ACTUALITE : L’extrême vulnérabilité des défenseur.e.s et des journalistes au Mexique
08/03/2022ARTICLE : Fray Gonzalo Ituarte Verduzco reçoit la médaille Fray Bartolomé de las Casas
08/03/2022“L’état de Guerrero combine une multiplicité de conflits antagonistes et complexes qui s’ajoutent et s’entremêlent à une série de problèmes structurels historiques, tels que l’inégalité sociale et la violence qui a augmenté ces dernières années”..
L e vingt-septième rapport d’activités du Centre des droits humains de la montagne Tlachinollan “Ton nom que je n’oublie jamais” présente le panorama dans lequel se développe une crise des droits de l’homme qui, depuis des décennies, a maintenu ouvertes les plaies de la population de Guerrero. Un carrefour de violence dans lequel vivent plusieurs secteurs de la population, en particulier les peuples indigènes.
Un no man’s land au milieu de la violence
L’état de Guerrero possède une géographie stratégique. Sa frontière avec Puebla, l’État du Mexique et en particulier Morelos, lui donne accès au centre du pays. La région de Tierra Caliente se caractérise par sa richesse agro-commerciale et d’élevage, mais aussi parce qu’elle joue un rôle-clé dans le transport de drogues et la vente d’armes: c’est une zone de conflit pour les groupes criminels rivaux de Guerrero et de Michoacán.
Chilpancingo, étant le centre politique, est le lieu où convergent les intérêts de ceux qui décident sur le destin des sept régions de l’état. C’est un “passage obligatoire” pour les personnes qui circulent de la zone nord de Guerrero au port d’Acapulco. Les groupes criminels contrôlent les routes qui serpentent et bifurquent vers les communautés de la Sierra.
Acapulco possède une grande force économique qui contraste avec la ceinture de misère de la périphérie : pauvreté extrême, chômage, criminalité et un pouvoir politique qui a creusé le fossé des inégalités. Pour beaucoup, Acapulco est « le cimetière des oubliés ».
Selon Tlachinollan, au moins 22 groupes du crime organisé se disputent l’état de Guerrero. Ils ne se consacrent pas seulement à la plantation et au transport de drogues, mais contrôlent également l’exploitation des ressources naturelles en collusion avec des entreprises extractivistes. Ils contrôlent des entreprises formelles et informelles dans diverses régions et « gouvernent » même certaines municipalités, forçant la population à se conformer à leurs décisions. Tlachinollan mentionne que, malgré la militarisation de l’état, ni la Garde nationale ni l’armée ne pénètrent dans certaines zones.
Selon les données du Secrétariat exécutif du système national de sécurité publique (SESNSP) dans l’état de Guerrero, 1 200 meurtres ont été enregistrés au cours des neuf premiers mois de 2021, le port d’Acapulco étant en tête de liste des cinq municipalités les plus violentas de l’entité.
« Depuis très longtemps, la situation géographique de l’état a été stratégique pour différents groupes criminels organisés, qui opèrent actuellement en complicité et souvent en collusion avec des institutions publiques, qui ont utilisé ces groupes criminels comme une armée pour garantir leur impunité”, indique le rapport de Tlachinollan.
Ayotzinapa, « la justice qui s’éloigne »
Dans ce contexte, les niveaux de violence et de violations des droits humains dans cet état ne sont pas surprenants, l’un des cas les plus emblématiques étant celui d’Ayotzinapa. 7 ans se sont écoulés depuis la disparition de 43 étudiants de cette école. Le 26 septembre 2021, leurs proches ont manifesté à Mexico entourés de centaines de personnes exprimant leur soutien et leur solidarité. De son côté, Tania Reneaum, secrétaire exécutive de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), a exprimé sa reconnaissance et son admiration face à ce mouvement pour “maintenir vivante cette exigence dans un pays qui oublie vite”.
