ACTUALITE : Sérieuse détérioration de la situation des droits humains au Chiapas et au Mexique
30/11/20092009
29/01/20102009
21 janvier : Les cinq membres de l’Organisation du Peuple Indien Me’phaa (OPIM), accusés d’avoir tué Alejandro Feliciano le 1er janvier dernier, présentent un nouvel appel.
23 février : les corps de deux défenseurs des droits humains mixtèques, Raúl Lucas Lucía et Manuel Ponce Rosas (le président et le secrétaire de l’Organisation pour le Futur du Peuple Mixtèque (OFPM) sont retrouvés. Ils avaient été arrêtés le 13 février 2009 par des hommes armés qui voyageaient dans une voiture sans plaque. Leurs corps présentent des signes de torture et démontrent qu’ils ont été tués d’une balle dans la nuque.
25 février : La Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH), le Bureau du Haut Commissariat de l’ONU pour les Droits de l’Homme (OACNUDH) et Amnesty International (AI) condamnent publiquement l’assassinat des deux leaders mixtèques et exigent une enquête impartiale et exhaustive.
3 mars : Le gouverneur du Guerrero rend public un projet de loi en faveur de la création d’un Ministère Public destiné à enquêter sur l’exécution extrajudiciaire des deux leaders mixtèques le 13 février dernier.
19 mars : 4 des 5 membres de l’OPIM arrêtés le 17 avril 2008 sont libérés grâce à un recours constitutionnel pour garanties individuelles. Le cinquième, Raúl Hernández, est toujours emprisonné comme auteur présumé d’un homicide et il existe d’autres mandats d’arrêt contre 10 membres de l’organisation.
27 mars : Le Centre des Droits Humains Tlachinollan ferme ses bureaux de Ayutla de los Libres, du fait du climat d’intimidation et de persécution, ainsi que des menaces de mort subies par ses membres. Cette situation s’est aggravée depuis qu’ils ont assumé la défense juridique des cinq indiens Me’phaa, emprisonnés depuis avril 2008.
2 avril : Après plusieurs heures de négociations avec les habitants de la communauté El Carrizalillo , municipalité de Eduardo Neri, l’entreprise Goldcorp accepte d’augmenter la location annuelle des 1 200 hectares où elle exploite les ressources d’or, d’argent et de zinc : elle payera désormais 2,5 onces d’or par hectare (environ 32.700 pesos mexicains).
20 et 21 avril : Lors du « Forum International sur la Criminalisation des Défenseurs des Droits Humains et de la Protestation Sociale », des leaders sociaux et organisations du Guerrero, ainsi que des représentants d’ONG internationales et de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH), dénoncent que les gouvernements du Guerrero et du Mexique non seulement ne respectent pas le travail que les défenseurs des droits humains réalisent dans cet état, mais qu’au contraire, ils les « criminalisent ». Cette dénonciation s’ajoute à la longue liste de dénonciations des mois antérieurs, quant à l’augmentation des agressions contre des défenseurs des droits humains et l’absence de conditions minimales de sécurité pour pouvoir mener à bien leur travail.
21 avril: la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH) rend publique une résolution émise le 9 avril par le biais de laquelle elle exige aux gouvernements du Guerrero et du Mexique de mettre en place des mesures de protection en faveur de 107 défenseurs des droits humains dans l’état de Guerrero.
6 mai : L’Organisation Paysanne de la Sierra Sur dénonce les arrestations arbitraires et violations de domicile commises par des militaires dans ses bureaux de Tepetixtla, municipalité de Coyuca de Benítez. Ces incidents se sont produits à plusieurs reprises au cours du mois antérieur à cette dénonciation.
7 mai : La Cour Interaméricaine des Droits Humains reçoit le dossier de l’Affaire d’Inés Fernández Ortega (viol commis par des militaires le 22 mars 2002), dossier qui avait été déjà reçu par la Commission Interaméricaine des Droits Humains en juin 2004, en même temps que celui de Valentina Rosendo Cantú (pour lequel les démarches sont toujours en cours au niveau de la Commission Interaméricaine ).
22 mai : Bien que le Bureau du Procureur de la République (PGR) ait d’abord refusé, en avril, d’ouvrir une enquête sur les meurtres de Raúl Lucas Lucia, Manuel Ponce Rosas et Álvaro Rosas, le gouverneur Zeferino Torreblanca annonce qu’il lui demandera officiellement de le faire. Les indiens Raúl Lucas Lucia et Manuel Ponce Rosas, dirigeants de l’Organisation pour le Futur du Peuple Mixtèque (OFPM), avaient été assassinés en février 2009. Álvaro Rosas, ex dirigeant du Parti de la Révolution Démocratique (PRD) à Petatlán, avait,quant à lui, été pris en otage le 29 avril.
