DOSSIER : La faim au Mexique : un phénomène croissant et peu d’espoirs d’amélioration sans des changements de fond
30/12/2010ARTICLE : BIEN AU-DELA DU CHIAPAS – L’héritage politique et spirituel de Don Samuel Ruíz García (1924-2011)
28/02/20112010
13 janvier: le Congrès mexicain relance la Cocopa (Commission pour la Concorde et la Pacification), une instance législative créée en 1995 pour contribuer aux négociations entre le gouvernement fédéral et l’EZLN. Le sénateur du PRD Carlos Navarrete explique qu’il s’agit d’éviter de nouveaux soulèvements armés et qu’il n’y a pas de raisons d’attendre que les choses se compliquent. Il considère important de se préoccuper de la situation au Chiapas, de sensibiliser le gouvernement et de répondre aux besoins existants. Début janvier, les membres de la Cocopa avaient aussi visité le Chiapas pour établir, selon leurs dires, un contact direct ou indirect avec l’EZLN et l’inviter à reprendre la voie de la négociation.
22 janvier: environ 120 indiens des communautés El Semental y Laguna San Pedro qui vivaient à El Semental y San Pedro dans la Réserve de la Biosphère de Montes Azules depuis plus de 20 ans sont expulsés par des policiers, des militaires et des fonctionnaires du Bureau du Procureur Fédéral pour la Protection de l’Environnement (Profepa). Le gouvernement du Chiapas informe que cette expulsion a été pacifique et que d’autres terrains seront offerts à ces familles. Le 26 janvier, il annonce par ailleurs qu’afin de reboiser et construire un centre éco-touristique, sept autres villages seront également evacués. Contredisant cette version, le 29 janvier, le Comité de Bon Gouvernement (JBG) de La Garrucha dénonce l’expulsion violente de la communauté Laguna San Pedro, en affirmant que ses habitants (zapatistes) ont été forcés à monter dans des hélicoptères et emmenés à Palenque pendant que leurs maisons et tous leurs biens étaient incendiés.
25 janvier: célébration du 50ème anniversaire de l’ordination épiscopale de Don Samuel Ruiz Garcia, évêque émérite de San Cristóbal de las Casas.
6 février: un nouveau conflit éclate à propos des terres de Bolón Ajaw, dans la municipalité de Tumbalá entre des bases de soutien zapatistes et des membres de l´Organisation pour la Défense des Droits Indigènes et Paysans (OPDDIC en espagnol). Le conflit se solde par un mort, 5 personnes détenues et 28 blessés. Des versions contradictoires circulent autour de ces faits.
11 février: Dans un communiqué, le Comité de Bon Gouvernement de Morelia clarifie sa version du conflit de Bolón Ajaw.
12 février: le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC) publie un bulletin dans lequel il affirme que « le gouvernement du Chiapas cherche à éluder sa responsabilité dans le conflit suscité et dénoncé depuis 2007 et essaye d’accuser les bases de soutien zapatistes de l’attaque armée contre le village zapatiste de Bolón Ajaw ». Il dénonce également : « le gouvernement fédéral fait pression pour lancer une intervention militaire contre les zapatistes et multiplie les opérations d’intelligence de forces mixtes [policières et militaires] ».
25 février: dans la ville de San Cristobal de Las Casas, Margarita Martinez, épouse d’Adolfo Guzman Ordaz est arbitrairement privée de sa liberté par des personnes non identifiées. Ces derniers la battent et la menacent en insistant pour qu’elle retire sa demande pénale présentée contre des fonctionnaires du gouvernement au Chiapas dans les mois précédents. Ces événements se produisent moins de 35 heures après la reconstruction des faits dans le cadre de la perquisition de son domicile en novembre 2009.
28 février: une nouvelle confrontation se produit à Mitzitón lorsque les autorités communautaires récupèrent le bois de cinq arbres coupés sans autorisation par des protestants.