Dans ce long parcours des proches des 43, la CIDH a félicité l’installation d’un dialogue avec le Président de la République, la création de l’Unité spéciale d’enquête et de litige pour l’affaire Ayotzinapa et le travail de la Commission pour la vérité et l’accès à la justice formées par le gouvernement en 2018. Sans aucun doute, ce sont des avancées du gouvernement actuel qui contrastent avec la stagnation des enquêtes sous l’administration d’Enrique Peña Nieto. Avoir trouvé des restes de Cristian Alfonso Rodríguez Telumbre en juillet 2020 et de Jhosvani Guerrero de la Cruz en juin 2021 a fait tomber la « vérité historique » fabriquée par le bureau du procureur général (PGR) de l’époque.
Les pères et mères des 43 ont reconnu le travail effectué à la fois par le Bureau du procureur spécial et la Commission présidentielle présidée par le sous-secrétaire aux droits de l’homme, à la population et à la migration Alejandro Encinas,ainsi que celui des experts indépendants. Cependant, pour eux, il est impératif de rompre le pacte de silence qui couvre la participation de l’armée à ces disparitions car il existe des données qui indiquent que différentes forces de sécurité, dont l’armée, seraient impliquées dans cette agression massive, affirme le rapport. Ils estiment qu’il est plus que temps de lancer les 40 mandats d’arrêt en attente depuis plusieurs mois. Ils exigent aussi que Tomás Zerón de Lucio, ancien chef de l’Agence d’enquête criminelle, qui a mené l’enquête initiale sur la disparition des étudiants et qui est accusé de torture, soit extradé.
Il semble que la justice s’éloigne pour Ayotzinapa, suite à ce que les analystes considèrent comme « un pacte d’impunité ». Malgré les initiatives du gouvernement fédéral pour protéger les témoins qui donnent des informations sur le sort des jeunes, « personne ne veut parler », dénoncent les proches. Dans un Mexique qui se classe 60e sur 69 pays évalués dans le Global Impunity Index, et dans un état où 96,1 % des crimes enregistrés restent impunis, le gouvernement continue de devoir à tout le pays la vérité sur les événements survenus “cette nuit amère”.
Disparition forcée : un phénomène historique omniprésent à Guerrero
Les disparitions forcées à Guerrero sont un phénomène omniprésent depuis ce qu’on appelle “la sale guerre”. Selon le rapport de Tlachinollan, durant cette période, les proches ont documenté plus de 600 disparus. « Les vols de la mort » ont lancé leurs corps à la mer, tachant de sang l’océan Pacifique, des disparitions et meurtres perpétrés par l’armée, la marine et les corporations de police étatique.
« La répression exercée contre 800 producteurs de cuivre, le 20 août 1967, par l’armée, en collaboration avec la police étatique et les hommes armés par le gouverneur Raymundo Abarca, ont laissé un bilan de 35 personnes tuées et 150 blessées », se souvient Tlachinollan.
La Commission nationale de recherche a montré dans son dernier rapport que, du 15 mars 1994 au 7 novembre 2021, 98 008 personnes ont été déclarées disparues à l’échelle nationale, tandis qu’à Guerrero, ce chiffre atteint 3 719 cas. .
De son côté, la Commission étatique de recherche a enregistré 175 personnes disparues au premier semestre 2021, dont 48 à Acapulco et 39 à Chilpancingo. Selon l’organisation Los otros Desaparecidos de Iguala, de novembre 2014 à mi-juin 2021, 243 ossements et fragments humains ont été retrouvés en divers points de la périphérie de cette ville. Ils ont réussi à identifier 68 personnes et 52 d’entre elles ont été remises à leurs familles.
L’un des cas les plus récents est celui de Vicente Suastegui Muñoz, qui a été enlevé par trois hommes armés alors qu’il rentrait chez lui le 5 août 2021. La disparition du défenseur et membre du Conseil des Ejidos et Communautés Opposées au Barrage de La Parota (CECOP) s’inscrit dans le cadre de la décomposition des corps de police et de “ce climat de violence criminelle qui assassine et fait disparaître des personnes qu’ils qualifient d’ennemis, sans que les autorités mènent des enquêtes exhaustives pour arrêter les auteurs”, a souligné Tlachinollan.