10 juin : Des ONG dénoncent de nouvelles menaces affectant le travail des défenseurs des droits humains : Rommel Chacan Pale, un avocat qui a mis au clair de façon systématique de nombreuses informations indiquant des abus de pouvoir de la part de la police dans la région Montagne de Guerrero, a reçu des menaces de mort par téléphone. C’est une des personnes, avec 106 autres activistes de ce même état, qui devraient bénéficier des mesures de protection sollicitées par la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH).
Du 9 au 13 juin : Le 9 juin, des centaines de soldats font irruption dans plusieurs communautés de la région Sierra , à la limite entre les municipalités de Petatlán et de Coyuca de Catalán, apparemment à la recherche de membres de l’Armée Révolutionnaire du Peuple Insurgé (ERPI). Les habitants de Puerto de las Ollas et Las Palancas dénoncent le fait que les militaires étaient entrés dans le village en ouvrant le feu. Ils ont aussi détruit des maisons et frappé plusieurs personnes, obligeant plusieurs familles et en particulier les hommes à prendre la fuite dans les montagnes environnantes. Cette opération militaire se prolonge jusqu’au 13 juin à la mi-journée quand les soldats se replient grâce à l’arrivée d’une mission civile d’observation des droits.
15 juin : la Codehum reçoit 15 plaintes pour abus militaires commis entre le 9 et 13 juin (comprenant violations de domicile, vols, traitements cruels, inhumains et dégradants). Ce même jour, une grande partie de l’édition locale du Journal « La Jornada » qui informait sur ces faits, a été volée ; un fait qui selon plusieurs ONG seraient à mettre au compte de l’Armée.
Par ailleurs, le Commandant Ramiro, de l’Armée Révolutionnaire du Peuple Insurgé (ERPI), donne une interview téléphonique. Il affirme que dans cette même zone et aux mêmes dates, trois affrontements se sont tenus entre l’ERPI et l’Armée mexicaine, avec, selon lui, un bilan de trois morts et un blessé du côté de l’Armée et aucune victime de l’ERPI. C’était la première action officiellement reconnue par cette organisation depuis son apparition en juin 1998.
20 juin : Après une inspection de « routine » d’un bus dans un barrage militaire installé sur la route entre Tlapa et Puebla, Fausto Saavedra Valera est arrêté pour « port de bottes de type militaire « . Le chauffeur du bus, Francisco Pizano, ainsi que d’autres passagers, cherchent à le défendre face ce qu’ils considérèrent comme un acte arbitraire. Juste après avoir autorisé le bus à repartir, les militaires sifflent pour qu’il s’arrête à nouveau. Le chauffeur ne s’arrête pas et les soldats commencent à tirer sur le véhicule, causant la mort d’un passager, Bonifacio Rubio Villegas. Selon la version officielle, présentée par l’Armée plusieurs jours plus tard, ils auraient trouvé 10 kilos de marijuana dans le bus au moment de l’inspection.
Du 22 au 26 juin : le 22 juin, des indiens et afromexicains du Guerrero commencent un sit-in devant les bureaux de la Commission Nationale pour le Développement des Peuples Indiens (CDI) du District Fédéral. Ils protestent contre la nomination d’un délégué de la CDI au Guerrero, qui –selon leur dénonciation – ne sait rien de la problématique ethnique et avait été nommé sans consulter leur opinion. Le 24 juin, ils entament une grève de la faim, et le 26 juin plus de 300 participants au sit-in sont violemment expulsés par la Police Fédérale Préventive.
24 juin : Margarita Martín de las Nieves, veuve du dirigeant mixtèque Manuel Ponce Rosas, assassiné en février 2009, ainsi que son beau-frère, Santiago Ponce Lola, sont attaqués alors qu’ils se rendent à la communauté de La Cortina, Ayutla de Los Libres. La veille, et en même temps que Guadalupe Castro Morales, ils s’étaient réunis avec plusieurs autorités (du Ministère de l’Intérieur, du Bureau du Procureur Général de la République et du Ministère de la Sécurité Publique de l’état) qui s’étaient engagées à mettre en œuvre les mesures de précaution recommandées par la CoIDH. Ces mesures étaient censées prendre effet dès le 24 juin et comprenaient un accompagnement lors de tout trajet ; ce qui n’a apparemment pas été appliqué.
