ARTÍCLE: Mission Civile d’Observation dans l’Isthme
04/01/20202019
22/01/2020PRÉSENCE INTERNATIONALE ET ACCOMPAGNEMENT
CHIAPAS
Missions civiles d’observation
- En octobre, nous avons pris part à une Mission Civile d’Observation à Campeche dans le cadre d’une visite à des familles guatémaltèques ayant été forcées de migrer au Mexique il y a 28 mois. En juin 2017, ces personnes ont été violemment expulsées de la communauté de Laguna Larga par plus de 1400 membres de l’armée du Guatemala.
Zone des Hauts Plateauc
- Au mois d’août, nous avons accompagné des familles de déplacé-e-s originaires de Banavil (municipalité de Tenejapa) à une réunion avec les autorités locales et étatiques, 7 ans après un conflit ayant débouché sur leur déplacement forcé. Nous les avons également accompagné lors de leur retour provisoire dans leur communauté, où ils et elles ont souhaité célébrer Toussaint.
Zone Selva Nord
- En octobre et en novembre, nous avons assisté en tant qu’observateurs à des tables rondes inter-institutionnelles visant à débattre du maintien du système des partis politiques pour procéder aux élections municipales ou de sa substitution par le système des us et coutumes, dans la municipalité de Chilón. Nous avons également participé à plusieurs processus d’analyse avec les personnes défendant la libre-détermination de cette municipalité, face aux menaces qui pèsent sur elles.
- Sur invitation de Xi’Nich et d’autres organisations de la société civile, nous avons assisté en novembre à la célébration du 13ème anniversaire du massacre de Viejo Velasco. L’événement a eu lieu au sein de la communauté de San Martín Chamizal (municipalité de Palenque).
Zone frontalière
- En octobre, nous avons participé à une réunion d’analyse avec plusieurs acteurs de la société civile et du clergé de la région afin de parler du contexte local.
Perspective de genre
- À la mi-août, nous avons accompagné en tant qu’observateurs une marche convoquée à San Cristóbal de la Casas visant à protester contre les féminicides, les transféminicides et la violence de genre.
- En août, nous avons assisté à la conférence de presse au cours de laquelle la Campagne Populaire contre le Féminicide au Chiapas a déploré le « manque de réaction des différents niveaux de gouvernements face à l’augmentation inquiétante des violences faites aux femmes, aussi bien au Chiapas que dans le reste du pays ».
- Au mois de septembre, nous avons assisté en tant qu’observateurs à la première réunion de l’Observatoire Citoyen sur les droits de la population LGBT+ qui s’est constitué en juillet dernier, conjointement aux représentant-e-s du Congrès de l’État, à la Commission Étatique pour les Droits Humains (CEDH) ainsi qu’à diverses autorités compétentes en la matière.
- En août et en octobre, nous avons assisté aux Assemblées trimestrielles de la Coordination Diocésaine des Femmes (CODIMUJ), ayant eu lieu à San Cristóbal de Las Casas.
- En octobre, nous avons assisté en tant qu’observateurs à Ocosingo, à l’événement au cours duquel le gouvernement mexicain a présenté des excuses publiques aux sœurs González Pérez, victimes de torture sexuelle par des militaires il y a 25 ans. Le gouvernement a également reconnu sa responsabilité dans les faits commis.
Prisonniers politiques
- Nous avons rendu visite au moins une fois par mois aux prisonniers membres des organisations “Solidarios de la Voz del Amate” et “La Voz de Indígenas en Resistencia”, au centre pénitentiaire de San Cristóbal de Las Casas. Ces deux organisations sont adhérentes à la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandone de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN).
Événements
- En août, nous avons assisté à la présentation du livre d’Enriqueta Lerma Rodríguez “Los otros creyentes – Territorio y teopraxis de la Iglesia liberadora en la Región Fronteriza de Chiapas”.
- En septembre, nous avons assisté à la remise des diplômes des Jeunes constructeurs de la Paix – un groupe créé par la Fondation Withaker -, avec lesquels nous avons travaillé à deux occasions au cours de cette année. Forrest Withaker, ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture) était également présent.
- En septembre également, nous avons accompagné la manifestation pacifique ayant eu lieu à San Cristóbal de Las Casas, dans le cadre de la Mobilisation Mondiale pour le Climat (mobilisation s’inscrivant elle-même dans le mouvement global initiée par la jeune suédoise Greta Thunberg).
- En octobre, nous avons assisté à la Journée d’Informations et de Débat au sujet du Train Maya. Cet événement a été réalisé à l’Initiative du Centre des Études Supérieures du Mexique et de l’Amérique centrale (CESMECA), à San Cristóbal de Las Casas.
- En octobre également, nous avons assisté à un événement réalisé à l’initiative du Centre pour les Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas, au cours duquel a été présenté le cas Narvarte, où cinq personnes ont été assassinées. Depuis 2015, aucune avancée dans l’enquête n’a été constatée.
- Toujours au mois d’octobre, nous avons assisté au cinquantième anniversaire de l’organisation Développement Économique et Social des Mexicains Indigènes (DESMI).
- En novembre, nous avons participé en tant qu’observateurs à San Cristobal de Las Casas à un événement au cours duquel l’Institut National de la Migration (INM) a présenté publiquement ses excuses à quatre indigènes tzeltales chiapanèques, ayant été emprisonnés par des membres de cette institution en 2015, avant d’être torturés et presque déportés.
- En novembre également, nous avons assisté au centième anniversaire du Mouvement Suédois pour la Réconciliation (SweFOR).
