Activités du SIPAZ (de la mi-août à la mi-novembre 2018)
14/12/20182018
09/01/20192018
3 janvier: Rodrigo Aguilar Martínez est nommé évêque de San Cristóbal de Las Casas.
9 janvier: Les indigènes Tzeltales d’Amador Hernández, municipalité d’Ocosingo, expulsent de leur communauté 17 éléments de la marine qui sont entrés sur leur territoire sans leur permission.
17 janvier: L’Ejido et les biens communaux d’Acacoyagua, organisés au sien du Front populaire pour la défense de Soconusco (FPDS), déclarent línterdiction de l’activité minière sur leurs territoires.
24 janvier: Une confrontation entre deux groupes antagonistes, l’un proche de la présidente municipale d’Oxchuc, María Gloria Sánchez et l’autre de l’ancien président suppléant, Oscar Gómez López, a lieu dans la municipalité d’Oxchuc, faisant 3 morts et 17 blessés.
25 janvier: Le Peuple Croyant organise un pèlerinage pour commémorer le 7e anniversaire de la mort de Tatik Samuel Ruiz et pour faire valoir différentes exigences en faveur de la vie.
30 janvier: les travailleurs du secteur de la santé dénoncent la répression et la criminalisation dont ils font l’objet.
5 février: Des organisations civiles du Canada et du Mexique, des proches et des amis du défenseur de l’environnement, Mariano Abarca Roblero, assassiné en 2009 à Chicomuselo, demandent officiellement au gouvernement du Canada de mener une enquête sur le possible rôle joué par des diplomates de l’ambassade de ce pays au Mexique qui auraient dissimulé les actions de l’entreprise minière canadienne Blacfire Exploration signalées en relation avec ce crime.
7 février: l’Université des sciences et des arts du Chiapas (Unicach) annonce la suspension de la remise d’un doctorat honorifique au ministre de la Défense nationale, Salvador Cienfuegos Zepeda, après le rejet que l’annonce de cette distinction a provoqué dans la communauté académique
18 février: María Gloría Sánchez, maire d’Oxchuc, est destituée par le Congrès local, ainsi que l’administrateur et les conseillers de ladite municipalité afin que le bureau du procureur général de la République puisse engager des poursuites pénales contre eux en relation avec le conflit du 25 janvier. Quelques heures après la destitution, des députés et des représentants du gouvernement du Chiapas assistent à l’élection d’un conseil populaire après une assemblée publique.
27 février: des organisations sociales et civiles ainsi que des communautés indigènes présents dans la municipalité d’Ocosingo réalisent une “Rencontre pour lutter contre la dépossession, l’expulsion et la militarisation dans la forêt Lacandone” à Amador Hernández.
4 mars: 54 familles déplacées d’Ejido Puebla, municipalité de Chenalhó, organisent un sit-in pour demander au gouverneur Manuel Velasco Coello de mettre fin à leur situation de déplacement forcé.
8, 9 et 10 mars: la rencontre des femmes se battant se tient au Caracol de Morelia, municipalité officielle d’Altamirano. Elle a été organisée par les femmes zapatistes dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme.
15 mars: le Congrès du Chiapas approuve la nomination de Juan José Zepeda Bermúdez à la présidence de la Commission Étatique pour les droits de l’Homme (CEDH), malgré les remises en cause formulées par les organisations de défense des droits de l’homme quant à ce choix.
20 mars: le Centre des droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas informe que 145 familles tsotsiles de Tabak, Aldama, ont été déplacées de force. La communauté de Koko, composée de 90 familles, est isolée car ses accès sont surveillés par des hommes armés. D’autres communautés d’Aldama, près de la frontière avec Chenalhó, qui ont déjà subi des agressions armées, n’osent pas aller travailler leurs champs de peur de se faire tuer; et certaines personnes ont dû s’abriter temporairement dans la forêts à cause des coups de feu incessants.
21 mars: le Centre des droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas et des représentants de peuples autochtones de 120 communautés et ejidos Tseltales, Choles, Tsotsiles, Zoques et métis informent qu’ils ont documenté des actes d’espionnage et de harcèlement commis par des militaires contre des populations autochtones il y a peu.
22 mars: les personnes déplacées de Chalchihuitán dénoncent le fait qu’elles restent dans des conditions inhumaines, avec des maladies respiratoires et digestives, face au manque de nourriture et de médicaments, et qu’elles continuent à éprouver de la peur à cause des coups de feu qui ne se sont pas arrêtés.
