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Guerrero en données
Situation Géographique :
Le Guerrero touche les états de Michoacán, Mexico, Morelos et Puebla au nord ; les états de Puebla et Oaxaca à l’est ; Oaxaca et l’Océan Pacifique au sud ; l’Océan Pacifique et le Michoacán à l’ouest.
Le Guerrero a une superficie de 64.282 km², soit 3,3% de la superficie du pays.
De la superficie du pays
Régions et Municipalités :
Le Guerrero se divise en 7 régions économiques : la Costa Grande (Grande Côte), la Costa Chica (Petite Côte), la Tierra Caliente (Terre Chaude), la région Nord, le Centre, la Montaña et Acapulco. Il a pour capitale Chilpancingo. L’état est composé de 81 municipalités.
(INEGI 2018)
Population Autochtone :
des habitants de la Fédération mexicaine
de la population se considèrent indigènes
Au moment de la Conquête, il y avait un peu plus de 20 peuples autochtones, dont certains ont été exterminés, décimés ou assimilés, comme les Teco, Chontal, Tuxteco, Tepuzteco, Tlacotepehua, Mazateco, Huehueteco, Uautzapoteca, Tolimeca, Panteca, Chumbio, Apaneca. , cuyutumateco, itzuco, texime, matlame, texcateca, tlatzihuizteca, tepetixteca, ayacasteco, matlatzinca, tisteco, entre autres. Au début du 20ème siècle, on en mentionne 7: Nahuatl, Mixteco, Tlapaneco, Amuzgo, Popoloca, Purépecha et Cuitlateco. Les trois derniers ont disparu, laissant présents jusqu'à ce jour les quatre premiers décrits par leur importance démographique.
Actuellement, l’état du Guerrero compte 3.533.251 habitants, ce qui représente 3% des habitants de la Fédération mexicaine. 1.198.478 habitants (33,9%) de la population se considèrent indigènes. Sur la population totale inscrite, 541.294 (15,3%) des personnes âgées de 3 ans et plus parlent une langue autochtone : ils parlent le nahuatl (35,6%), le mixtèque (tu’un savi) (29,2%), le tlapaneco (me’phaa) (17,8%) et amuzgo (ñomndaa) (6,7%). Parmi ceux-ci, 125 796 personnes (23,24%) ne parlent pas espagnol. La population indigène se trouve essentiellement dans la zone de la Montaña et, dans une moindre mesure, de la Costa Chica, ces zones étant les plus marginalisées de l’état. Dans la municipalité d’Acapulco, près de 165.000 personnes se considèrent indigènes, tandis que plus de 50.000 le font à Chilpancingo.
La population indigène est divisée en 4 groupes :
256.504 nahualts (nauas),soit environ 21% de la population indigène21%
190.940 mixtecos (na savi), soit 16% de la population indigène16%
161.680 tlapanecos (me´phaa), soit environ 14% de la population indigène14%
61.386 amuzgos (suljaa´), soit 5% de la population indigène5%
Au Guerrero, 6,5% de la population est aussi considérée comme afro-descendante.
(INEGI 2015, SIC 2019, CDI 2015, INPI 2015)
Inégalités Sociales :
Le Guerrero est l’état du Mexique le plus pauvre à l’échelle nationale, suivi du Chiapas et de Oaxaca. Des 81 municipalités du Guerrero, 37 sont considérées comme souffrant une situation de très haute marginalisation et 33 d’entre elles, une de haute marginalisation.
% de la population vit dans la pauvreté
% de la population vit dans une situation d’extrême pauvreté
% de la population est vulnérable en raison de son revenu
% de la population est considérée comme vulnérable pour d’autres raisons *
* : (retard éducatif, faible accès aux services de santé, à la sécurité sociale, à la nourriture, mauvaise qualité et espace de son logement et manque d’accès aux services de base)
% de la population peut être considérée comme non pauvre et non vulnérable
(Coneval 2018, CONAPO 2015)
Les personnes appartenant à la population autochtone présentent un niveau de pauvreté plus élevé par rapport aux autres secteurs de la population en situation de vulnérabilité. Dans les municipalités à prédominance autochtone, le pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté est plus élevé. Le Guerrero est l’un des états dans lesquels les municipalités indigènes présentent les plus hauts pourcentages de pauvreté (88,2%) et de pauvreté extrême (50,5%).
(CDI, 2016, Sedesol 2015)
Revenus :
des personnes âgées de 15 ans et plus
forment la population économiquement active de l'État
62% sont des hommes et 38% sont des femmes
d'entre elles travaillent dans le commerce et les services
dans l'agriculture, l'élevage, la sylviculture, la pêche et la chasse
dans l'industrie
Plus de la moitié des ménages (52%) reçoivent un revenu monétaire par le biais de programmes gouvernementaux, le deuxième pourcentage le plus élevé du pays après le Chiapas, et 9,4% des ménages reçoivent un revenu monétaire provenant de transferts de fonds en provenance d’un autre pays (du fait de la migration).
