ACTIVITES DE SIPAZ (De mi-mai à mi-août 2013
04/09/2013DOSSIER : Violence faite aux femmes – “Au Mexique on oublie de punir les coupables”
26/11/2013Le premier Rapport du nouveau Gouvernement fédéral est sorti le 1er septembre. Le document annonce les différents défis que prétend relever le gouvernement du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel), en grande partie par le biais de réformes structurelles, celles-ci représentant la priorité de cette première année de mandat. C’est dans ce cadre que les partis d’opposition ont émis différentes critiques signalant le règne de l’inefficacité, la crise économique et l’ingouvernabilité. Plusieurs manifestations ont eu lieu, à l’instar de celle organisée par la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE) contre la réforme éducative. Certaines ont dégénéré en affrontements entre la police et les manifestants, ce qui s’est soldé par l’arrestation de 16 jeunes. Les semaines suivantes ont été marquées par la multiplication des marches et autres actions de protestation. Le mouvement le plus important a été initié par le corps enseignant, dont le sit-in à Mexico dure depuis presque trois mois. La plupart des manifestations ne rejettent cependant pas uniquement la réforme éducative, mais l’ensemble des « réformes structurelles » amorcées par le gouvernement d’Enrique Peña Nieto, dont la réforme énergétique (en cours de négociation) et la réforme fiscale (déjà approuvée).
Le 2 octobre, une marche pour commémorer le massacre des étudiants en 1968 a été interceptée par un important dispositif policier. Les affrontements ont fait des dizaines de blessés, dont 32 membres des forces de l’ordre, et plus de 100 personnes ont été arrêtées. Des observateurs des Droits de l’Homme ont confirmé que les policiers avaient fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, et lancé des pierres contre les manifestants. Ils ont également signalé que des policiers en civil se sont livrés à des arrestations arbitraires et à des « actes de provocation ».
Le 14 octobre, des enseignants de la section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation (SNTE), à l’origine de la mobilisation, ont repris les cours, tout en assurant qu’ils continueraient à protester. Le mouvement enseignant ne s’essouffle pas, malgré l’absence de réponse des autorités ; au contraire, il s’amplifie dans la capitale et dans au moins douze autres états. En parallèle, les parents d’élèves et les étudiants, ainsi que des organisations sociales et civiles, ont réalisé de nombreuses marches et actions de solidarité avec les enseignants en grève.
D’autre part, le Mouvement Régénération Nationale (MORENA), base sociale de l’ex-candidat à la présidence Andrés Manuel López Obrador (AMLO), réalise depuis septembre des mobilisations massives contre la réforme énergétique. Il lui reproche son orientation néolibérale qui priverait l’État de sa souveraineté sur les industries pétrolière et électrique, deux secteurs stratégiques.
AMLO et Cuauhtémoc Cárdenas, anciens chefs de gouvernement du District Fédéral et ex-candidats de la gauche à la présidence, se sont unis pour qualifier la réforme énergétique d' »acte de trahison de la patrie ». Le Parti de la Révolution Démocratique (PRD), de son côté, défend le slogan bien vague de ‘Moderniser sans privatiser’.
Grâce à la mobilisation enseignante et populaire et à la pression sociale, la réforme fiscale présentée par Peña Nieto s’avère de moindre ampleur que prévue, avec en particulier le renoncement à la TVA sur les aliments et les médicaments. Mais le gouvernement n’a rien concédé sur ce qui a déjà été approuvé.
Droits de l’Homme : 176 recommandations faites au Mexique dans le cadre de l’Examen Périodique Universel
Le 23 octobre, le second Examen Périodique Universel (EPU) réalisé par le Conseil des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies a eu lieu à Genève, Suisse. Les pays membres ont émis 176 recommandations (contre 91 il y a quatre ans) à l’encontre du Mexique. L’accent a été mis sur le manque de protection des défenseurs des Droits de l’Homme et des journalistes ; le maintien de la figure controversée du garde-à-vue et de la juridiction militaire dans les cas de violations des droits humains contre des civils ; ainsi que la situation des femmes et des groupes les plus vulnérables, comme les migrants et les peuples indigènes. Précisons que ces points avaient déjà été signalés lors de l’EPU de 2009, et qu’ils restent non résolus quatre ans après. Le Mexique doit maintenant étudier les recommandations, et informer l’ONU en mars 2014 des actions qu’il compte entreprendre.