5 juillet : Lors des élections législatives, le PRI gagne face au PRD qui perd 8 des 9 districts électoraux de l’état qu’il gouvernait.
7 juillet : La Cour Interaméricaine des Droits Humains (CoIDH) ouvre une première audience pour l’affaire Rosendo Radilla, arrêté par l’Armée en 1974 et vu pour la dernière fois dans l’ex camp militaire d’Atoyac de Álvarez (affaire de disparition forcée datant de la Guerre Sale). Alors que les membres de sa famille réclament que les responsables de sa disparition soient punis et à être dédommagés, le Ministre de l’Intérieur, Fernando Gómez Mont, affirme que la CoIDH n’était pas compétente pour recevoir ce dossier et défend la juridiction militaire.
29 juillet : le corps du présentateur radio Juan Daniel Martínez Gil est retrouvé à moitié enterré dans un terrain vague à proximité d’Acapulco. Il présente des signes évidents de torture.
4 août : Deux membres du 50ème Bataillon d’Infanterie de l’Armée mexicaine tentent d’empêcher la manifestation que réalisent 200 membres de l’Organisation des Peuples Indiens Me’phaa (OPIM) devant la mairie pour exiger la libération de l’indigène Raúl Hernández Abundio, emprisonné à Ayutla de los Libres.
4 août : Des journalistes de Chilpancingo, capitale du Guerrero, protestent contre ce qu’ils considèrent « des attaques systématiques à la liberté d’expression ». Ils mentionnent le cas de l’exécution du journaliste d’Acapulco, Juan Daniel Martínez Gil, l’annulation d’un programme radio et l’agression physique suivi de l’enlèvement de la journaliste Carmen Santiago, un cas qui n’a pas été résolu et dans lequel le gouvernement du Guerrero n’est pas intervenu.
9 août : Des centaines de soldats bloquent les principaux accès de Tixtla pour empêcher ses habitants d’assister au défilé militaire réalisé dans le cadre de la commémoration du 227ème anniversaire de la naissance de Vicente Guerrero.
22 août : un groupe d’au moins 80 militaires encerclent le commissariat de la Police Communautaire. Le même jour ils arrêtent 12 de ses membres qui se trouvaient réunis pour la délimitation d’un terrain appelé El Zapote, en les accusant d’appartenir à l’EPR. Ils sont maintenus en détention pendant une heure et demie. Par la suite, 9 d’entre eux sont libérés tandis que 4 autres sont transférés d’abord au bataillon militaire de Cruz Grande puis à la délégation de la PGR (bureau du procureur général de la république), où on ne leur donne pas à manger pendant 15 heures d’affilée.
27 août : Des habitants de la communauté d’Amojileca déposent trois plaintes auprès de la Commission de Défense des Droits Humains du Guerrero (Coddehum) à l’encontre des soldats qui deux jours auparavant avaient fait irruption dans leurs maisons, frappé femmes et enfants et arrêté une personne.
31 août : Environ 3000 personnes prennent part à la « Marche silencieuse pour la paix et la justice », réalisée dans la capitale du Guerrero pour exiger du gouverneur Zeferino Torreblanca qu’il résolve l’affaire de l’assassinat d’Armando Chavarría Barrera, président de la Commission du Gouvernement auprès du Congrès local, crime commis le 20 août 2009, ainsi que les homicides de 21 autres militants du Parti de la Révolution Démocratique (PRD).
16 septembre : Felipe Arriaga Sánchez, fondateur de l’organisation Paysanne Écologiste de la Sierra de Petatlán et Coyuca de Catalán, qui fut un défenseur des forêts pendant 35 ans, trouve la mort après avoir été renversé par un minibus dans la municipalité de Petatlán.
17 septembre : La Commission Fédérale d’Électricité (CFE) ajourne la construction prévue du barrage hydroélectrique de La Parota dans la région de la Côte. Le Conseil des Terres Communales et Communautés qui s’opposent au barrage de La Parota (CECOP) considère cette nouvelle comme un triomphe important mais annonce que : « Ceci ne marque pas la fin de la lutte ».
15 octobre : Des soldats appartenant au 48ème bataillon d’infanterie arrêtent 12 policiers communautaires dans un barrage militaire installé dans la communauté de Zoyotlán, municipalité de Marquelia. Une demi-heure plus tard, les militaires arrêtent également quatre des fondateurs de la Police Communautaire qui avaient formé une commission pour savoir où se trouvaient les 12 policiers. Au bout du compte, tous sont libérés leur permettant de participer à la célébration du 14ème anniversaire de cette corporation communautaire.