26 mars: des déplacés de l’ejido Puebla, Chenalhó installent un sit-in devant le palais du gouvernement de l’État du Chiapas en raison du manque d’attention portée à leurs demandes.
26 mars: Manuel Velasco Coello, gouverneur du Chiapas, présente son cinquième rapport d’activités. Il montre des avancées dans plusieurs domaines par rapport aux différents médias, notamment en matière de sécurité, de tourisme et de santé.
3 avril: Les violences perpétrées par des groupes civils armés présentant des caractéristiques paramilitaires dans la région des Hauts Plateaux du Chiapas s’intensifient avec l’assassinat de trois paysans et le déplacement forcé de plus de 700 personnes dans la municipalité d’Aldama, selon le Centre des droits de l’homme Fray Bartolomé de Las Casas.
10 avril: des milliers d’enseignants de la CNTE, parents de familles déplacées, étudiants d’écoles rurales normales et membres de plus de 60 organisations sociales et paysannes, participent une manifestation à Tuxtla Gutiérrez contre la réforme de l’éducation. Ils appellent à créer un «front uni national».
15 au 25 avril: le séminaire « regards, écoutes, paroles: Interdit de penser? » organisé par l’Armée de Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) se tient à San Cristóbal de Las Casas.
19 et 20 avril: plus de 20 organisations et communautés qui forment le groupe de résistance face au modèle extractif au Chiapas se rencontrent dans le cadre de la réunion « Peuples Vivants! Libres de l’extractivisme! « , à Acacoyagua.
20 avril: le conseil des porte-parole du gouvernement communautaire de Chilón, élu selon le système des us et coutumes dans 20 régions de cette municipalité, fait sa première apparition publique. Le lendemain, il en est de même dans la municipalité voisine de Sitalá.
29 avril: lancement officiel des campagnes politiques pour l’élection au poste de gouverneur de l’état du Chiapas, prévues pour le 1er juillet.
2 mai: La Commission Mexicaine pour la Défense et la Promotion des Droits de l’Homme (CMDPDH) publie un rapport sur les déplacements internes forcés au Mexique qui indique que le Chiapas a été l’état le plus affecté par cette problématique en 2017.
12 mai: Les membres du Peuple Croyant de Simojovel font état de nouvelles menaces contre leur processus organisé.
7 juin: Les évêques du Chiapas, dans une déclaration intitulée « Avant les élections de 2018« , dénoncent que « le système des partis politiques a été la cause de divisions et de conflits au sein des communautés et des peuples indigènes en raison de la corruption des autorités locales, l’achat de votes, la coercition par le biais de programmes sociaux, la propagande trompeuse, les fausses promesses, la distribution de nourriture et d’autres objets pour conditionner l’électeur ».
14 juin: les organisations pétitionnaires de la Déclaration d’alerte de violence de genre contre les femmes (AVGM) dénoncent « le manque d’engagement du gouvernement de l’état pour évaluer la mise en place des mesures ordonnées dans le cadre de l’AVGM ».
27 juin: présentation du rapport de la mission d’observation civile sur la Côte du Chiapas, dans lequel des violations des droits de l’Homme commises par l’État mexicain dans le cadre de sa réponse suite aux tremblements de terre de septembre 2017 (#7S) ont été documentées.
1er juillet: les plus grandes élections de son histoire sont célébrées au Mexique, avec 3 400 postes en jeu. Andrés Manuel López Obrador est élu président pour la coalition « Juntos Haremos Historia ». Au Chiapas, Rutilio Escandón Cadenas, de la même coalition, est élu gouverneur.
13 juillet: L’Institut Électoral et de Participation Citoyenne du Chiapas (IEPC) annonce que les élections municipales ont été contestées dans 67 des 122 municipalités du Chiapas.
Du 3 au 9 août: diverses activités organisées par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) se tiennent au Caracol de Morelia: la réunion des réseaux de soutien du Conseil Indigène de Gouvernement (CIG) et le “Comparte 2018”.
13 août: La section pour les droits de l’Homme du diocèse de San Cristóbal informe que 57 paroisses de ce diocèse ont collecté 40 400 signatures en faveur d’un recours pour inconstitutionnalité contre les décrets relatifs aux réserves d’eau.
