ACTUALITÉ : Mexique, turbulences à l’horizon?
29/02/2008ACTUALITÉ: Mexique, principales préoccupations, inflation et pauvreté
29/08/2008« Certains indigènes ont organisé un soulèvement armé [Chiapas, 1994]. Nous, nous n’avons que levé la voix et de toutes façons, c’est un délit pour le gouvernement »
(Xochistlahuaca, Guerrero).
Selon les indicateurs socio-économiques du Conseil National de Population (CONAPO), les états mexicains du Chiapas, Oaxaca et Guerrero forment le triangle de plus grande pauvreté du pays. Malheureusement, ce n’est pas la seule caractéristique qui les rapproche: la discrimination, le racisme, l’impunité, la militarisation et les violations répétées des droits humains sont d’autres traits qu’ils ont en commun.
En prenant en compte cette situation, depuis 2004, le Service International pour la Paix (SIPAZ) a élargi le champ de son travail commencé en 1995 au Chiapas en direction des états voisins du Guerrero et du Oaxaca. Au Chiapas, nous avons appris que l’attention internationale peut diminuer la violence directe et générer une certaine pression sur les gouvernements étatiques et fédéral du fait du haut coût politique de la répression.
Après plusieurs visites de membres du SIPAZ au Guerrero au cours des trois dernières années, nous avons décidé d’ouvrir à d’autres la possibilité de mieux connaître la réalité de cet état et pouvoir ainsi agir face aux problèmes existants dans cette région. C’est ainsi que du 7 au 14 mars 2008, le SIPAZ a organisé une délégation internationale qui a parcouru le Guerrero. Onze représentants de diverses Organisations Non gouvernementales (ONG) des USA, France, Autriche, Suède, Suisse et Amérique Latine dotés d’une ample expérience en matière de droits humains et conflits sociaux y ont pris part.
Bien que nous n’ayons pas couvert la totalité du Guerrero, nous avons pu observer des tendances préoccupantes : la persistance de graves violations des droits humains, ainsi que le risque que la violence puisse s’accroître face à l’impunité, la militarisation et la criminalisation de la protestation sociale qui prédominent.
Premier thème de préoccupation: « criminalisation de la protestation sociale » ?
Bien que les instances gouvernementales avec lesquelles nous nous sommes entretenues ne reconnaisse pas le questionnement dans le sens de la criminalisation de la protestation sociale, durant les interviews et réunions tenus avec les organisations sociales, leurs membres ont utilisé de manière réitérée cette expression. Ils nous ont qui plus est parlé de menaces, d’arrestations successives et parfois massives avant ou après la réalisation de manifestations, ou bien l’existence de mandats d’arrêt « .
A La Parota, par exemple, les témoignages dans ce sens abondaient : « Un certain nombre de ‘compañeros’ ont été emprisonnés. Nous défendons ce qui est à nous, nos droits humains, C’est notre grand crime ».
Un représentant de l’Ecole Rurale Normale d’Ayotzinapa nous a fait par de ceci : « Le 14 novembre, nous défendions nos droits par le biais d’un sit in face au Congrès qui a été expulsé violemment. Nous devions avoir une réunion avec les députés mais ils nous ont envoyé les forces répressives. (…) Le 30 novembre il y a eu une seconde répression. Nous étions réunis près du péage de la Venta, et nous partagions des informations sur nos problèmes. Ils nous ont aussi envoyé les corps répressifs. Nous étions en train de nous retirer. En même temps, eux avançaient. Ils nous ont attrapé, battu et ils nous ont emmené au bureau du procureur. Ils nous ont arrêté pour attaques aux voies de communication, mutinerie et vol ».
De son côté, un membre de l’Assemblée Populaire des Peuples du Guerrero (APPG) nous a expliqué le contexte dans lequel ces répressions se sont présentées en ces termes : « Un des antécédents tient au fait que Lucio Cabañas (dirigeant d’une guérilla au Guerrero dans le passé) a étudié dans cette école. Avant la répression, le Secrétaire d’Education a présenté les étudiants d’Ayotzinapa comme étant en relation avec les guérillas. Cela a été une déclaration très délicate. A partir de ce moment, la surveillance et la répression ont été constantes. Il y a des mandats d’arrêt en suspens. De fait, il existe des mandats d’arrêt contre presque tous les activistes sociaux au Guerrero : pour mutinerie, sabotage, attaques aux voies de communication et sédition comme si nous étions des terroristes ».
Le président de la Commission Etatique de Défense des Droits humains (CODDEHUM), Juan Alarcón Hernández, signalait « Ils appellent les défenseurs des droits humains délinquants. Selon la Constitution et les conventions internationales, toute personne est innocente jusqu’à preuve du contraire. Ce gouvernement veut réprimer pour intimider et mettre fin aux mouvements sociaux. Les organisations civiles protestent, réalisent des manifestations. Elles n’ont pas non plus été très efficaces et des excès se sont présentés ».
