Activités du SIPAZ (mi-mai à mi-août 2024)
06/09/2024Le Service International pour la Paix (SIPAZ) déplore l’assassinat du Père Marcelo Pérez Pérez survenu le 20 octobre à San Cristóbal de Las Casas. Selon des versions préliminaires, des inconnus à moto lui ont tiré dessus à quatre reprises alors qu’il se rendait au Temple de Guadalupe, après avoir célébré la messe dans le quartier Cuxtitali de cette même ville.
Comme SIPAZ, nous avons rencontré le Père Marcelo à plusieurs reprises ces dernières années, en raison de son travail clé en faveur de la défense des droits humains, de la terre et du territoire et de son accompagnement pastoral dans divers processus de paix et de réconciliation.
Indigène Tsotsil originaire de San Andrés Larrainzar, il a été ordonné prêtre en 2002. Comme responsible d’une paroisse ou d’une autre ainsi que comme vicaire de la pastorale sociale du diocèse de San Cristóbal de Las Casas, son engagement auprès des plus vulnérables était indéniable.
En 2014, la paroisse de Simojovel, dont le père Marcelo était le curé, a commencé à dénoncer l’augmentation du trafic de drogue et la présence de groupes criminels, ce qui lui a valu de recevoir des menaces de mort. C’est pour cette raison qu’à partir de 2015, il a commencé à bénéficier de mesures de protection de la part de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), toujours en vigueur jusqu’à sa mort.
En 2021, après l’apparition du groupe d’autodéfense Los Machetes à Pantelhó, le père Marcelo Pérez, avec l’aval du diocèse de San Cristóbal, a fait partie d’une commission d’intermédiation. Le 19 juillet 2021, 19 personnes accusées de faire partie du groupe « Los Herrera » ont été arrêtées puis ont disparu. Les proches des disparus ont accusé le père Marcelo de la disparition de ces personnes, et le parquet du Chiapas a émis un mandat d’arrêt contre lui. Les menaces de mort se sont intensifiées.
Le diocèse de San Cristóbal de Las Casas a alors décidé de le transférer dans la ville de San Cristóbal, où au cours des deux dernières années il a été responsable de la paroisse de Guadalupe.
Le 13 septembre dernier, dans le cadre du pèlerinage pour la paix qui s’est déroulé à Tuxtla Gutiérrez avec la participation des trois diocèses du Chiapas, il a déclaré aux médias que « le Chiapas est une poudrière ».
Son assassinat, terrible en soi, est aussi une autre illustration des niveaux de violence au Chiapas.
Nous appelons les autorités compétentes à mener une enquête approfondie, à identifier et punir les responsables, et à mettre en œuvre des mesures efficaces pour garantir la sécurité et la vie de ceux qui luttent pour la justice et la paix.
SIPAZ – Service International pour la Paix