14 août: des conseillers, délégués, coordinateurs et représentants du Congrès National Indigène (CNI) de la zone nord du Chiapas dénoncent avoir été victimes de menaces et d’agressions lors de différents incidents survenus dans les municipalités de Tila, Salto de Agua et Yajalón.
20 août: le ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles (SEMARNAT) refuse d’accorder l’autorisation pour construire le barrage hydroélectrique de Santo Domingo dans la municipalité de Maravilla Tenejapa.
29 août: après que le Congrès ait modifié plusieurs articles de la Constitution du Chiapas, Manuel Velasco a demandé une licence comme gouverneur du Chiapas pour pouvoir être nommé sénateur de la République.
Premiers jours de septembre: au moins 30 femmes élues conseillères municipales ou députés présentent leur démission, il est à craindre qu’après avoir été obligées de le faire, ouvrant ainsi la possibilité que leurs postes soient occupés par des hommes.
4 septembre: le Sénat octroie à Manuel Velasco l’autorisation de se séparer de son poste de sénateur pour une durée indéterminée, bien que cette possibilité ait été rejetée au premier tour. De cette façon, il retourne au Chiapas pour terminer son mandat de six ans en tant que gouverneur. Plusieurs analystes disent que le vote en faveur de cette licence a été donné en échange du transfert du Parti vert à Morena de 5 députés, permettant au parti dirigé par Andrés Manuel López Obrador de consolider la majorité absolue à la Chambre des députés.
20 septembre: le chanteur Julio César Álvarez Montelongo, plus connu sous le nom de Julión Álvarez, menace de poursuivre en justice le portail d’informations Chiapas Paralelo et le Centre des droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas, pour avoir dénoncé un trafic d’influence de la part de cet artiste.
21 septembre: le journaliste Mario Leonel Gómez Sánchez, correspondant d’El Heraldo de Chiapas, est assassiné devant son domicile à Yajalón
25 septembre: L’organisation pour la liberté d’expression Article 19 dénonce que le journaliste Ángel Lazo, de Palenque au Chiapas, a reçu des menaces de mort de la part de la police de cette municipalité et du maire, Carlos Morelos, du Parti écologiste vert du Mexique (PVEM).
26 septembre: l’Institut Électoral et de Participation Citoyenne (IEPC) déclare qu’une consultation sera mise en place pour savoir si le vote dans le cadre des élections municipales d’Oxchuc sera effectué avec l’intervention de partis politiques ou à travers des us et coutumes.
27 septembre: une manifestation est organisée à San Cristobal de las Casas dans le cadre de la Journée mondiale d’actions pour un avortement légal et sans risque, ceci en dépit du fait que ses organisatrices avaient reçu des menaces de mort depuis mars de cette année.
29 septembre: la paroisse de Chicomuselo dénonce le fait que son prêtre, Eleazar Juárez Flores, a été menacé par le président de l’ejido de Pablo L. Sidar, de la même municipalité.
1er octobre: Le Bureau Fédéral de Protection de l’Environnement (Profepa) suspend totalement les activités du projet intitulé « Utilisation intégrale des ressources minérales situées dans l’Ejido Nueva Francia » de la municipalité d’Escuintla.
9 octobre: une semaine après le début de la grève des fonctionnaires de l’état du Chiapas, le bureau du procureur général (FGE) ouvre un dossier d’enquête sur les dirigeants du mouvement pour les délits présumés d’émeute, d’agression contre la paix et la sécurité de l’état, ainsi que des attaques aux voies de communication.
12 au 14 octobre: le Congrès National Indigène (CNI) et le Conseil Indigène de Gouvernement (CIG) tiennent leur deuxième assemblée à San Cristóbal de Las Casas.
Depuis le 19 octobre: des milliers de migrants, principalement originaires du Honduras, traversent le Chiapas dans l’intention de se rendre aux États-Unis.
Du 1er au 9 novembre: le premier festival de film zapatiste intitulé « Cinéma Impossible – Puy ta Cuxlejaltic » (Caracol de nuestra vida) a lieu au Chiapas.
7 novembre: Presque tous les habitants de la communauté de Chavajeval, municipalité d’El Bosque, se déplacent après un conflit interne.
9 novembre: le Centre des Droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas dénonce les nouvelles attaques perpétrées par un groupe armé de Santa Martha Manuel Utrilla, de la municipalité de Chenalhó, mettant en danger la vie des habitants de la municipalité d’Aldama.