3 mars: Le Comité de Bon Gouvernement (JBG) de La Garrucha dénonce que l’Organisation pour la défense des droits indigènes et paysans (OPDDIC) menace d’attaquer violemment la communauté zapatiste Casa Blanca ou Santo Domingo, des terres récupérées par les zapatistes appartenant à la région de ce Caracol.
5 et 6 mars : réalisation du « Forum Social des Montes Azules », dans l’ejido de Candelaria, municipalité d’Ocosingo, au cœur de la Réserve de la Biosphère de Montes Azules. Il rassemble environ 200 personnes, à la fois des paysans indigènes des communautés menacées d’expulsion prochaine et des représentants d’organisations sociales et civiles du reste du pays.
8 mars: environ 500 adhérents à l’Autre Campagne, hommes et femmes, réalisent une manifestation de protestation sur la place de la cathédrale de San Cristóbal de Las Casas dans le cadre de la Journée Mondiale de la Femme. Une manifestation a également lieu entre Yabteclum et Acteal dans la municipalité de Chenalhó. Ses participantes lisent un communiqué devant la base militaire de Polhó par le bais duquel ils dénoncent le rôle des militaires dans la réalité du Chiapas.
9 mars : la Société Civile Las Abejas prend position pour l’appel au dialogue que le gouvernement du Chiapas lui renouvela au travers d’une annonce payée parue le 27 février dernier dans les médias.
16 mars: des bases de soutien zapatistes du Rancho Amaytik dans la municipalité autonome de Ricardo Flores Magon, sont persécutés et menacés d’expulsion et de mort par environ 200 membres de l’Organisation pour la défense des droits indigènes et paysans (OPDDIC).
24 mars : les adhérents de l’Autre Campagne de Mitzitón, municipalité de San Cristobal décident de lever le barrage routier qu’ils maintenaient depuis l’arrestation de Manuel Díaz Heredia par des membres du Bureau du Procureur général (PGR), le jour antérieur. Ils libèrent les deux policiers et trois fonctionnaires appartenant au Ministère pour le Développement Social (SEDESOL) qu’ils avaient détenus le jour même de l’incarcération de Díaz Heredia comme moyen de pression afin d’obtenir sa libération. Heredia Díaz est libéré le lendemain.
27 mars : le quotidien national Reforma publie un article dans lequel un soi-disant ex-membre de l’EZLN « révèle » l’existence d’une relation présumée entre l’EZLN et l’organisation séparatiste basque ETA. L’article non signé inclut plusieurs photos ainsi que supposément des détails quant à sa structure, ses finances, son arsenal et les appuis internationaux qu’il recevrait.
Mars: le Mexique fait l’objet de sévères remises en cause en matière de droits humains de la part du Comité des Droits Humains des Nations Unies ainsi que de la part des États-Unis ou du Parlement de l’Union Européenne (résolution intitulée « Escalade de la Violence au Mexique ».
9 avril: Le MRPS – Mouvement de Résistance Populaire dans le Sud-Est – annonce la création du Comité de base des droits humains du Chiapas Digna Ochoa qui travaillera dans les municipalités de Petalcingo et Tumbalá dans la zone Nord du Chiapas.
11 avril : Des milliers de propriétaires de l’ejido de Tila manifestent dans cette ville pour revendiquer le droit à leur territoire et exiger l’application de la protection juridique en leur faveur. Ils dénoncent les nombreux harcèlements subis pour ainsi que la criminalisation de leur système d’organisation.
30 avril: le Comité de Bon Gouvernement de La Realidad dénonce que « Calderón organise de nouvelles expropriations de communautés zapatistes, ouvrant une brèche qui encercle la biosphère de Montes Azules. (…) Nous n’allons pas tolérer ce genre d’actions et encore moins nous y soumettre, nous allons défendre nos terres coûte que coûte parce que pour nous, la terre ne peut pas être considérée comme un objet à louer, et encore moins comme un objet à vendre. »
11 mai: l’organisation paysanne Emiliano Zapata (OCEZ)-Casa del Pueblo lance un fort mouvement de protestation dans la ville de Venustiano Carranza qui implique la fermeture des bureaux des gouvernements fédéraux, étatiques et municipaux, ainsi que des banques. Les manifestants réclament la libération de quatre de leurs prisonniers incarcérés depuis plus de 9 ans accusés d’avoir tué huit membres de l’organisation de San Bartolomé de los Llanos. La note n’est pourtant pas publiée dans les journaux.