En 2017, la loi générale sur la disparition forcée de personnes et les disparitions commises par des particuliers a été adoptée mettant en place le système national de recherche de personnes grâce à l’effort partagé entre les groupes de victimes et les organisations civiles. Bien que cela représente un triomphe en matière législative, 4 ans après l’approbation de la loi, des barrières institutionnelles continuent d’être un défi à surmonter. Les autorités sont indifférentes et éloignées des victimes ; elles portent des jugements sans connaître les causes de ce phénomène grandissant. Pour Tlachinollan, « la recherche des personnes disparues représente un préjudice irréparable pour les familles »: elles sont stigmatisées et blâmées, prétexte que les autorités utilisent pour se décharger de leur responsabilité de les accompagner et de les soutenir.
Marco Antonio Suastegui, leader du CECOP, a entrepris la recherche de son frère Vicente en raison de l’absence de mise en œuvre d’un protocole par les autorités. Comme beaucoup d’autres proches de disparus, Marco Antonio a mis sa vie en danger en devant chercher seul dans des zones très peu sûres.
Une région de silence pour les défenseurs de l’environnement et les journalistes
« La disparition de Vicente est un exemple qui illustre qu’il y a une crise d’insécurité pour maintenir en vie les défenseurs au Mexique », déclare le Centre dans son rapport. Le document mentionne également que l’état de Guerrero se classe au quatrième rang national pour le nombre d’attaques contre les défenseurs des droits humains et les journalistes. C’est une zone de silence où “la couverture médiatique n’est pas un fait ou est évitée, en raison du risque imminent lié à l’insécurité, l’impunité et l’injustice”.
La crise dans laquelle le droit à la liberté d’expression se trouve au Mexique est un reflet de ce qui se passe au niveau local. A Guerrero, les journalistes sont également victimes des autorités municipales qui les critiquent, les délégitiment et les criminalisent. Un cas est celui du président municipal de Tlapa de Comonfort qui a disqualifié le travail de la journaliste Carmen Benítez García et du défenseur Neil Arias Vitina. Ces attaques se sont produites quelques mois avant la disparition forcée du défenseur Arnulfo Cerón Soriano – le 11 octobre 2019 -, qui a également subi une campagne de délégitimation et de criminalisation de la part de ce fonctionnaire.
“Les attaques contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes ne sont pas une pratique inhabituelle, mais, au contraire, font partie d’une pratique courante de la part de l’État qui est évidente aux différents niveaux de gouvernement, comme les déclarations du président de la République Andrés Manuel López Obrador en témoignent : il disqualifie continuellement le travail de défense et discrédite les conséquences du risque auquel les défenseurs sont exposés, envoyant un message de permissibilité et d’impunité aux agresseurs”, indique le rapport.
Tlachinollan présente dans son rapport les cas de défenseurs des droits humains assassinés qu’ils ont documentés entre septembre 2020 et août 2021. Le premier était le leader écologiste de l’ejido Los Guajes, Elías Gallegos Coria et son fils Fredy Gallegos ; le dernier, celui du journaliste de Guerrero Pablo Morrugares et de son escorte, ceci malgré le fait qu’il était bénéficiaire du Mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes depuis 2016. Le rapport mentionne aussi le cas du Centre régional José María Morelos et Pavón pour la défense des droits humains : ses membres ont subi différentes attaques de la part du crime organisé et des autorités locales pour leur travail d’accompagnement des communautés victimes de déplacements forcés.