Le Secrétaire Général de Gouvernement, Armando Chavarría soulignait de son côté: « Nous sommes un gouvernement démocratique, issu de la volonté populaire des habitants du Guerrero, (…) et nous avons fait le possible pour nous conduire de manière respectueuse vis-à-vis des citoyens. Le problème surgit quand, pour une lutte, les droits de tiers sont violés. Ceci représente un dilemme pour nous face à ce que nous pouvons faire. Dans des cas exceptionnels, nous avons du appliquer la loi, y compris avec l’aide de la force publique. Je veux mentionner ce fait pour que vous compreniez les circonstances. Nous avons toujours privilégié une politique de dialogue ».
Espaces de dialogue : versions contraires
Il existe des versions contraires en ce qui concerne les espaces de dialogue. Le Secrétaire Général du Gouvernement affirmait lors de la réunion avec notre délégation : « A cette même table, nous avons tenu des centaines de réunions avec des organisations sociales. Il y a toujours de notre part la volonté de parvenir à un accord. Que nous ayons des points de vue différents, c’est un fait. Mais cela ne nous créé aucun problème nous comprenons le mal être de la population ». Les organisations sociales en revanche parlent de la fermeture du gouvernement face à leurs demandes.
Dans le cas de la Parota, dans le cadre d’une assemblée réalisée dans la zone en août, un accord a été passé entre le CECOP (Conseil de « Ejidos » et Communautés qui s’opposent à la Parota) et les autorités de Cahuatepec que ratifiaient le « non » à la construction du barrage hydroélectrique. Mais le lendemain, ces autorités n’ont pas voulu le ratifier. Selon les membres du CECOP, « Depuis cette date, le gouvernement [qui a pris partie en faveur du projet] n’a pas voulu reconnaître cette assemblée et fait comme si elle n’avait jamais existé. Il propose en revanche une nouvelle consultation avec le soutien de l’ONU (Organisation des Nations Unies) et de la CNDH (Commission Nationale des Droits humains). L’assemblée d’août a une validité juridique, ce que le gouvernement n’accepte pas ».
Un autre représentant du CECOP complétait : « Après tout ce qu’il s’est passé, qui va croire qu’une véritable consultation va vraiment être mise en place ?. Ceux qui peuvent décider et nous avons déjà donné notre opinion (le barrage ne se construira pas), ce sont les paysans. Hier, il a été annoncé qu’un audit allait être lancé à l’intérieur de la Commission Fédérale d’ Electricité (CFE) pour savoir combien elle a dépensé pour essayer d’imposer le projet de la Parota. Ils ont construit des routes et offert des médicaments, ce qui n’est pas leur rôle. Ils continuent à offrir des aides, ils sèment des arbres à des endroits qui seraient inondés si le barrage était construit. Avant il n’y avait rien pour personne. Aujourd’hui tout d’un coup, ils veulent nous « aider » et si quelqu’un s’oppose, ils commencent à le poursuivre. Ils ont mis plusieurs personnes en prison. Deux personnes ont été tuées. Nous n’allons permettre ni un mort ni un prisonnier de plus « .
Toile de fond : impunité et militarisation
« Tous les viols n’ont pas été dénoncés parce qu’il n’y a aucune garantie qu’un procès soit ouvert et moins encore qu’il n’aboutisse à une sanction. »
(OPIM, Ayutla)
Face aux questions sur la situation des droits humains, le gouvernement parle de la difficulté à donner un suivi aux cas existants en absence de dénonciations pénales. Le Secrétaire Général du gouvernement insistait en ce sens : « J’ai demandé aux ONG et aux organisations sociales de présenter les dénonciations correspondantes. Jusqu’à présent, ce que nous avons, ce ne sont pas des dénonciations par la voie légale mais des déclarations dans la presse qui signalent qu’il y a eu des violations, des mauvais traitements, une attitude inadéquate. (…) Mais je le répète: nous n’avons pas d’éléments qui nous permettent d’agir. (…) Certainement, c’est sûr qu’à certains moments il y a pu y avoir des violations des droits humains. Aucun pays n’échappe à cette situation. Cependant quand la CODDEHUM ou la CNDH nous ont envoyé des recommandations, nous avons répondu ».
D’un autre côté, plusieurs organisations sociales nous ont parlé d’un contexte d’impunité qui se maintient de la dite « guerre Sale » à ce jour, par exemple dans le cas des disparitions forcées. Selon Abel Barrera, directeur du Centre des Droits Humains de la Montagne Tlachinollan, « depuis les années 70s, la lutte armée a abouti à une grave situation de plus de 500 disparus pour questions politiques dans l’état. C’est une blessure encore ouverte et un facteur qui pèse à ce jour ».