Plusieurs organisations civiles signalent une grave détérioration de la situation des Droits de l’Homme dans le pays. Elles soulignent que les différentes initiatives législatives ne sont pas mises en pratique. Le Mexique n’a pas non plus ratifié plusieurs conventions internationales en la matière, ce qui démontrerait son engagement réel. Il faut rappeler que la Cour Suprême de Justice a décidé en septembre de limiter les accords internationaux en matière de Droits de l’Homme quand ils contrarient la Constitution. Les organisations civiles dénoncent cette décision, qui pourrait annuler les avancées de la réforme constitutionnelle de juin 2011 en la matière.
Le Chiapas toujours mobilisé
Au Chiapas les enseignants des sections 7 et 40 protestent depuis fin août, accompagnés de parents d’élèves et d’étudiants. Ils ont organisé des sit-ins et des barrages routiers, « libéré » le péage entre San Cristóbal et Tuxtla Gutiérrez et bloqué les routes d’accès à la capitale. Ils ont également pris la Tour Chiapas (où des bureaux du gouvernement et un studio de TV Azteca se trouvent) et ont encerclé par deux fois la tour de Pemex, empêchant que du carburant entre ou sorte. De grands centres commerciaux ont également été fermés par eux à différents moments.
Les parents d’élèves ont apporté leur soutien aux professeurs en marchant avec eux les 2 et 12 octobre. Plus de trois milles personnes ont rejoint le Comité Démocratique Étatique et Régional des Parents d’élèves du Chiapas en Défense de l’Éducation Publique et de la Nation. Ses membres ont empêché les vacataires (employés par le gouvernement du Chiapas pour remplacer les grévistes) d’entrer dans les écoles et fermé celles qui fonctionnaient encore. En octobre, 59 mairies et, de manière symbolique, le Congrès de l’état ont été occupés. Les étudiants des classes préparatoires et techniques ont également pris leurs salles de classe.
Le mouvement se poursuit, malgré les obstacles : retenues sur salaire, campagne d’intimidation et de diffamation (dont des liens supposés avec des groupes armés), tentatives de contre-manifestations obligeant les bénéficiaires du programme gouvernemental « Oportunidades » à réclamer le retour en classe. Et rien ne laisse présager que la situation se débloque.
D’autres mobilisations ont eu lieu durant la même période : une marche pour défendre la Madre Tierra (Terre Mère) a été organisée par des organisations indigènes le 10 octobre à Palenque. Elles disent en avoir assez des programmes gouvernementaux comme le FANAR (ex PROCEDE – programme de régularisation et d’enregistrement légal des terres, NdT) et la Croisade Nationale contre la Faim, qui, elles affirment, provoquent des divisions dans les communautés au lieu de favoriser le développement économique et social. Le 12 octobre, le Peuple Croyant de Simojovel a effectué un pèlerinage pour dénoncer l’augmentation de la violence dans la ville. Le même jour, plusieurs manifestations avaient lieu à San Cristóbal dans le cadre de la « Campagne contre les violences faites aux femmes et les féminicides au Chiapas ».
Tensions ailleurs dans l’état
A Chenalhó la situation critique, apparemment pour des motifs religieux, reste sans solution. Le 20 août, des déplacés de Colonia Puebla, ont essayé de retourner chez eux après 30 jours à San Cristóbal de Las Casas, malheureusement sans succès. Ils ont été accueillis par des pierres et des insultes, tout comme la caravane civile qui les accompagnait. Le 21 août, le curé de la paroisse de Chenalhó a été détenu à Puebla, frappé, attaché pendant cinq heures et menacé d’être aspergé d’essence pour le faire brûler. Le 23 août, presque toutes les familles catholiques et d’autres obédiences ont fui vers San Cristóbal. Ils décidé le 26 août de revenir dans la zone, mais hors de leur communauté. 95 personnes, 13 familles catholiques et 2 baptistes, ont été déplacées à Acteal, où ils sont toujours actuellement. La Société Civile Las Abejas a dénoncé que « les paramilitaires de Chenalhó sont de nouveau à l’œuvre, tirant avec leurs armes et causant des déplacements comme en (…) 1997 », année du massacre d’Acteal.