28 octobre : Après un peu plus de 10 ans d’emprisonnement, accusée d’appartenir à l’Armée Révolutionnaire du Peuple Insurgé (ERPI), Gloria Arenas Agís est libérée. Son mari, Jacobo Silva Morales accusé des mêmes délits, recouvre sa liberté le lendemain.
31 octobre : Deux jours après la présence, à Puerto de Las Ollas, dans la Sierra de Coyuca de Catalan, d’un convoi militaire qui a stationné pendant 3 heures à l’entrée de la communauté, trois jeunes de 15, 16 et 17 ans sont assassinés. Leur oncle signale comme responsables les sicaires du « cacique » Rogaciano Alba Alvarez, ceux-là mêmes qui, entre autres, avaient conduit les militaires jusqu’à la communauté en juin 2009. Cette première incursion avait donné lieu à de multiples violations des droits humains des habitants de Puerto de Las Ollas et Las Palancas, sans que justice n’ait été faite. Il affirme qu’il existe un lien entre ces assassinats et l’ambition de ce « cacique » de priver les habitants de leurs terres pour s’approprier des ressources naturelles dont elles abondent, principalement l’eau et la forêt.
5 novembre : Lors d’une audience de la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington D.C. (USA), des représentants du Centre des droits humains de la Montagne Tlachinollan et de la Fondation pour le Droit à un Procès équitable dénoncent le manque d’intérêt de l’État mexicain pour mettre fin aux traitements discriminatoires, déshumanisants et d’exploitation dont souffrent des milliers d’indiens de la montagne du Guerrero aux mains d’entrepreneurs de l´agro-industrie.
7 novembre : Des habitants de Xochistlahuaca organisés au sein du « Front Communautaire de Xochistlahuaca » manifestent pacifiquement contre le gouvernement municipal et Aceadeth Rocha Ramirez, députée locale au Guerrero.
11 novembre : Le visage couvert et armés de grenades, des militaires de l’Infanterie et la Marine mexicaines font irruption par voies terrestre et marines dans plusieurs maisons de la communauté El Escorpión , dans la sierra de la municipalité d’Atoyac. Ils interrogent femmes et enfants, et arrêtent Natalio Vázquez. Selon les habitants, ils volent un quad ainsi que de l’argent dans certaines maisons.
13 novembre : David Valtierra Arango, l’un des fondateurs de la Radio Communautaire Ñomndaa (« La parole de l’eau » en amuzgo) est condamné à une peine de prison, accusé d’avoir kidnappé Ariosto Rocha, le frère de la députée locale du PRI et ex maire de la municipalité de Xochistlahuaca, Aceadeth Rocha Ramírez.
13 novembre : Un groupe de militaires fait irruption dans un terrain de foot à Quechualtenango, à 80 km de Chilpancingo. Les soldats, qui apparemment s’étaient fait tirer dessus en traversant la communauté, interrogent les présents pour connaître les noms des coupables. Comme les habitants ne répondent pas, ils intimident et agressent les jeunes et les enfants qui jouaient au foot. Ils obligent un grand nombre d’entre eux à s’allonger en ligne pour ensuite leur courir dessus. Ils pointent leurs armes sur au moins deux d’entre eux en feignant une exécution.
17 novembre : Le directeur de Radio Ñomndaá (« La parole de l’eau » en amuzgo), David Valtierra Arango, dénonce : son neveu, Obed Valtierra Pineda, l’un des dirigeants du Collectif Libertaire Canjan Chom, a été agressé et frappé par Aníbal Castañeda, membre de la famille de la députée locale et ex-maire, Aceadeth Rocha Ramírez. L’agresseur l’aurait averti de ne pas se mêler des affaires de sa tante.
23 novembre : Par le biais d’une sentence prononcée le 23 novembre et rendue publique en décembre, la Cour Interaméricaine des droits humains (CoIDH) démontre la culpabilité de l’État mexicain dans le cas de la disparition forcée, en 1974, de l’activiste social du Guerrero Rosendo Radilla Pacheco. Par ailleurs, il dénonce l’existence d’un contexte de violations systématiques et massives des droits humains lors de ladite « Guerre Sale ».
24 novembre : Cinq membres de la Police Préventive de Guerrero fouillent le domicile du représentant communautaire d’Alacatlatzala, dans la municipalité de Malinaltepec. Ce dernier est membre de la Coordination Régionale d’Autorités Communautaires (CRAC, une structure liée à la Police Communautaire existant dans les zones « Montagne » et « Côte » du Guerrero). Les policiers volent un million de pesos que le représentant communautaire avait en sa possession pour résoudre un conflit agraire (somme remise par le Ministère de la Réforme Agraire). Ils volent également sa camionnette et blessent deux personnes (dont une fille de 11 ans) en prenant la fuite.