La situation d’impunité ne peut être considérée comme faisant partie du passé si l’on considère le cas des viols de femmes de la part de l’armée dans la zone d’Ayutla (cas de 2002 sans solutions jusqu’à ce jour). Face à ce fait et au manque de confiance vis-à-vis des instances d’administration de justice, de nombreuses victimes décident de ne pas dénoncer les violations par la voie légale et le font uniquement face à l’opinion publique ou en recourant à d’autres instances (à échelle fédérale ou internationale) ».
Un autre facteur également signalé par les acteurs sociaux est la forte militarisation justifiée comme faisant partie de la lutte contre le trafic de drogues. Selon certaines organisations sociales, ceci n’a été qu’un simple prétexte. Abel Barrera, de Tlachinollan soulignait : « La Montagne de Guerrero est le premier endroit du pays en ce qui concerne la culture du pavot dans le pays. Le Guerrero est un des états les plus militarisés, de plus haut niveau de culture de drogues, des plus violents et des plus pauvres du pays. Mais dans les réponses du gouvernement. Une vision de sécurité et militariste prédomine. La violence est toujours plus normalisée et se maintient comme une « justification » pour exercer la « violence de l’Etat ». Le gouvernement ne répond pas aux causes structurelles qui sont à la base de la violence du trafic de drogue. Ils recourent à « l’ordre du fusil » quand le problème ne pourra se résoudre ainsi ».
Dans sa déclaration finale, la délégation internationale concluait aussi: « Les autorités doivent reconnaître que la solution à cette grave problématique passe par la création d’opportunités de travail qui permettent à la population de vivre de manière digne »
Extrême pauvreté : elle ne peut pas être utilisée comme une excuse
Tout au long de notre visite, nous avons observé et nous avons écouté des témoignages quant à la situation d’extrême marginalisation économique, politique et sociale qui existe dans une grande partie de l’état, principalement dans les zones de plus forte présence indigène. Nous sommes particulièrement préoccupés par les aspects santé, éducation, alimentation, logement et emploi digne. Par exemple, 96% de la population indienne au Guerrero n’a pas accès aux services adéquats de santé suite au manque d’hôpitaux dotés de personnel qualifié et d’équipements de base: la zona Montagne compte sur un seul hôpital général et deux ambulances pour répondre aux besoins d’environ 400 mille personnes. Même en reconnaissant les défis que la pauvreté représente, nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement de l’état justifie ainsi le manque de promotion et de garanties des droits humains ».
Face à la pauvreté, de nombreuses personnes au Guerrero considèrent la migration comme l’unique option de survie, sans qu’elle ne représente une véritable solution. Le Guerrero est en tête de la liste des états en ce qui concerne la migration interne et occupe le cinquième poste quant à la migration internationale.
Nous savons tous les risques que représente une migration illégale en direction des USA, tant à l’heure de passer la frontière qu’une fois là-bas. C’est cependant un phénomène particulièrement marqué : environ 73 000 habitants du Guerrero émigrent chaque année aux USA. Entre sans papiers et régularisés, près de 950 mille personnes originaires du Guerrero habitent aux USA.
Durant la délégation, nous avons écouté des témoignages quant aux conditions infrahumaines dans lesquelles vivent les ouvriers agricoles qui émigrent dans les états du nord du Mexique. Par exemple, à Chiepetepec, un ex ouvrier agricole dans les états du Nord nous commentait : « Là-bas, même si c’est difficile, au moins on ne meurt pas de faim comme ici. Ici si on ne meurt pas de faim, on meurt de maladie parce qu’il n’y a pas d’argent. Là-bas, les salaires sont bas. On nous maltraite. Oui, il y a des insultes et des mauvais traitements. L’entreprise ne respecte pas ses obligations. Par exemple en ce qui concerne la santé, il y a un médecin, mais il n’y a pas de médicaments. (…) Parfois je dors seulement deux heures. D’autres fois je mange seulement une fois par jour. C’est très difficile mais c’est bien aussi parce qu’à partir de ça nous avons pu sortir plus ou moins de la pauvreté. Grâce à Dieu, nous avons pu économiser un peu d’argent, nous avons acheté un terrain (à Chiepetepec) et nous avons construit une maison « .
Alerte quant aux risques d’augmentation de la violence
Finalement, surtout dans la mesure où un grand nombre d’entre nous a une expérience préalable dans les cas du Chiapas et de Oaxaca, la délégation a exprimé ses craintes face à la sensation que la fermeture d’espaces de dialogue de la part des acteurs sociaux puisse les conduire à des options violentes de lutte. Dans tous les cas, on nous a signalé des divisions, polarisation et destruction du tissu social. A Ayutla de los Libres, nous avons même reçu des dénonciations d’activités paramilitaires »: « Dans les communautés, il y a des gens vêtus en civil qui cherchent à provoquer des divisions. Ce sont aussi des indiens. Le gouvernement cherche ces divisions pour pouvoir dire que nous nous battons entre nous et que c’est pour ça que le gouvernement doit intervenir. Il y a beaucoup de problèmes avec les groupes paramilitaires « .
