Activités du SIPAZ (15 janvier – fin mars)
28/04/2006ACTUALITÉ : Mexique – Deux présidents ?
30/11/2006Des élections fédérales ont eu lieu au Mexique le 2 juillet dernier. Cependant, ce soir-là, l’Institut Fédéral Electoral – autorité électorale chargé de compter les votes – s’est déclaré incapable de nommer le vainqueur, du fait de la marge de différence extrêmement limitée existant entre les deux premiers candidats, et a retardé l’annonce des tendances. En dépit de ce fait, cette même nuit, autant Andrés Manuel López Obrador (AMLO, candidat de l’Alliance pour le Bien de Tous qui regroupait plusieurs partis du centre et de la gauche : le Parti de la Révolution Démocratique, PRD ; le Parti du Travail, PT; et Convergence) que Felipe Calderón (Parti Action Nationale, PAN, de droite) se sont déclarés vainqueurs. Les jours suivants, un calcul électoral district électoral par district électoral donna la victoire à Calderón avec une marge de différence inférieure à 1%. Plusieurs recours légaux furent présentés auprès du Tribunal Electoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération (TEPJF), qui a jusqu’au 31 août pour les résoudre. Le 6 septembre prochain est la date limite pour qu’il déclare s’il y a un président élu ou pas.
Un processus électoral inachevé
Le jour même des élections s’écoula dans une relative tranquillité. 99.4% des urnes (130.407 des 130.488 prévues) furent installées, ce qui représente le niveau le plus élevé de l’histoire mexicaine. Près de 60% des électeurs mexicains votèrent (le niveau d’abstention fut de 41% comparé au 36% rapporté lors des élections de 2000). A 8 heures du soir, le conseiller président de l’IFE, Luis Carlos Ugalde, qualifia la journée électorale « d’exemplaire et de réussie ». Il affirma que les 3047 « incidents » enregistrés (particulièrement au moment de l’installation des urnes) n’avaient pas affecté le résultat de la bataille électorale.
Quelques heures plus tard, les premiers résultats rendus publics marquaient un « ballottage » avec un léger avantage en faveur de Calderón par rapport à López Obrador. Ce dernier a dénoncé une incohérence de près de trois millions de votes qui ne figuraient pas dans les calculs. Le lendemain, l’IFE justifia ce fait en expliquant que plus de 11.000 scrutins électoraux n’avaient pas été considérés dans ces calculs parce qu’ils présentaient des « inconsistances« . Une fois intégrés, la marge existante entre Calderón et AMLO se réduisit à 0.64%. Le troisième candidat dans la bataille électoral présidentielle, Roberto Madrazo Pintado (de l’Alliance pour le Mexique formée par le Parti de la Révolution Institutionnelle, PRI et le Parti Vert Ecologiste du Mexique, PVEM) accepta immédiatement sa défaite.
Comme la loi le prévoit, les scrutins électoraux correspondant aux 300 districts électoraux qui existent dans la République mexicaine furent dépouillés entre le mercredi 5 et le jeudi 6 juillet sous la supervision de l’IFE. A la différence du premier scrutin, AMLO maintint depuis le départ une certaine marge d’avantage qui se réduisit jusqu’à ce que Calderón le dépasse avec une différence finale de 0.58%. Lorsqu’il passa en tête, à l’aube, Calderón lança un message de conciliation nationale. Le matin du jeudi 6, alors qu’il restait encore 400 urnes à intégrer dans les calculs, Andrés Manuel López Obrador annonça qu’il contesterait les résultats auprès du Tribunal Electoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération : « L’appareil et les fonds de l’Etat continuent à servir en faveur du candidat de la droite. (…) Il est évident qu’il y a eu une manipulation du PREP (Programme de Résultats Electoraux Préliminaires qui a rendu possible le calcul rapide de l’ IFE). Il y a eu peu de transparence. L’IFE a manqué d’indépendance. Il y a eu une consigne pour ne pas ouvrir les paquets électoraux et une hâte inhabituelle pour résoudre une élection serrée en moins de 24 heures. Nous ne pouvons pas accepter ce résultat. Les inconsistances et irrégularités sont nombreuses. Nous allons contester l’élection, exiger que les paquets soient ouverts et que l’on compte vote par vote ». Le 7 juillet, de manière illégale vu qu’il s’agit d’une attribution exclusive du Tribunal Electoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération, Luis Carlos Ugalde, président de l’IFE a déclaré Felipe Calderón vainqueur.