OAXACA
- Au mois de novembre, nous avons participé à une Mission Civile convoquée par plusieurs organisations de la société civile au sujet de la situation actuelle dans l’Isthme de Tehuantepec. La Mission a débuté par une série d’activités réalisées à Ciudad de Oaxaca (capitale de l’État), parmi lesquelles la présentation du rapport « es Tiempo YA: des politiques publiques efficaces en faveur du droit à défendre les droits humains » ; le débat intitulé « La Protection des Personnes Défenseures des droits humains à la criminalisation dont elles font l’objet dans l’État de Oaxaca : contexte et outils pratiques »; ainsi que la visite au prisonnier et défenseur environnemental Pablo López Alavéz. Dans l’Isthme, à l’occasion d’une discussion plus ponctuelle intitulée « Situation des personnes défenseures des droits humains dans l’Isthme de Tehuantepec : contexte, objectifs et outils pratiques pour la protection des défenseur-e-s », plusieurs visites ont été réalisées dans diverses communautés, entre autres celles de Unión Hidalgo, Santa María Mixtequilla, Playa Brasil, San Francisco Ixhuatán et La Venta.
GUERRERO
- Au mois d’août, nous nous sommes rendus l’État du Guerrero pendant une semaine. À Tlapa de Comonfort, nous nous sommes réunis avec des membres du Centre de Droits Humains La Montaña Tlachinollan, et notamment de la division Communication et Formation. Près d’Acapulco, nous nous sommes entretenus avec Julián Blanco, leader du Conseil des Ejidos et des Communautés Opposées au barrage hydro-électrique La Parota (CECOP). Accompagnés par des membres du Centre Régional des Droits Humains « José María Morelos y Pavón », nous nous sommes également réunis avec des victimes de déplacement interne forcé, originaires des municipalités de Leonardo Bravo, de Zitlala et d’Eduardo Guerri (Sierra de Guerrero), et réfugiés à Chichihualco. Peu de temps avant, nous nous sommes réunis à Mexico avec des membres de l’Association Guerrerense Contre la Violence faite aux Femmes A. C. et de l’Atelier de Développement Communautaire (TADECO) – des organisations travaillant toutes deux dans l’État du Guerrero.
- En novembre, nous sommes retourné au Guerrero pendant une autre semaine. Nous nous sommes réunis avec Marina Reyna Aguillar, de l’Association Guerrerense Contre la Violence faite aux Femmes A. C., ainsi qu’avec des membres de Tlachinollan, du Collectif contre la Torture et l’Impunité, et du Centre Régional des Droits Humains « José María Morelos y Pavón ». Nous nous sommes également entretenus avec la Commission de Recherche afin de mieux connaître leur travail et d’avoir plus d’informations au sujet de l’avancement de l’enquête sur la disparition de l’activiste Arnulfo Cerón Soriano, à Tlapa de Comonfort le 11 octobre dernier. À Chilpancingo, nous avons accompagné la marche au cours de laquelle plus de 1000 membres des cinq Centres de Justice de la Coordination Régionale des Autorités Communautaires – Police Communautaire (CRAC-PC) ont exigé une dérogation à l’article 14 de la Loi 701, lequel, selon les manifestant-e-s, porte atteinte aux droits des peuples autochtones – et notamment à leur propre système de sécurité et de justice communautaire.
INFORMATION ET FORMATION
VISITES, DÉLÉGATIONS ET TOURNÉES
- Nous avons reçu la visite de délégations, d’étudiant-e-s, de journalistes et de membres de notre coalition, souhaitant connaître ou approfondir leur connaissance au sujet de la conjoncture actuelle dans les États du Chiapas, de Oaxaca et du Guerrero, ainsi qu’au sujet du travail du SIPAZ.
ÉDUCATION POUR LA PAIX
- Au mois de septembre, nous avons présenté le contexte politique et social de la région au groupe des nouveaux volontaires du programme allemand Wetlwärts.
- En septembre également, nous avons donné une conférence intitulée « Interaction entre le concept de Paix et la question des Droits Humains : une réflexion pour des actions plus globales et plus efficaces » avec le personnel de la Commission d’État pour les Droits Humains (CEDH), à Tuxtla Gutiérrez.
- Toujours au mois de septembre, nous avons mis en place un espace d’analyse de contexte avec les participant-e-s de la Rencontre des Constructeurs et Constructrices pour la Paix et la Réconciliation, dans la municipalité de Cancuc.
- En août et en novembre, nous avons réalisé plusieurs ateliers à des enfants et des jeunes à Acapulco (Guerrero), au sujet de la transformation positive des conflits et des moyens de lutte non-violente. Ces espaces ont été aménagés par le Collectif Contre la Torture et l’Impunité (CCTI).
FORMATION INTERNE
- Dans la ligne du processus initié en 2018, nous avons participé en octobre à un atelier de sécurité informatique réalisé par le collectif Sursiendo.
- En octobre également, nous avons participé à une formation donnée par le Mouvement Suédois pour la Réconciliation(SweFOR) sur le soin porté à sa personne et sur la protection avec des femmes défenseures des droits humains au Chiapas. .
TRAVAIL EN RESEAU
- Nous avons assisté aux réunions bimensuelles du Réseau pour la Paix, espace de réflexion et de pratiques intégré par 10 organisations cherchant à soutenir et renforcer les processus de pacification et de réconciliation dans l’État du Chiapas.
- Dans le cadre de notre engagement au sein de la Plateforme Globale pour la Prévention du Conflit Armé (GPPAC) – Zone Amérique du Nord, nous avons co-réalisé et co-organisé le Forum pour l’Échange d’Expériences. Suite à cet événement, nous avons participé à l’assemblée annuelle de la Plate-forme.
- Au mois de novembre, nous nous sommes rendus pour quelques jours à Mexico à l’occasion de la Rencontre des membres du Comité Central Mennonite (CCM) intitulée « Contexte mexicain et construction de la paix : défis et objectifs ».