En octobre, cinq mois après le déplacement forcé des familles, des organisations civiles ont dénoncé la faible implication de l’état dans l’enquête et le suivi du dossier judiciaire. En novembre, l’équipe pastorale de la Zone Tsotsil a organisé un pèlerinage à Acteal pour exiger « la solution immédiate de la situation de la communauté Puebla ». Ils ont résumé les menaces et agressions subies par les déplacés de Colonia Puebla et dénoncé : « non seulement les autorités restent les bras croisés face à la violation de nos droits, mais en réalité ils appuient les coupables ».
D’autres dossiers restent sensibles. Le Comité pour la Promotion et la Défense de la Vie Samuel Ruiz García a dénoncé en septembre : « Fernando Coello, le grand-père du gouverneur, s’est présenté accompagné devant un groupe de jeunes de la Paroisse de Chicomuselo. (…) Il a demandé à voir le prêtre de la Paroisse, après avoir donné son nom en arborant une attitude de toute-puissance (…) il le cherchait pour lui annoncer l’exploitation des ressources minières de la municipalité (…) et le prévenir qu’il ne servait à rien de s’y opposer puisque elle aurait lieu de toute manière ». Le 31 octobre, le Comité a averti que des entrepreneurs cherchent à remettre en route la mine La Revancha, dans l’ejido Nueva Morelia, alors que de nombreuses actions sont entreprises depuis 2008 pour mettre fin à l’extraction minière à Chicomuselo. Le gouvernement avait stoppé les activités minières en 2009 après l’assassinat de l’opposant aux mines Mariano Abarca ; mais le permis d’extraction est toujours valide, et certains acteurs entendent l’utiliser.
En novembre, les habitants de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone, ont fait part de menaces d’expulsion. L’objet de la dispute est une carrière de sable, utilisé dans l’immédiat « au bénéfice du village » et qu’un groupe des autorités de l’ejido (terres communales) veut s’approprier. Ils ont également dénoncé l’enlèvement d’un jeune en novembre par des membres « du groupe armé qui avaient délogé nos compagnons du péage ejidal à l’entrée des cascades d’Agua Azul le 2 février 2011 ».
L’EZLN communique et dénonce
Dans un communiqué du 3 novembre intitulé « Mauvaises nouvelles et pas tant que ça », l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) a rendu compte(s) –au propre comme au figuré- de la première session de l' »Escuelita » (Petite école) en août dernier, et annoncé les prochaines pour décembre et janvier. Par la voix du sous-commandant Marcos, elle a critiqué les « bassesses mal dissimulées » nommées « réformes structurelles », et signalé que la « gauche modèle » est maintenant en « croisade » avec la droite traditionnelle pour accuser les anarchistes de tous les maux du pays.
De son côté, le Comité de Bon Gouvernement (JBG pour « Junta de Buen Gobierno ») de La Realidad a rapporté en octobre des agressions subies par les bases de soutien suite à un conflit portant sur un terrain de Che Guevara, du territoire autonome de Tierra y Libertad, municipalité officielle de Motozintla de Mendoza. En novembre, la JBG de la Garrucha a dénoncé le harcèlement subi par des transporteurs routiers de part de la Centrale Routière d’Ocosingo (l’un d’entre eux est base de soutien de l’EZLN) : leurs véhicules sont bloqués voire saisis. Ils ont également fait part de la fausse accusation et du mandat d’arrêt lancé contre une autre base de soutien pour l’abattage d’un arbre. Le même mois, la JBG de Morelia a dénoncé l’aggravation des problèmes avec l’organisation CIOAC (Centrale Indépendante des Ouvriers Agricoles et Paysans) à cause d’un terrain cultivé par des bases de soutien de l’ejido « 10 de abril ».