Les jours suivants, l’Alliance pour le Bien de Tous a présenté plus de 300 recours légaux auprès du Tribunal Electoral. Ces recours rapportent des irrégularités dans près de 50.000 des plus de 130.000 urnes installées. Le PAN et son candidat se sont opposés à ouvrir les paquets électoraux et à conter vote par vote les plus de 41 millions de suffrages émis le 2 juillet. Les deux candidats ont convoqué des manifestations sociales pacifiques. Le 16 juillet, une manifestation en faveur d’AMLO a réuni plus d’un million de personnes dans le centre de la ville de Mexico.
Le TEPJF, qui –il faut le rappeler – a prononcé un verdict contre le PAN pour les spots télévisés diffusés contre López Obrador, dispose d’une capacité légale qui lui permettrait d’annuler les élections s’il le considérait nécessaire. Jusqu’au 31 août, date limite pour résoudre les recours légaux, le résultat électoral reste en suspens.
Premiers bilans en attente des résultats définitifs
Quel que soit le candidat présidentiel qui résulte vainqueur, AMLO ou Calderón, il aura en réalité été élu par seulement 20% des votants, le pourcentage le plus bas avec lequel un président soit parvenu au pouvoir au Mexique. Le fait que chacun des deux ait reçu près de 14 millions des votes laisse prévoir un scénario de division, avec un risque de conflits sociaux à court et moyen termes.
Un autre aspect qui caractérise ce processus électoral est la division entre le Nord (majoritairement en faveur du PAN) et le Sud du pays (majoritairement en faveur de AMLO). Il faut aussi souligner que lors d’élections également réalisées le 2 juillet dernier, le PRD a gagné et de loin le District Fédéral, se maintenant comme chef du gouvernement pour la troisième fois consécutive.
Les élections fédérales réalisées de manière parallèle aux présidentielles ont laissé un Congrès divisé. Quel que soit le candidat qui finisse par gagner les élections, il devra gouverner sans majorité parlementaire. S’il s’agit de Calderón (minorité la plus importante en gagnant 206 des 500 postes de députés et 52 postes de sénateurs), il devra faire face à une opposition adverse et pleine de ressentiment. S’il s’agit d’AMLO, l’Alliance pour le Bien de Tous a à peine obtenu 160 postes de députés et 36 de sénateurs.
Le PRI de son côté obtint 21% des votes à la présidence, étant même battu dans ses bastions historiques comme le Oaxaca ou le Chiapas. Il perdit cinq millions de votes en comparaison avec les élections présidentielles de l’an 2000, se convertissant en la troisième force politique du pays. Il pourra cependant jouer un rôle important dans le cadre des nécessaires alliances et négociations politiques entre les différents partis dans la mesure où il a remporté 121 députations et 39 postes de sénateurs.
Finalement, il faut mentionner que le parti Nouvelle Alliance a obtenu de manière surprenante 9 postes de députés et un poste de sénateur, tandis que le parti Alternative Social-démocrate a seulement gagné 4 postes de députés
Impact d’un contexte pré-électoral turbulent
La forme suivant laquelle les campagnes électorales ont été menées (en venant aux disqualifications personnelles entre candidats) contribuera probablement à une complexité supérieure des scénarios post-électoraux. Si les observateurs et experts en matière de processus électoraux rejettent la possibilité d’une fraude cybernétique et dans les urnes suivant les méthodes classiques, on a rapporté des preuves d’induction au vote et de multiples délits électoraux plusieurs mois avant le jour des élections, qui se sont intensifiés quelques jours avant. Ce fait reste par exemple illustré par les résultats d’une enquête sociale réalisée dans 22 états du Mexique par 25 ONG dont Alianza Cívica, A. C. et Global Exchange (USA) quant à l’utilisation de divers programmes fédéraux pour conditionner et acheter les votes, en particulier en faveur du PAN.
