Activités de SIPAZ (Novembre 1999 – Février 2000)
31/03/2000SYNTHESE : Actions recommandées
31/08/2000ACTUALITÉ II : Creer Des Ponts – Visites Internationales De Haut Niveau Au Chiapas
Au cours des derniers mois, un plus grand nombre de représentants internationaux est venu au Chiapas : experts de l’ONU, les ambassadeurs d’Allemagne, de Ggrande-Bretagne et du Japon, parlementaires européens, membres du Congrès des Etats-Unis. Beaucoup ont voulu s’ouvrir à d’autres types de contacts que ceux prévus par le gouvernement fédéral et de l’état. Plusieurs ont demandé à SIPAZ de leur partager notre analyse et de les aider dans l’organisation de leur emploi du temps, en particulier avec des acteurs de la société civile, ainsi que pour visiter certaines communautés indiennes.
Comme l’ont manifesté l’ambassadeur allemand Wolf Ruthart Born et le Premier secrétaire de l’ambassade des Etats-Unis, Brian Nichols, il s’agit de connaître tous les points de vue (officiels, des entrepreneurs, ecclésiaux ainsi que ceux de la société civile indigène et métisse) pour arriver à mieux comprendre la situation et le conflit du Chiapas, et ainsi pouvoir mieux informer leur gouvernement respectif sur la situation réelle.
Les ONG locales ont interprété l’augmentation des visites de haut niveau en grande partie comme une conséquence de la perte de crédibilité du gouvernement mexicain face aux instances internationales. Elles ont aussi remarqué que plus qu’une préoccupation de fond quant à la situation des droits humains, il peut s’agir d’un intérêt plus pragmatique sur les conditions d’investissement dans la zone, le Chiapas étant un état attractif dans ce domaine. Elles considèrent cependant que cette recrudescence est une opportunité pour donner une autre version des faits. Un autre facteur qui, selon les ONG, a eu une influence est la pression exercée par leurs contreparties, groupes de solidarité et églises à l’étranger sur leur gouvernement avec un positionnement chaque fois plus clair et stratégique.
Dans le cadre de la ratification du Traité de Libre Commerce avec l’Union Européenne et pour l’existence d’une clause démocratique et des droits humains comme partie intégrante du dit traité, les ONGS plus que tout voient une possibilité de contacts avec les ambassades des pays qui composent l’Union Européenne.
Les communautés indigènes qui ont eu la possibilité de dialoguer avec les représentants officiels valorisent aussi la disposition de ceux ci à parler avec elles. « Las Abejas » qui ont reçu l’ambassadeur allemand en février et celui de Grande Bretagne en mars ont commenté à SIPAZ : «Le gouvernement nous a limités dans notre marche, a posé des obstacles. Mais grâce à ceux qui nous invitent ou viennent nous visiter, un chemin s’ouvre. Savoir que nos paroles se répandent dans le monde entier nous rend plus fort».
Dans le même sens, en février dernier, Gautier Mignot, premier secrétaire de l’ambassade de France, est venu au Chiapas pour remettre à la coordination des Organisations sociales indigènes Xi’Nich, la mention spéciale que remet chaque année ce pays en reconnaissance du travail de divers organismes et personnes dans le monde entier en matière de défense et promotion des droits humains. Durant la cérémonie de remise, les dirigeants de Xi’Nich ont remercié Gautier Mignot pour sa présence et pour la reconnaissance de leur travail de la part de la France, reconnaissance qui contraste avec la persécution et l’hostilité du gouvernement dont l’organisation a fait l’objet durant les huit années de son existence.
Au sujet de la perception de son rôle comme diplomate, l’ambassadeur allemand a signalé : «Je suis au Mexique pour favoriser les relations entre nos deux pays. Chiapas n’est pas un obstacle dans cette amitié. C’est une question des droits indigènes et humains, et nous devons en parler avec beaucoup de respect.». Il espère que, grâce à ce respect, la susceptibilité du gouvernement mexicain quant à la présence d’observateurs internationaux pourra s’atténuer. «C’est un processus d’apprentissage pour les deux parties», a-t-il ajouté.
Du fait de leur souci de parler avec les deux parties, ces acteurs peuvent créer des ponts entre la réalité du Chiapas et celle de leur pays et contribuer au dialogue au Mexique.