DOSSIER : Politique migratoire aux Etats-Unis et au Mexique – divergence de discours mais mêmes stratégies
16/06/2018Activités du SIPAZ (de la mi-février à la mi-mai 2018)
16/06/2018Du 8 au 10 mars 2018, la Première Rencontre Internationale, Politique, Artistique, Sportive et Culturelle des Femmes qui luttent a eu lieu au Caracol zapatiste de Morelia, région de Tzotz Choj, Chiapas.
Elle a été organisée collectivement par les femmes zapatistes des cinq Caracoles (régions autonomes zapatistes). C’était un espace de rencontre ouvert aux femmes du monde entier au cours duquel une grande variété d’activités, d’ateliers, de concerts, de spectacles et d’expositions cherchait à renforcer les participantes depuis une approche féministe et interculturelle.
“Ce 8 mars, à la fin de notre participation, chacune d’entre nous a allumé une petite lumière.
Nous l’avons allumé avec une bougie pour qu’elle dure longtemps, car avec une allumette ça s’éteint rapidement et avec un briquet on ne sait jamais, il peut se casser.
Cette petite lumière est pour toi.
Emporte-la, sœur et compañera.
Quand tu te sentiras seule.
Quand tu auras peur.
Quand tu sentiras que la lutte, c’est-à-dire, la vie, est très dure,
Allume-la de nouveau dans ton cœur, dans ta pensée, dans tes tripes.
Et ne la laisse pas là.
Amène-la aux disparues.
Amène-la aux assassinées.
Amène-la aux violées.
Amène-la aux frappées.
Amène-la aux harcelées.
Amène-la aux violentées de quelque manière que ce soit.
Amène-la aux migrantes.
Amène-la aux exploitées.
Amène-la aux mortes.
Amène-la et dis à toutes et chacune d’entre elles qu’elle n’est pas seule, que tu vas lutter pour elle.
Que tu vas lutter pour la vérité et la justice que sa douleur mérite.
Que tu vas lutter pour que la douleur qu’elle porte ne se répète pas chez une autre femme dans m’importe quel monde.
Amène-la et transforme-la en rage, en colère, en décision.
Amène-la et réunis-la avec d’autres lumières.
Amène-la et peut-être qu’ensuite il te viendra à l’idée qu’il n’y aura ni justice ni liberté dans le système capitaliste patriarcal.
Et alors, peut-être qu’on se retrouvera pour mettre le feu au système.
Et peut-être que tu seras à nos côtés pour faire attention que personne n’éteigne ce feu jusqu’à ce qu’il ne reste que des cendres.
Et donc, sœur et compañera, ce jour qui sera nuit, peut-être pourra ton dire avec toi :
“Bon, eh bien maintenant, oui on va commencer à construire le monde que l’on mérite et dont on a besoin ».
Et donc oui, peut-être que l’on comprendra que commence le véritable travail et que maintenant comme qui dirait, on ne fait que s’entrainer, on s’échauffe quoi, pour bien savoir le plus important dont on a besoin ».
Et ce dont on a besoin c’est que jamais aucune femme, quel que soit son monde, quel que soit sa couleur, quel que soit sa taille, quel que soit sa langue, quel que soit sa culture, n’ait peur.
Car ici on sait bien que quand on dit « Ya basta ! » c’est que le chemin commence à peine et qu’il manque toujours ce qu’il manque“.
– Discours de femmes zapatistas lors de la clôture de la Première Rencontre des femmes qui luttent au caracol zapatiste de Morelia
REMERCIEMENTS
Nous remercions la collaboration des photographes qui nous ont permis de réaliser ce reportage photo, qui reflète l’autonomisation, la coexistence et l’énergie de toutes les femmes présentes. Elles aident également à répandre les efforts et le travail des femmes zapatistes, qui ont convoqué et planifié la Rencontre internationale des femmes qui luttent; un événement, qui a réuni des femmes de plus de 27 états mexicains etde 34 pays du monde, de toutes les couleurs, âges, tailles, croyances, langues et cultures.
Nous remercions en particulier Alejandra Carrillo Olando, Massiel Garcia Hernandez, Valentina Rendón Rivadeneyra et les membres de Trasluz Photo, Koral Carballo, Victoria Razo et Selena Ugalde.