De fait, en mai, le PRI et le PRD ont dénoncé qu’il était en train de se donner une véritable « élection d’Etat », à laquelle tout l’appareil du pouvoir Exécutif fédéral participait en vue d’appuyer le candidat du parti actuellement au pouvoir. Roberto Madrazo a même appelé le PRD à une alliance formelle pour s’opposer à cette « élection d’Etat ».
Le 6 juin, durant le second débat entre candidats présidentiels, AMLO a accusé Diego Hildebrando Zavala, beau-frère de Calderón, de trafic d’influences et d’évasion fiscale. Des recherches journalistiques ont rendu public le fait qu’il avait eu un accès direct et complet à la liste des bénéficiaires des principaux programmes fédéraux de soutien social, à la liste électorale et au Programme de Résultats Electoraux Préliminaires (PREP) grâce aux entreprises de services informatiques dont il est le propriétaire.
Suite à cela, divers secteurs ont commencé à douter de l’impartialité de l’IFE en sa qualité d’arbitre neutre face au peu de réponses données par cet organisme. Quelques semaines avant les élections, plusieurs analystes ont commencé à dénoncer la possibilité d’une fraude cybernétique durant les élections.
En juin, alors que la plupart des sondages annonçait une remontée de AMLO, une intense campagne en télévision nationale financée par le Conseil Coordinateur d’Entrepreneurs (CCE) fut lancée : elle stigmatisait AMLO en le présentant comme un « danger » pour la Nation et induisait à un vote fondé sur la peur en faveur de Calderón. D’un autre côté, au cours des derniers mois, les divisions entre les dirigeants du PRI ont augmenté, au point que certains importants membres du PRI ont appelé ouvertement leurs bases à exercer un « vote utile », en considérant que Roberto Madrazo n’avait aucune possibilité de gagner les élections. Certains ont appelé à voter à faveur d’AMLO ; d’autres l’ont fait en faveur du PAN.
Vote fondé sur la peur dans un contexte social explosif?
La campagne multimillionnaire de propagande contre AMLO que le CEE a financé a coïncidé avec un moment de haute tension sociale. En effet au cours des mois avant les élections, une série d’évènements violents ont eu lieu dans plusieurs régions du pays.
En mai, le cas de Atenco est celui qui a fait le plus de bruit (voir : www.sipaz.org). Un conflit se présenta entre 8 vendeurs ambulants de fleurs et des policiers de la ville de Texcoco (état de Mexico) après que le maire du PRD leur ait interdit de s’installer dans un terrain concédé pour la construction d’une grande surface Walmart. Ce conflit a dégénéré en une violente confrontation. Le bilan de deux opérations policières brutales fut de deux morts (un mineur le jour même et, en juin, un autre jeune qui avait été blessé à la tête par une bombe de gaz lacrymogènes, plusieurs blessés, 211 détenus et 5 étrangers expulsés du pays. Plus de 20 femmes furent outragées sexuellement et 7 d’entre elles furent violées par des membres de la police de l’état durant leur transfert à la prison.
A l’heure actuelle, 28 des 211 personnes arrêtées restent en prison, accusées de délits graves (équivalant à une prise en otage de fonctionnaires). 146 d’entre elles sont sorties sous caution (814. 125 pesos par personne). La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a reçu plus de 150 demandes pour différents types de violations.
En juin, le mouvement enseignant du Oaxaca mobilisa plus de 40 milles enseignants en un ‘sit in’ prolongé qui reçut le soutien d’amples secteurs sociaux de cet état. Cette manifestation qui commença pour demandes syndicales finit par incorporer l’exigence de la renonciation du gouverneur du PRI, Ulises Ruiz, une personne considérée comme répressive par la majorité des organisations sociales. Les nombreux manifestants résistèrent à une opération policière qui cherchait à les expulser de la place centrale de la ville de Oaxaca. Après avoir rompu le processus de dialogue avec le Ministère de l’Intérieur, ils menacèrent de boycotter les élections fédérales. Aucun problème majeur ne se présenta finalement le jour des élections au cours desquelles le PRI fut battu.