« Les questions en attente sont nombreuses, mais même dans l’obscurité de cette Montagne oubliée, nous savons que les revendications sont légitimes, que notre travail est pacifique et surtout nécessaire, alors le droit de défendre les droits de l’homme et le droit à l’information ne doivent pas coûter la vie. Ce sont les autorités qui doivent garantir que notre travail se déroule dans des conditions de sécurité et de liberté”, souligne Tlachinollan dans son rapport.
“Déplacer pour régner”
Selon le dernier rapport de la Commission mexicaine pour la défense et la promotion des droits de l’Homme, en 2020, les victimes de déplacements forcés au niveau national se sont élevé à 9 741 personnes, dont 3 952 sont concentrées à Guerrero. Il n’y a pas un recensement officiel et le Sénat a paralysé la loi fédérale sur les déplacements forcés depuis plus d’un an. De plus, « puisqu’ils ne sont pas classés comme un crime dans les codes fédéraux ou étatiques, les victimes sont sans défense », a déclaré le Centre régional des droits de l’Homme José María Morelos y Pavón.
Les nouveaux secteurs d’activité dans lesquels les groupes criminels se lancent sont une autre cause de ce phénomène. Les conflits avec les entreprises extractivistes ont été aggravés par l’influence de groupes criminels chargés de terroriser les communautés en assassinant des chefs de famille pour déplacer leurs veuves et leurs enfants, s’emparer des forêts ou des rivières que les communautés protègent.
Les entrepreneurs ont eu recours à ces organisations criminelles et bénéficient du soutien de fonctionnaires fédéraux chargés de la protection de l’environnement ainsi que des autorités étatiques et municipales qui unissent leurs forces pour mener leurs activités sous la protection du pouvoir et poursuivre le pillage des ressources naturelles. Au cours du forum virtuel Expériences latino-américaines de déplacement forcé et de mesures de prévention, Tlachinollan a mentionné que le contrôle du crime organisé, en collaboration avec les autorités, les entreprises privées et la force publique “transgresse systématiquement les droits de l’Homme sans aucune conséquence” et “laisse entrevoir comment les acteurs étatiques et les groupes criminels opèrent dans une région minière, où les propriétaires des terres doivent se plier aux intérêts macroéconomiques des sociétés transnationales”.
Dans la région de la Sierra, la plantation et le transport de drogue ont suscité la cupidité de groupes criminels qui ont déplacé des dizaines de familles pour prendre le contrôle des routes. Dans d’autres régions telles que le Centre, le Nord, la Tierra Caliente, Acapulco et la Costa Grande, il existe également des cas de déplacements forcés internes.
Le gouvernement de l’état n’a que partiellement satisfait les demandes des victimes comme des logements et la construction d’une école, mais il laisse de côté la question de la sécurité et le démantèlement des groupes armés qui patrouillent dans les communautés et font partie du crime organisé. De plus, les personnes déplacées souffrent de négligence médicale en temps de pandémie, elles n’ont pas accès aux médicaments et lorsqu’un membre de la famille décède et qu’elles veulent retourner dans leur communauté pour les enterrer, c’est le groupe criminel qui contrôle la mairie qui décide s’ils peuvent entrer ou non. Les chances de retour dans leurs communautés d’origine sont pratiquement nulles.
Violence fémicide, un fléau pour les femmes de Guerrero
Selon les chiffres officiels du Secrétariat exécutif du Système national de sécurité publique, sur les 626 fémicides enregistrés au Mexique en 2020, 10 ont eu lieu à Guerrero ; 91 homicides intentionnels de femmes ; 1 925 cas de violence familiale; 214 cas de viol présumés; ainsi que 4 262 appels d’urgence liés à des incidents de violence contre les femmes.
De septembre 2020 à octobre 2021, Tlachinollan a documenté 26 fémicides dans différentes municipalités de l’état. Selon le suivi que le Centre a donné, dans seulement 20% des cas les responsables ont été poursuivis et un pourcentage minimum a abouti à des condamnations.