12 mai : Cinq paysans tseltals, bases de soutien de l’EZLN, retenus prisonniers dans la prison municipale d’Ocosingo le 11 mai, sont libérés innocentés le jour suivant. Ils avaient d’abord été arrêtés par des habitants de l’ejido Peña Limonar.
22 mai: L’organisation Sociedad civil Las Abejas émet un communiqué contre la construction de nouvelles villes rurales au Chiapas comme celle en construction à Santiago El Pinar, et dénonce la prétention du gouvernement de l’état d’en ouvrir une de plus à Chenalhó, deux municipalités dans les Hauts-Plateaux du Chiapas.
27 mai : le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas (CDHFBC) présente son rapport annuel 2009.
1 juin : la OCEZ-Casa del Pueblo lève le sit-in organisé devant les bureaux des Nations Unies à San Cristobal de Las Casas et rend la mairie et autres édifices publics qu’elle occupait à Venustiano Carranza depuis la mi-mai. Le Gouverneur Juan Sabines s’engage à répondre à ses demandes dans un délai d’un mois.
10 juin : Le Comité de bon gouvernement (JBG) du Caracol de Roberto Barrios affirme qu’un groupe de provocateurs essaie de s’emparer de la communauté zapatiste de Choles de Tumbalá, près de Palenque.
11 juin: Nathaniel Hernandez Nunez, directeur du Centre des droits humains Digna Ochoa dans la ville de Tonala, fait face à une enquête préliminaire accusé pour ‘ »attaques des voies de communication » pour avoir assisté en tant qu’observateur des droits humains à une manifestation du Conseil régional autonome de la Zone Côte en avril.
21 juin: dans la communauté de El Pozo, municipalité de San Juan Cancuc, les menaces de couper l’eau et l’électricité proférées par des membres du PRI et du PRD à l’encontre de zapatistes aboutissent à un bilan d’un mort du côté officiel.
26 juin : dans la communauté de Nachig, municipalité de Zinacantán, près de San Cristóbal de Las Casas (Hauts Plateaux du Chiapas), de violents incidents liés aux prochaines élections municipales provoquent la mort de deux personnes, des dizaines de blessés et 15 maisons et 30 voitures incendiées.
4 juillet : les élections dans les 118 municipalités et au congrès se déroulent dans un contexte marqué par différents faits de violence et par une campagne d’achat de votes. L’alliance « l’Unité pour le Chiapas » (PAN-PRD-Convergencia) réussit à gagner les plus grandes villes de l’état. Des 118 municipalités, elle obtient la majorité dans 55 mairies tandis que le PRI gagne 41 mairies, seul ou au travers d’une alliance avec le PVEM.
Fin juin: le Front des Peuples en Défense de la Terre (FPDT) de San Salvador Atenco, obtient la libération de douze membres incarcérés suite à un affrontement avec des policiers municipaux, d’état, et fédéraux en mai 2006.
14 juillet : le forum intitulé «Plan de Vol en vue de créer des biocarburants utilisables dans l’Aviation au Mexique » est organisé à Tuxtla Gutiérrez. Le gouvernement y affirme que l’état du Chiapas est celui qui a le plus encouragé la culture des agrocarburants au Mexique et qu’il utilise d’ores et déjà 50 000 hectares pour la production d’huile de palme et 10 000 pour celle du jatropha.