Dans le cas du Chiapas, début mai, le gouvernement de l’état a réalisé deux opérations policières pour expulser les ‘sit in’ de personnes sinistrées par l’ouragan Stan à Escuintla et Motozintla. La population civile protestait car les promesses de la part du gouvernement n’avaient pas été respectées et les travaux pour renforcer les rives des fleuves étaient en retard. Le 8 mai, une autre opération policière pour expulser des manifestants installés dans la mairie de Bochil (Hauts Plateaux), mairie occupée depuis un mois pour protester contre la corruption du maire. Selon les informations publiées par le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas, le bilan de cette dernière opération fut d’une dizaine de blessés et de 64 détenus.
L’Autre Campagne : changement après Atenco
Ce processus politique impulsé par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) il y a un an a changé après les affrontements de Atenco. Le jour même des faits, le Délégué Zéro (Sous Commandant Marcos) a suspendu sa tournée nationale et a décidé de rester dans la ville de Mexico jusqu’à ce que toutes les personnes arrêtées soient libérées. Il a déclaré une Alerte Rouge qui a impliqué la fermeture des structures civiles zapatistes au Chiapas (Municipalités Autonomes et Comités de Bon Gouvernement). Cette Alerte Rouge se maintient jusqu’à ce jour. Le Délégué Zéro a participé dans certains espaces des mass médias et à une série de mobilisations et rencontres avec divers secteurs sociaux. Des mobilisations locales ont également été organisées dans plusieurs états du pays. En mai, deux réunions par secteurs ont également été organisées : le quatrième Congrès National Indigène (CNI), réalisé dans l’état de Mexico avec la participation de 800 représentants de 31 peuples autochtones originaires de 25 états, et la Rencontre Nationale pour diffuser des stratégies de Défense Juridique avec la participation de 30 ONG’s de 17 états du Mexique.
La priorité a cependant été donnée au thème de la libération des détenus de Atenco. Le 28 mai, lors de la Marche Nationale pour la Libération des Prisonniers et pour la Justice en faveur des Femmes Violées à Atenco, effectuée dans la ville de Mexico, le sous-commandant Marcos a déclaré « pour les zapatistes, dans les faits, l’Autre Campagne est déjà passé à une étape d’organisation. Même si certains thèmes importants restent en suspens comme la définition de son profil, l’Autre Campagne répond déjà comme une organisation nationale (dans les 32 états de la fédération), avec éthique (le fait de ne pas abandonner les prisonniers et prisonnières à leur sort), avec une haute valeur morale (dépasser la terreur que l’action du gouvernement a cherché à semer à Atenco), et avec une capacité de mobilisation autonome et indépendante (mobilisations centralisées et décentralisées). » Le nombre de participants lors de cette manifestation varie selon les sources entre 7 et 50.000 personnes.
Le lendemain, lors d’une réunion nationale entre adhérents de l’Autre Campagne, Marcos a invité à réaliser le 2 juillet « une concentration nationale pour faire irruption durant le processus électoral de manière civile et pacifique« , ce qui a été remis en question par de nombreux intellectuels et analystes comme une action qui pourrait favoriser les intérêts de l’extrême droite.
D’un autre côté, on a dénoncé que les procès judiciaires lancées contre les personnes arrêtées lors des deux opérations policières de même que les enquêtes préliminaires quant aux viols de femmes faisaient l’objet d’un grand nombre de retards, d’obstacles et de marchandages. En revanche, seulement 23 policiers de bas niveau ont été interpellés pour une unique charge, et ils ont été libérés sous caution immédiatement.