25 novembre : Omar Guerrero Solís, le commandant Ramiro de l’Armée Révolutionnaire du Peuple Insurgé (ERPI en espagnol) est enterré dans le cimetière municipal de Chilpancingo. Selon l’ERPI, Ramiro a été assassiné le 4 novembre lors d’une embuscade dans la communauté de Palos Grandes, municipalité d’Ajuchitlán del Progreso où il a été inhumé clandestinement. Des membres de l’Assemblée Populaire des Peuples du Guerrero (APPG) parviennent à récupérer ses restes. L’hommage qui devait lui être rendu au siège de cette organisation est suspendu pour raisons de sécurité suite à la réception de menaces anonymes. Au cimetière, des personnes habillées en civils mais avec une coupe de cheveux de type militaire et le visage à moitié couvert par des casquettes prennent les personnes présentes en photo.
27 novembre : Plusieurs organisations nationales et internationales des droits humains et des spécialistes en droit publient un rapport intitulé « Guerrero: système de justice en crise » qui affirme que cet état traverse une préoccupante situation de crise en matière de sécurité et de justice, provoquée par les déficiences structurelles des institutions, la corruption endémique du pouvoir judiciaire, le manque de transparence et l’excessive concentration de pouvoir et la nomination d’autorités par le gouverneur.
3 décembre : Des indiens Me’phaa d’Ojo de Agua, municipalité de Malinaltepec, bloquent symboliquement l’accès à l’Entreprise Forestière Communautaire TEMILITZIN, pour protester contre l’extraction de bois dans une zone protégée selon les critères du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
9 décembre : à Chilpancingo, 61 ans après la Déclaration Universelle des Droits Humains et 11 ans après la déclaration de l’Organisation des Nations Unies sur les Défenseurs des droits humains, plusieurs organisations sociales, paysannes, indiennes et des droits humains présentent une déclaration commune intitulée « Personnes et Droits bafoués ».
10 décembre : Le Réseau d’Organismes Civils des droits humains du Guerrero informe que les représentants communautaires de San Marcos Ixtlahuac, Buena Vista de los Aires, Tlacoapa, Quetzalapa, Apozonalco, Chahuixco, Tomactilican et Tlachimaltepec, appartenant à la municipalité de José Joaquín de Herrera, ont dénoncé qu’étant donné le manque de cliniques et d’hôpitaux, au moins 22 personnes de cette municipalité étaient mortes suite à des maladies curables si elles avaient été prises en charge à temps.
13 décembre : 60 membres d’Amnesty International et du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits humains au Mexique sont harcelés par le « cacique » local Romualdo Remigio Cantú lors de leur visite à la communauté de El Camalote, municipalité d’Ayutla de los Libres.
17 décembre : pour la sixième fois en six mois, un commando militaire entre à l’aube dans la communauté de Puerto las Ollas, municipalité de Coyuca de Catalán, où il arrête Javier Tapia et le roue de coups pour qu’il réponde à un interrogatoire. Qui plus est, les militaires volent des aliments et autres biens et, en partant, menacent de revenir. Selon la dénonciation de la même communauté, « ces faits s’inscrivent dans un contexte local d’intense mobilisation militaire, impliquant à la fois des commandos à bord de véhicules militaires et des avions et hélicoptères survolant la région. »
28 décembre : L’Atelier pour le Développement Communautaire (TADECO en espagnol) dénonce publiquement les menaces de mort reçues par plusieurs de ses membres au cours des jours précédents, en particulier par le biais d’un téléphone portable ayant été volé à l’un d’entre eux.
28 décembre : La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) émet une recommandation pour que les autorités du Guerrero réalisent une enquête dans les cas de disparition forcée, torture et exécutions de deux dirigeants de l’Organisation pour le Futur du Peuple Mixtèque, Raúl Lucas Lucía et Manuel Ponce Rosas en février 2009. Début janvier leurs veuves, Guadalupe Castro Morales et Margarita Martín de las Nieves, aux côtés de plusieurs ONG du Guerrero dénoncent d’une part le manque d’actions entreprises et les négligences commises par les autorités municipales et étatiques dans le cadre de l’enquête, et, d’autre part, le caractère limité de la recommandation de la CNDH dans la mesure où elle ne mentionne pas le lien existant entre ces assassinats et les activités de défenseurs des droits humains que Raúl et Manuel réalisaient.