5 juillet: des petits propriétaires de l’ejido de Mitzitón, adhérents de l’Autre Campagne bloquent pendant cinq jours, la route panaméricaine qui relie San Cristobal de Las Casas à Comitan. Ils exigent la réinstallation du groupe de « non coopérants », appartenant au groupe Armée de Dieu lui même liée à l’église évangélique « Ailes d’Aigle » en dehors de la communauté. Le barrage routier est levé après une réunion avec des représentants du gouvernement de l’État qui s’engagent à apporter des solutions face à leurs exigences.
16 juillet : plusieurs enseignants du Bloc démocratique de la Section 7 du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), le Docteur Victor Hugo Zavaleta, de la Section 50 du Syndicat des travailleurs de la Santé, ainsi que le chef de l’Organisation prolétarienne Emiliano Zapata (OPEZ) Caralampio Gómez Hernández, et six autres membres de cette même organisation sont arrêtés à Tuxtla Gutierrez.
22 juillet : l’organisation Sociedad Civil Las Abejas exprime son rejet du « projet des villes rurales qui, bien que le mauvais gouvernement –de la municipalité et du Chiapas- le nie, prévoit, on le sait, la construction d’une ville rurale à Chenalhó. Même si beaucoup y voient un projet de développement, nous sommes aussi beaucoup à rejeter ce mégaprojet. Nous ne sommes pas les seuls à savoir que ce projet fait partie du Plan Mésoamérique, jusque là appelé Plan Puebla Panamá. »
22 juillet: la OCEZ-RC (Organisation Paysanne Emiliano Zapata – Région Carranza) dénonce l’incursion d’un véhicule du Ministère de la Marine Armée du Mexique dans une de ses communautés.
23 juillet : les journalistes Isaín Mandujano et Ángeles Mariscal, correspondants respectifs de la revue Proceso et du quotidien national La Jornada au Chiapas, dénoncent d’une part l’organisation d’une campagne de diffamation destinée à discréditer leur travail et d’autre part le rôle actif joué dans cette dernière par des médias dépendants du gouvernement local du Chiapas.
28 juillet : Les membres des organisations qui convoquent le « prix jTatic Samuel Lum jCanan Lum » et les organisations qui l’ont reçu en janvier dernier cherchent à visiter le professeur Alberto Patishtan Gomez qui reçut également ce même prix, dans la prison de San Cristóbal. Bien qu’ils aient l’autorisation du gouvernement de l’État, le directeur de la prison refuse de les laisser entrer.
30 juillet : le Comité de Bon Gouvernement (JBG) de Morelia, émet un communiqué dénonçant les agressions de bases de soutien zapatiste à la ferme Campo Alegre de la part de membres de la Centrale indépendante des travailleurs agricoles et paysans – Indépendante (CIOAC-I), qui ont eu lieu la veille.
4 août : le cas de Patishtán Alberto Gomez, un prisonnier à San Cristobal de Las Casas et membre de La Voz del Amate adhérent à l’Autre Campagne est présenté auprès de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH).
8 août : la paroisse de San Pedro Chenalhó exprime sa préoccupation et son rejet face à la possibilité de construction d’une société rurale dans la municipalité.
12 août : Plus de 200 indigènes appartenant à l’organisation civile Las Abejas manifestent à San Cristóbal et réalisent une journée de 12 heures d’action en faveur de la justice et de la vérité, pour continuer à protester contre la décision de la Cour suprême de Justice de la Nation (SCJN) qui a permis la libération de 29 Tsotsiles accusés pour leur implication dans le massacre d’Acteal un an auparavant.
13 août : L’Organisation Paysanne Emiliano Zapata, Région Carranza (OCEZ-RC) présente trois plaintes auprès du Procureur spécial pour la protection des organisations non gouvernementales de défense des droits humains, pour torture et attaque contre certains de ses membres le 30 septembre 2009, durant laquelle deux agriculteurs furent tués et un autre blessé restant paraplégique.
30 août : Lors d’un acte public devant la Cour Suprême de Justice de la Nation (SCJN), des propriétaires de l’ejido de Tila dénoncent le vol de longue date de 130 hectares appartenant à leur ejido de la part des autorités.