Il convient de mentionner que le Guerrero, avec Michoacan et Jalisco, est l’une des entités de la Fédération qui reçoit le plus d’envois de fonds de l’étranger. Selon la Banque du Mexique, le Michoacán, le Guanajuato, l’État du Mexique, le Guerrero, Oaxaca, Puebla, Jalisco et Mexico ont reçu 53,9% des envois de fonds en 2019, Guerrero en recevant 4,8% du total.
(INEGI 2015, Coneval 2018 Banxico, 2020)
Logement :
Le total des logements privés habités au Guerrero
avec une moyenne de
occupants par logement
ont accès à l'électricité
maintiennent un sol en terre battue
ont un sol en béton ou ferme
ont un réfrigérateur
ont une voiture
(INEGI 2015)
Education :
Dans nombre de communautés autochtones du Guerrero, le droit à l’éducation n’est pas respecté. La situation d’extrême pauvreté contraint de nombreux enfants à travailler pour améliorer les revenus familiaux. D’autre part, beaucoup de communautés isolées ne sont pas dotées des infrastructures adéquates : manque d’écoles, de mobiliers, de livres, des services les plus élémentaires, manque d’enseignants, classes surchargées…).
ont terminé leur éducation primaire
une éducation supérieure
leur éducation secondaire
ne sont pas scolarisés
Le Guerrero, avec Oaxaca et le Chiapas, sont les états où la scolarisation moyenne des personnes âgées de 15 ans et plus est la plus faible. Au Guerrero, on estime que le nombre moyen d’années de scolarité est de 7,7, ce qui équivaut à une deuxième année de lycée (au niveau national, il est de 9,1).
Au Guerrero, 13,6% des personnes âgées de 15 ans et plus ne savent ni lire ni écrire (15,8% pour les femmes et 11,1% pour les hommes). Le niveau d’analphabétisme au niveau national est de 6%.
(INEGI 2015)
Technologies de l’information
des habitants du Guerrero ont un ordinateur et une connexion Internet
ont un téléphone portable
ont une télévision
(INEGI 2015)
Sante :
- 85% des habitants du Guerrero sont affiliés à un type de service de santé : 77% sont affiliés à Seguro Popular et 14% à l’IMSS. 65% vont aux centres de santé et hôpitaux du Ministère de la Santé et 11% à l’IMSS.
- La durée de vie moyenne est de 73,2 ans, la plus faible de tout le pays.
- Au Guerrero, il y a 1,1 médecins généralistes et spécialistes pour mille habitants ; c’est le deuxième état avec la couverture médicale la plus faible du pays, après Zacatecas.
- Au Guerrero, le taux de mortalité infantile est de 9,7 pour mille naissances vivantes.
- 34,7% des personnes de 20 ans ou plus souffrent d’obésité.
L ‘ « Index des droits des enfants mexicains », qui vise à déterminer le degré de respect des droits des filles, des garçons et des adolescents sur le territoire national et dans chacune des entités fédératives, désigne le Guerrero comme le deuxième État avec le score le plus bas (0,37) sur une échelle de 0 à 1, juste au-dessus du dernier, le Chiapas avec un score de 0,36.
- Le Guerrero est le deuxième état du pays avec le taux de mortalité maternelle le plus élevé : pour 100.000 naissances enregistrées, il y a 73,2 décès (le premier est le Chiapas avec 73,7).
- Le nombre moyen d’enfants par femme est de 2,6, soit le troisième taux de fécondité le plus élevé du pays.
(INEGI 2015,2017,2018,2019, IDNM, 2016)
Terre :
L’état a une superficie de 63.596 km2, représentant 3,2% du territoire national et se classant 14e dans la liste des entités du pays. 40,9% de la surface est couverte de végétation naturelle ; principalement forêt, prairie et jungle, tandis que les 59,1% restants sont des terres utilisées pour l’agriculture et les zones urbaines. 82% de son territoire a un climat subhumide chaud. 58% de la population vit en zone urbaine et 42% en zone rurale.
