l’encontre de l’Assemblée Générale de la Communauté de San Dionisio del Mar peu avant l’élection municipale extraordinaire programmée le 9 décembre.
9 décembre : l’Institut National Électoral et de Participation Citoyenne de l’État de Oaxaca (IEEPCO) annonce qu’elle a décidé de suspendre l’élection municipale extraordinaire prévue le même jour à San Dionisio del Mar en raison des conditions actuelles et de la violence accrue.
10 décembre : lors de la Journée Internationale des Droits de l’Homme, des villages, communautés et organisations de la société civile ayant pris par au Jugement Populaire Communautaire de Oaxaca contre l’État et les Entreprises Minières présentent leur rapport final à l’occasion d’un rassemblement devant le Palais du Gouvernement de la capitale de Oaxaca.
11 décembre : sept journalistes issus de divers médias de communication de l’État de Oaxaca déclarent avoir été victimes d’une menace collective reçue par message via la page Facebook du journal Noticias Voz e Imagen de Oaxaca, le 10 décembre.
11 décembre : 103 jours après le lancement de l’Alerte de Violence de Genre contre les Femmes (AVGM), le Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca a enregistré pas moins de 28 féminicides.
28 décembre : 12 prisonniers politiques, la plupart étant des enseignants membres de la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE) ainsi que des activistes de Oaxaca, ont été libérés.