31 août : nouvelle confrontation entre les adhérents de l’Autre Campagne et ceux qu’ils appellent les «non coopérants» (catholiques et protestants traditionnels appartenant à la dite « Armée de Dieu ») dans la communauté de Mitzitón, municipalité de San Cristóbal de las Casas.
1er septembre : agression contre un promoteur du Centre des Droits Humains Fray Pedro Lorenzo de la Nada Région Agua Azul, dans la municipalité d’Ocosingo.
9 septembre : Selon un communiqué du Comité de Bon Gouvernement (JBG) d’Oventic, 170 bases de soutien zapatistes (BAZ) ont été contraintes de quitter leur communauté, San Marcos Avilés, dans la municipalité officielle de Chilón, parce qu’une partie de la communauté (PRI, PRD, PVEM) s’oppose à ce qu’ils construisent une école primaire autonome dans le village.
10 septembre : après la signature d’un accord, une dizaine de familles installées depuis 26 ans dans la communauté de San Jacinto Lacanjá dans les limites de la Réserve de la biosphère de Montes Azules, rendent 99 hectares de terres communales.
11 septembre : Les membres de la paroisse de San Pedro Chenalhó publient un document d’analyse et de dénonciation dans lequel ils font référence à leur déclaration du 8 août dernier et confirment qu’il existe bien une intention de construire une ville rurale à Chenalhó.
18 septembre : Quatre membres de l’Organisation paysanne Emiliano Zapata-Casa del Pueblo (OCEZ-CP) sont libérés après neuf années en prison, accusés d’avoir tué huit membres du PRI à Multajiltic en avril 2001.
29 septembre: À Masoja Shucjá, municipalité de Tila, au nord du Chiapas, une manifestation est organisée dans le cadre de la commémoration des victimes du conflit en 1995 et 96, certaines de la communauté elle-même, d’autres originaires de communautés voisines.
Fin Septembre: tant le Chiapas que d’autres états du sud du Mexique sont touchés par la dépression tropicale Matthew.
Début octobre : le diocèse de San Cristóbal de Las Casas informe que le prêtre de Chicomuselo, Eléazar Juarez Flores, a reçu des menaces parce qu’il accompagne les processus locaux contre l’exploitation minière réalisée par l’entreprise canadienne Blackfire.
5 octobre : le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC) dénonce publiquement la « criminalisation de son travail après une manifestation organisée le 1er octobre par le groupe évangélique de « l’Armée de Dieu ». Cette manifestation avec, à sa tête, Esdras Alonso Gonzalez fut organisée en solidarité avec le groupe de protestants de la communauté de Mitzitón pour qu’ils n’en soient pas expulsés et durant celle-ci des tracts diffamatoires contre certains membres du CDHFBC furent distribués.
7 octobre : Le Réseau pour la Paix présente un rapport sur la situation existant dans la zone Frontière.
12 octobre : des bases de soutien zapatistes déplacées de force, le 9 septembre dernier du fait des menaces et attaques de la part d’une partie de l’ejido plus proche des partis politiques retournent dans leur communauté d’origine, San Marcos Avilés, dans la municipalité de Chilon.
12 octobre : Lors d’une opération policière à laquelle participent des membres de la PGJE ainsi que l’unité spéciale de la police sectorielle de l’état du Chiapas, la station de radio communautaire «Radio 107.5 prolétarienne » située dans les locaux de l’Organisation populaire Emiliano Zapata (OPEZ) à Tuxtla Gutierrez est démantelée.
14 octobre: le Centre Autochtone de Formation Intégrale « Fray Bartolomé de Las Casas » AC-Université de la Terre Chiapas (CIDECI-Unitierra Chiapas) dénonce des harcèlements de la part d’employés présumés de la Commission Fédérale d’Électricité (CFE).