A échelle internationale, les critiques de l’Autre Campagne contre la répression et les violations des droits humains à Atenco a généré des répercussions plus importantes. Parallèlement aux mobilisations nationales, 124 actions de protestation pour la violence à Atenco dans 52 villes de 24 villes du monde ont été organisées autour de la dite « Commission Intergalactique de la Sixième Déclaration »
Des organismes internationaux de droits humains comme Amnisty International et Human Rights Watch ont effectué des dénonciations portant sur ce cas. La Commission Civile d’Observation Internationale des Droits Humains (CCIODH), présente au Mexique entre le 29 mai et le 4 juin, a publié un rapport préliminaire dont les conclusions signalent la violation de droits humains contre la population civile d’Atenco : « l’opération policière s’est produite avec une utilisation excessive de la force publique, contraire aux principes de proportionnalité, raison et besoin absolu qui aurait du la guider ». La Commission considère de ce fait que les hauts responsables de la police doivent être suspendus tandis que tous les détenus – suite au principe d’innocence présumé – doivent être libérés.
Elections au Chiapas : ruptures et changements
Les élections fédérales (principalement les présidentielles) avaient jusqu’à présent minimisé l’importance accordée au processus électoral durant lequel, le 20 août prochain, le nouveau gouverneur du Chiapas sera élu. La définition des candidats qui représenteront les différents partis et alliances a été marquée par des tensions, ruptures et une forte tendance à passer d’un parti à l’autre. Les candidats finalement enregistrés sont les suivants :
- Juan Sabines pour le PRD/PT/Convergence (jusqu’à la fin avril 2006, maire de la capitale Tuxtla Gutiérrez pour le PRI) ;
- Antonio Aguilar Bodegas pour le PRI/PVEM (ex Sénateur, voir le bulletin d’avril 2006);
- Francisco Rojas Toledo pour le PAN (député fédéral, ex maire de Tuxtla entre 2001 et 2004, et ex candidat au Sénat);
Gilberto Gómez Maza pour le Parti Alternative Social Démocrate (fondateur du PRD au Chiapas, il a renoncé à ce parti en 2002 pour protester contre la décomposition interne et le contrôle que l’actuel gouverneur, Pablo Salazar Mendiguchía exerçait depuis lors sur le Comité Etatique de ce Parti).
Emilio Zebadúa pour le Parti Nouvelle Alliance (PANAL), ex conseiller citoyen de l’IFE, ex Secrétaire du gouvernement du Chiapas et ex député fédéral du PRD qui a commencé sa campagne électorale avec le soutien des base du PRD, en particulier, des groupes indigènes des Hauts Plateaux et de la Forêt Lacandone.
Ces nominations et les ruptures qu’elles ont impliquées autant pour les partis que pour les électeurs préfigurent un scénario de forte abstention (en règle générale, elle varie entre 60 et 70%). En particulier, l’ample zone affectée par l’ouragan Stan l’an dernier (41 municipalités, 26 d’entre elles gravement) se trouvera en pleine saison des pluies rendant plus difficile le déplacement de la population pour voter (physiquement et émotionnellement) : voir bulletin « La zone de Stan: zone à risques en termes électoraux et sociaux« .
Il faudra encore voir l’impact du processus électoral fédéral dans le contexte du Chiapas. Un autre fait politique important fut la signature du candidat du PRD, Juan Sabines, de la dite « Déclaration de Comitán ». Il s’agit d’une proposition de Plan de Développement pour le Chiapas, élaborée et présentée publiquement par Roberto Albores Guillén (ex gouverneur du PRI, ex précandidat lors de ces élections à gouverneur et qui compte avec le soutien d’une partie importante de l’électorat). Sabines a promis publiquement d’incorporer les propositions appartenant à cette déclaration dans son plan de gouvernement.
Selon plusieurs analystes, ce plan présente des caractéristiques néolibérales comme par exemple la construction d’un ample réseau de routes et d’autoroutes ; la création d’un « nouveau Cancún dans le nord du Chiapas » et la mise en place d’un système d’irrigation ayant des fins agro-industrielles dans le Soconusco et la zone Costa. D’un autre côté, il inclut des actions contraires aux zapatistes comme la création de nouvelles municipalités constitutionnelles, la plupart d’entre elles coïncidant partiellement avec les municipalités autonomes zapatistes.