La délégation a également exprimé sa préoccupation face au fait que les luttes de pouvoir et les conflits en général puissent augmenter dans le contexte électoral cette année. Ceci d’autant plus si l’on prend en compte les dénonciations du rôle joué par les caciques locaux que nous avons reçues. Elle a conclu : « nous ne considérons pas ce qu’il se passe au Guerrero comme une situation lointaine de notre réalité. Nous nous sentons plutôt coresponsables, vu que la situation de pauvreté ne peut être interprétée que dans le cadre d’un contexte plus ample de violence structurelle, une violence que la mise en place de politiques néolibérales promues par plusieurs de nos pays accroît ».
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Construction d’alternatives
- A La Parota, la population s’est organisée dans une lutte ample pour défendre ses territoires et ressources naturelles. Depuis trois ans ils maintiennent un barrage pour empêcher l’entrée de la Commission Fédérale d’Electricité (CFE), dans lequel les femmes participent en première ligne. Selon Abel Barrera, directeur de « Tlachinollan« , « Ce mouvement a constitué un exemple à échelle nationale. Ils ont gagné devant les tribunaux face au gouvernement. Derrière ce mouvement, il y a un mouvement social pour la défense de la terre. Il se présente un phénomène de ré-indianisation, avec des paysans qui assument leur identité historique ».
- A Ayutla de los Libres, une grande partie de la lutte s’est faite contre la militarisation de la zone, la corruption des autorités, la discrimination et l’abandon des communautés indigènes. L’Organisation du Peuple Indien Me’Phaa (OPIM) a dénoncé ces injustices mais construit aussi des alternatives dans la zone Costa-Montaña. Le 17 mars dernier, 5 dirigeants de l’OPIM ont été arrêtés et emprisonnés. Ils sont accusés d’homicide. Il existe 10 autres mandats d’arrêt, y compris un contre le président de cette organisation, Cuaúhtemoc Ramirez. Il faut rappeler que l’OPIM est connu pour son accompagnement d’ Inés Fernández Ortega et Valentina Rosendo Cantu, deux femmes me’phaas violées par des militaires en 2002, un cas présenté auprès de la Commission Interaméricaine des Droits Humains. L’OPIM a également dénoncé la stérilisation forcée de 14 hommes de la communauté El Camalote en 1998. Suite à ces dénonciations, plusieurs membres de l’OPIM ont souffert de menaces et harcèlements.
- A Xochistlahuaca (Costa Chica), le peuple amuzgo s’est également organisé. Il y a eu une expérience cherchant à revitaliser les autorités traditionnelles et depuis trois ans ils ont une radio communautaire qui transmet dans leur propre langue. Il existe 11 mandats d’arrêt contre les autorités traditionnelles de Xochistlahuaca et le conseil de la radio Ñomndaa, ceci pour avoir revendiquer leur droit à exercer leur systèmes normatifs reconnus dans la convention 169 de l’OIT. Trois mandats d’arrêt ont été appliqués.
- Un autre succès est l’expérience de la Police Communautaire. Les peuples ont convoqué des assemblées afin de créer un système de justice formé par des autorités indigènes. Le siège principal se trouve à San Luis Acatlan mais il y a aussi d’autres. Une personne armée a été formée pour defendre le peuple (la police communautaire) et une personne juridico-politique (le Conseil Régional des Autorités Communautaires, CRAC) pour appliquer la justice. Cette année la police va fêter ses 13 ans d’existence. Il existe plus de 30 mandats d’arrêt contre des membres de la CRAC et de la police communautaire.
- Dans la zone Montagne, Abel Barrera soulignait : « ici, 300 mille indiens vivent, pauvres parmi les plus pauvres (deux des municipalités les plus pauvres du pays se trouvent dans cette zone), il y a de la drogue, des militaires et des personnes qui émigrent. Mais il n’y a rien à manger. Mais ici aussi, des mouvements de résistance sont en gestation: en faveur de l’éducation, de la santé, de la défense des droits des migrants. » Il existe pour le moins 17 mandats d’arrêt contre des membres du Conseil Régional pour le Développement des Peuples Me’phaa de la variante linguistique Ba’thaa qui défend le droit des peuples indigènes à l’éducation et au développement. Quatre mandats d’arrêt ont été appliqués.
- A Xochistlahuaca, ils nous disaient : « Notre coeur s’agrandit du fait de votre présence. Nous courons un risque et nous sommes prêts à l’assumer. Nous bénéficions d’une certaine légitimité et c’est ce qui constitue notre défense immédiate ».