15 octobre: après sa visite de 15 jours au Mexique qui lui permet de visiter 6 états y compris le Chiapas, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur l’indépendance des juges et des avocats, Gabriela Knaul présente un résumé préliminaire du Rapport qu’elle remettra au Conseil des Droits Humains de l’Organisation des Nations Unies en juin 2011. Ses conclusions portent sur des sujets tels que la détention préventive, la justice militaire, les réformes constitutionnelles en matière de justice et des droits humains, la réforme des recours constitutionnels, l’autonomie du ministère public et le manque d’accès à la justice pour les groupes vulnérables, ainsi que sur les insuffisances structurelles et fonctionnelles du système de justice.
15 octobre : 15 personnes incarcérées pour avoir participé au massacre d’Acteal en 1997 sont libérés. Elles ont bénéficié d’une remise partielle de la peine, et sont libérées de manière anticipée. Avec la libération de 34 prisonniers pour le même délit en 2009, 49 personnes ont dés lors été libérées sur les plus de 80 détenus entre 1997 et 1998. Ceci provoque l’indignation de Las Abejas, l’organisation à laquelle les victimes appartenaient.
15 octobre: Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas regrette que le gouvernement mexicain n’ait pas eu la volonté de s’assurer que la défenseuse des droits humains Margarita Guadalupe Martínez Martínez (qui bénéficie de mesures de précaution de la Commission Interaméricaine des Droits Humains) puisse participer à la Rencontre Nationale portant sur la Violence contre les défenseurs des droits humains au Mexique, organisée entre autres par le Bureau du Haut-Commissaire aux droits humains des Nations Unies au Mexique.
18 octobre: le président Felipe Calderón remet au Pouvoir législatif fédéral un projet de réforme du Code de justice militaire qui reste « limité et insuffisant vu cette réforme maintient intactes les conditions favorisant l’impunité dans le cas des abus des forces armées contre des civils », selon les représentants de pour le moins 13 organisations des droits humains et spécialistes en matière de sécurité.
19 octobre: Le Pouvoir Judiciaire de la Fédération détermine que la mine de barytine situé dans l’ejido Grecia, municipalité de Chicomuselo, demeurera fermée jusqu’à ce que la société canadienne Blackfire, qui a obtenu la concession du site, respecte les normes environnementales requises par le Secrétariat pour l’Environnement, le logement et l’Histoire Naturelle (Semavihn) du Chiapas. Cette décision est le résultat de l’appel de Semavihn contre la décision du 30 avril qui permettait à Blackfire de rouvrir la mine fermée depuis le meurtre de Mariano Abarca, leader de l’opposition locale à l’exploitation minière, en 2009.
20 octobre : Seize ans après le viol d’Ana, Beatriz et Celia González Pérez, commis en 1994 dans la municipalité d’Altamirano par des militaires, ces indigènes tseltales ont accepté l’indemnisation accordée par le gouvernement du Chiapas. Toutefois, dans une lettre publique, elles ont déclaré : « Nous acceptons cette proposition comme la seule preuve dont nous disposons que le gouvernement mexicain reconnaît publiquement sa responsabilité pour la violation de nos corps, nos droits et notre dignité. (…) Nous refuserons de participer à tout acte public pour éviter que le gouvernement n’utilise ce que nous pourrions dire en sa faveur. Nous n’accepterons pas non plus les programmes qu’il nous a proposés, car ceux-ci ne permettent pas de résoudre les problèmes réels des gens».
24 octobre : le Comité de Bon Gouvernement (JBG) de Morelia dénonce une attaque à main armée contre les bases de soutien zapatistes dans la localité El Salvador, municipalité autonome Comandante Ramona , près de l’ejido Agua Clara (municipalité de Salto de Agua).
Octobre: des membres de l’ejido de Mitzitón, adhérents à l’Autre Campagne, continuent à dénoncer l’exploitation forestière, de nouvelles attaques et «les actes criminels et de provocation » qu’ils attribuent aux adeptes de l’organisation évangélique de « l’Armée de Dieu ».
1er novembre : La Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) accepte d’étudier le cas d’Acteal, en considérant que 13 ans est une période suffisamment longue pour faire exception à la règle de passer d’abord par tous les recours internes des pays membres. Las Abejas et leur défense, le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas, ont encensé cette décision.