Les victimes de violences de genre dans l’état sont nombreuses, mais ce sont avant tout des jeunes filles. Lorsque des mariages forcés ont lieu, la vie des filles est cruellement tronquée “laissant des messages désastreux au sein des communautés indigènes : la domination est exercée par les hommes et le rôle des femmes est de se subordonner. Toute audace se paye de la vie”, dit le rapport de Tlachinollan. Pour certains, “la coutume qui existait avant a été pervertie, (…) Maintenant tout est à régler avec de l’argent. (…) Les femmes ne sont pas des marchandises, si obéissantes et respectueuses qu’elles soient des coutumes de leur peuple”, indique le témoignage d’une jeune femme dans le rapport. Dans de nombreux cas, le manque de réseaux de soutien étroits et l’éloignement des communautés dans lesquelles les femmes vivent, permettent aux auteurs de commettre ces actes sans témoins pour rendre compte des faits. .
Les femmes autochtones sont particulièrement vulnérables en raison de l’absence des institutions. Il existe un environnement de violence normalisée et déshumanisée qui s’ajoute à l’inefficacité du système judiciaire qui maintient ces crimes en toute impunité. Malgré le fait que, depuis juin 2017, dix municipalités de Guerrero ont émis une déclaration de violence sexiste contre les femmes (AVGM) et une seconde pour délit comparé en juin 2020, il n’y a eu aucun résultat efficace pour inverser cette violence. Les centaines de cas de violences féminicides montrent l’indifférence et l’inefficacité des institutions. Le protocole d’enquête pour fémicide n’est pas appliqué, il y a des retards dans les enquêtes et les pratiques discriminatoires se poursuivent.
Guerrero, état “libre et souverain”
Lors des élections de juin 2021, l’Institut National Electoral (INE) a enregistré un total de 1 million 465 mille 543 votes dans l’état de Guerrero, ce qui représente une participation de 57,83% de la liste électorale. La candidate du Mouvement de Régénération Nationale (MORENA), Evelyn Salgado Pineda, a remporté ces élections avec un total de 643 814 voix. Cependant, contrairement aux attentes, cent jours après son investiture, le Centre des droits humains de la Montagne a montré dans son rapport que dans son gouvernement « les institutions traînent les vices de la corruption, continuent avec les pratiques de mépris et d’indifférence envers le population, le manque d’attention digne et véridique”.
L’élection d’Evelyn Salgado s’est déroulée avec pour toile de fond la violence et l’insécurité à Guerrero. Dans ce scénario, les groupes criminels organisés mènent une lutte pour le contrôle et l’expansion territoriale tandis que les autorités jouent le rôle d’alliés, a mis en évidence Tlachinollan. Guerrero est l’un des états où « l’intervention du crime organisé est toujours plus évidente ». En menaçant les candidats et/ou leurs familles, les groupes criminels les ont forcés à renoncer à leur intention de gouverner et dans d’autres cas, ils ont soutenu et imposé un candidat particulier, a déclaré Animal Politico.
Pour le Centre des droits humains de la montagne Tlachinollan, en plus de déclarer une lutte frontale contre l’impunité, ce gouvernement a pour défis de combler le grand déficit législatif de l’état ; la prise en charge des victimes de graves violations des droits de l’Homme ; inverser les taux de pauvreté et d’abandon institutionnel. Pour cela, il faut purger les institutions en charge de la sécurité et de l’administration de la justice.
« Le peuple de Guerrero a toujours été prêt à se battre et ne s’est jamais laissé vaincre face à tant d’atrocités, au contraire, il est prêt à se battre à tout moment pour se libérer des chaînes d’un système politique qui n’utilise les élections que pour imposer des personnes qui les ont trahis et fraudés. Cette nouvelle configuration politique doit favoriser des changements de fond qui placent le citoyen au centre de l’action politique”, mentionne le rapport. Une grande partie de celui-ci vise à rendre visibles leurs processus et leurs engagements, leur dignité et leur résilience.