Du 9 au 13 novembre: les organisations Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) déclarent que Chiapas est un nouveau foyer de préoccupations en termes de liberté de la presse et de liberté d’expression
10 novembre: un pèlerinage contre la militarisation et la violence, en particulier faces au menaces contre le prêtre Eleazar Juárez Flores, a lieu dans la municipalité de Chicomuselo.
12 novembre: La section 50 du Syndicat National des Travailleurs de la Santé organise une manifestation à Tuxtla Gutiérrez, à laquelle plus de 10 000 personnes participent, en raison du refus du gouvernement de l’état de fournir une solution à leurs revendications.
19 novembre: Près de 400 victimes de déplacements internes forcés originaires de différentes municipalités de l’état organisent une manifestation appelée « Caravane des pieds fatigués » de San Cristobal de las Casas à Tuxtla Gutiérrez.
24 novembre: Manuel Velasco Coello présente son sixième rapport du gouvernement. La section 50 du Syndicat National des Travailleurs de la Santé, des personnes déplacées originaires de différentes municipalités de l’état et des élèves de l’école normale rurale Mactumactzá avaient organisé une manifestation dans ce cadre. Selon les médias, un groupe de personnes réalise des actes de vandalisme. La polic réprime les manifestants au gaz lacrymogène sans faire de distinction, alors que des enfants et des femmes étaient présents.
25 novembre: la plupart des personnes déplacées de Chavajebal, municipalité d’El Bosque, reviennent dans leur communauté après un long processus de dialogue.
25 novembre: Une manifestation est organisée à San Cristobal de Las Casas dans le cadre de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ses participantes signalent qu’il existe « 95 cas connus de violences graves à l’égard des femmes au Chiapas commis entre janvier et juillet 2018”.
25 novembre: des élections extraordinaires ont lieu dans 10 municipalités de l’état du Chiapas.
4 décembre: Le Congrès approuve à l’unanimité le point d’accord pour exhorter le gouvernement de l’état à traiter le problème du déplacement forcé interne.
8 décembre: Rutilio Escandón Cadenas assume ses fonctions comme nouveau gouverneur du Chiapas. Il dit que son administration soutiendra les projets fédéraux tels qu’une campagne de reboisement massive ainsi que le projet de train Maya. Il ajoute qu’il suivra les axes d’austérité républicaine proposés par López Obrador. Des survivantes du massacre d’Acteal, des mères de femmes assassinées et des enseignants organisent une manifestation pour exiger des réponses à leurs demandes. La police anti-émeute de l’état intervient pour réprimer les manifestants.
10 décembre: le Congrès du Chiapas nomme Jorge Luis Llaven Abarca au poste de procureur général de l’État. Une centaine d’organisations civiles dénoncent qu’en tant que secrétaire pour la sécurité publique sous le gouvernement de Manuel Velasco Coello, son administration « a été caractérisée par le recours à la force publique pour réprimer les défenseurs des droits de l’homme. Les membres des corps de police sous sa responsabilité ont été accusés de corruption et pour leur implication dans des violations des droits de l’Homme, telles que des arrestations arbitraires et des actes de torture ».
21 décembre: Neuf camps hébergeant 238 familles déplacées de Chalchihuitán sont détruits, dans un contexte d’agressions perpétrées par l’administrateur municipal de Chalchihuitán, rapporte le Centre des droits de l’Homme Fray Bartolomé de Las Casas.
22 décembre: Des membres de la société civile Las Abejas de Acteal et des invités commémorent le 21e anniversaire du massacre d’Acteal. LasAbejas informent qu’elles ne souhaitent pas dialoguer avec le gouvernement actuel, mais qu’elles renforceront leurs actions pour que la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) se prononce sur le fond de l’affaire.
31 décembre: dans le cadre du 25e anniversaire du soulèvement armé, au Caracol de La Realidad, dans la Forêt Lacandone, zone frontalière, l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) annonce son opposition à plusieurs des « plans de destruction » du président Andrés Manuel López Obrador (AMLO), y compris la reforestation massive dans plusieurs états, notamment au Chiapas, le train maya, l’Isthme de Tehuantepec (Oaxaca) ou la Garde nationale. Au cours des cinq jours précédant l’anniversaire, l’EZLN a tenu une réunion avec des membres du Conseil National Indigène (CNI), du Conseil Indigène Gouvernement des peuples autochtones et des personnes solidaires.