3 novembre: les membres de l’ejido San Sebastian ejidatarios Bachajón (municipalité de Chilon), adhérents à l’Autre Campagne, dénoncent qu’au cours des cinq derniers mois ils ont pu observer une croissante stratégie de mensonges, d’injustice et de provocation de la part des autorités, ainsi que la recrudescence d’attaques et de harcèlement par des membres de l’Organisation pour la Défense des Droits Indigènes et Paysans (OPDDIC).
3 novembre: Des membres de PGJE arrêtent le journaliste et informaticien, Hector Bautista, en l’accusant d’appartenir au crime organisé et de distribution de pornographie infantile. Des journalistes, des ONG des droits humains et des moyens de communication alternatifs ont considéré la détention de Bautista comme une atteinte à la liberté d’expression, et ils ont dénoncé une campagne d’intimidation et de répression du gouvernement du Chiapas.
6 et 7 Novembre: des femmes de différents peuples et organisations au Chiapas se réunissent dans le cadre de la « Rencontre des femmes : Résistance et espoir pour défendre notre mère la Terre et le Territoire », qui a lieu dans les locaux de CIDECI – Unitierra.
Du 16 au 19 novembre: Sixième Rencontre de Constructeurs de Paix et Réconciliation, organisée dans la communauté de San Salvador, municipalité autonome Francisco Villa.
19 novembre : des catholiques de 11 municipalités des Hauts Plateaux du Chiapas réalisent un pèlerinage à San Cristóbal de Las Casas pour manifester leur opposition aux Villes Rurales, à l’exploitation minière et à la construction de barrages, tout autant de projets qu’ils considèrent comme « des projets de mort ».
24 novembre : lors d’une nouvelle agression, Margarita Martínez Martínez est interceptée par deux inconnus qui la menacent de mort et lui demandent de transmettre des menaces contre l’équipe du Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC).
25 novembre : Le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits Humains au Mexique (OACNUDH) publie la mise à jour de son rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Mexique. Il signale que les états de Chihuahua , Chiapas, Oaxaca et Guerrero sont en tête de la liste des attaques. Le OACNUDH publie également une déclaration condamnant l’agression contre la défenseuse des droits humains Margarita Martinez avec laquelle un membre de cet organisme avait eu une réunion juste avant l’attaque à son encontre.
25 novembre : dans le cadre de la Journée Mondiale en faveur de l’élimination de la violence contre les Femme, de nombreux événements, réunions et manifestations sont organisés à San Cristóbal de Las Casas et Tuxtla Gutiérrez pour exiger qu’une plus grande attention soit portée sur la situation de violence contre les femmes.
2 décembre : le Service International pour la Paix (SIPAZ) annonce qu’il réalisera un accompagnement rapproché aux défenseurs travaillant dans le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (CDHFBC) du fait des récentes menaces de mort de manière générale face au contexte de haut risque dans lequel il réalise son travail.
Début Décembre: De nouveaux incidents mettent en danger deux défenseurs des droits humains: le membre du Comité d’ex prisonniers politiques « Voces Inocentes », Julio César Pérez Ruiz, ainsi que le membres du Réseau de personnel médical et de santé mentale pour l’attention des survivants de la torture, un collaborateur du CDHFBC, José Alejandro Meza. Ils font l’objet de surveillance et de harcèlement lors de différents événements survenus dans la ville de San Cristobal de Las Casas.
12 décembre: Hector Bautista, qui avait été arrêté le 3 novembre accusé de pornographie infantile, est libéré lorsque le Procureur général du Chiapas (PGJE) décide de cesser toute action pénale contre lui.
Du 20 au 22 décembre : Dans le cadre du 13ème anniversaire du massacre d’Acteal, l’organisation Sociedad Civil Las Abejas organise une rencontre de trois jours intitulée « Tisser la résistance et l’autonomie face à la contre insurrection et à la dépendance ».