(INEGI 2015)
La terre : le choc de deux visions
Le concept de terre n’est pas le même pour les peuples indigènes et la population métisse. Les peuples autochtones conçoivent la terre de manière intégrale, la ‘Madre Tierra’ (Mère Terre), sacrée et collective, qui ne peut pas être vendue. Au Mexique prédominent les régimes de propriété ‘ejidal‘ et communale de la terre :
EJIDOS
chaque membre de ce groupe (‘ejidatario‘) reçoit une parcelle de terre, et toute décision qui a trait à ces terres doit être prise par l’assemblée des ‘ejidatarios‘ dans sa totalité
TERRES COMMUNALES
la terre appartient à l’ensemble des membres de la communauté, par conséquent, les bénéfices qu’elle génère sont redistribués entre tous
Au Guerrero, 56.9% de la superficie totale des terres cultivables appartient à ce type de régime :
-
514.459 hectares sont des terres ‘ejidales‘ (44,6%).
-
445 hectares sont des terres communales (12,3%).
Source : INEGI 2007
La conception indigène de la terre se confronte à une vision mercantiliste : la terre a été réduite à sa seule dimension matérielle dans le système économique actuel, et s’est vue fragmentée à plusieurs reprises, sous le joug de la loi. Le concept de propriété privée est apparu, générant de nombreux problèmes agraires.
Source : Programme pour le Développement et l’Autonomie des Peuples Indigènes du Guerrero, Tlachinollan A.C. – mai 2005
Législation sur la terre : fragmentation et privatisation
La propriété collective de la terre a fait l’objet de plusieurs attaques tout au long de l’histoire mexicaine. A la fin de la Guerre d’Indépendance, en 1856, les lois de désamortissement ont empêché la propriété communale, ont ordonné la division des terres communales et ont permis la mise en place de titres de propriété privée. C’est ainsi que, dans les régions de la Costa Chica et de la Montaña, les meilleures terres ont été accaparées par les grands propriétaires terriens qui achetaient des soi-disant titres de propriété aux caciques locaux, sans tenir compte des propriétaires communaux.
Si les peuples indigènes sont parvenus à récupérer une partie de leurs terres durant la Révolution, la réforme constitutionnelle de l’article 27 en 1992 a permis à nouveau la privatisation des terres. De cette réforme sont nés le PROCEDE (programme de certification des droits ‘ejidaux‘) et le PROCECOM (Programme de Certification des Droits Communaux).
Beaucoup d’organisations civiles ont dénoncé le PROCEDE et le PROCECOM, les accusant de diviser les communautés et les ‘ejidos’, et de rendre plus aisés l’accaparement et la vente des terres collectives. Par exemple, quand les ‘ejidos’ acceptent le PROCEDE, les paysans peuvent obtenir des crédits, mais en échange, ils doivent laisser leurs terres en garantie, et s’ils ne parviennent pas à rembourser leur emprunt, ils perdent ces terres. D’un autre côté, quand ils participent au PROCEDE, ils doivent commencer à payer l’impôt sur la propriété (pour la parcelle et les constructions sur celle-ci). Pour ces raisons, le PROCEDE est considéré par beaucoup comme un mécanisme néolibéral contre les communautés indigènes, à travers la privatisation de la terre.
Source : YORAIL MAYA #4, Juin 2002
Conflits agraires
En août 2018, le délégué du bureau du procureur agraire du Guerrero, Jesús Francisco Corral Palomera, a confirmé que 51 conflits agraires persistent dans l’entité. L’état a déjà un taux élevé de morts, blessés, déplacés et emprisonnés, en raison de conflits agraires, dont certains durent plusieurs générations.
Les conflits agraires surgissent à cause de :
- Manque de terres ;
- Ambiguïtés et vides juridiques relatifs aux droits et aux titres de propriété, depuis des décennies, voire des siècles ;
- Existence de plans qui se chevauchent suite à la remise de documents altérés par les autorités agraires ;
- Désaccords quant aux limites territoriales ;
- Occupations illégales des terres par des éleveurs et exploitants forestiers qui agissent sous la protection et avec le soutien des autorités ;
- Réponses inadaptées ou négligentes des autorités dans le cadre de la résolution de ces conflits.
Les principaux foyers de violence comprennent, par exemple, les municipalités de Tepecoacuilco et Mártir de Cuilapan, et la municipalité de Zirándaro, dans la région de Tierra Caliente, où les communautés de San Pedro et Garzas ont un différend sur 2500 hectares de terres avec Puerto Grande; les noyaux agraires de Huitzapula et San Juan Bautista Coapla de la commune d'Atlixtac, aux limites entre le Oaxaca et le Guerrero (Costa Chica) où les habitants de Jicaral de Tovar (Oaxaca) et ceux de Jicayán (Guerrero) se battent pour leurs terres. Un autre problème demeure à Marquelia, où un problème entre trois groupes persiste du fait d’un différend sur 300 hectares de terres.
(Gouvernement du Guerrero 2018, Tlachinollan 2019)