Patishtán enfin libre
En août, Amnesty International s’est joint à l’appel en faveur de la libération d’ Alberto Patishtán, professeur tsotsil originaire d’El Bosque, incarcéré depuis 2000. En août toujours, 1500 membres du Collectif tsotsil du Peuple Croyant, ainsi que des organisations nationales et internationales, ont fait un pèlerinage à Tuxtla Gutiérrez pour appuyer la même demande. En septembre, le Premier Tribunal de Tuxtla, a rejeté la procédure de reconnaissance d’innocence interposée par Patishtán. La décision a été rendue quelques heures après le pèlerinage dans San Cristóbal de milliers de membres du Peuple Croyant pour exiger la liberté de l’enseignant.
Alberto Patishtán a cependant retrouvé la liberté le 31 octobre par grâce présidentielle. Il a déclaré : « Ils ont voulu mettre fin à mon combat, ils l’ont démultiplié. Ils ont voulu le cacher, ils l’ont mis en lumière. » Le Centre des Droits de l’Homme Fray Bartolomé de las Casas a affirmé que la grâce ne suffisait pas à obtenir justice, et exigé des excuses publiques et la réparation des dommages subis par Patishtán et sa famille.
Oaxaca: manifestations enseignantes et agressions à l’encontre du mouvement social
La Section 22 de Oaxaca a participé activement aux mobilisations contre la réforme éducative lancée par le gouvernement fédéral. De nombreuses marches et actions de solidarité avec les enseignants ont été initiées par les étudiants et les parents d’élèves dans tout l’état.
Plusieurs attentats contre des membres de mouvements sociaux et partis politiques ont eu lieu ces derniers mois. Le 10 septembre le Président de la Commission Permanente de Développement Social de la LXIéme Législature locale, Everardo Hugo Hernández Guzmán, un des fondateurs du Comité de Défense des Droits du Peuple (CODEP), a été exécuté. Le 16 octobre, le représentant de l’Organisation des Peuples Indigènes Zapotéques (OPIZ), Juan Sosa Maldonado, a été victime d’un attentat à Oaxaca de Juárez, dont il est sorti indemne.
Le 25 août, des membres de l’Assemblée Populaire du Peuple Juchiteco (APPJ) furent blessés par balles et agressés à l’arme blanche en passant par des terres communales sur lesquelles le parc éolien Bií Hioxho, appartenant à l’entreprise Gas Natural Fenosa se construit. Les agresseurs seraient des hommes de main de l’entreprise. Le 3 septembre, Mariano López, porte-parole de l’APPJ a été victime d’une tentative d’enlèvement à Juchitán. Le 5 octobre, le campement installé depuis février par l’APPJ pour protester contre le parc éolien a été en partie incendié.
Toujours en lien avec la résistance contre les méga-projets dans l’Isthme de Tehuantepec, une nouvelle mesure de protection a été émise en faveur des habitants de San Dionisio del Mar. Elle ordonne la suspension temporaire de la construction du parc éolien souhaité par le groupe Mareña Renovables à Barra de Santa Teresa, sur des terres de la municipalité. Cette mesure a été accueillie par l’APIITDTT (Assemblée des Peuples Indigènes de l’Isthme de Tehuantepec pour la Défense de la Terre et du Territoire) comme une grande victoire dans la lutte pour le respect du territoire et des droits des peuples indigènes.
Le 13 octobre, des dizaines de femmes ont parcouru le centre de Oaxaca, à l’occasion de la première action organisée par « Action Radicale Antipatriarcale », collectif visant à mettre en lumière toutes les formes de violence exercées contre les femmes, et qui propose l’autodéfense et l’autonomie comme outils pour changer les choses. Le 2 novembre, Jour des Morts, un autel a été dressé en mémoire des femmes assassinées dans l’état et dans tout le pays.
En ce qui concerne le milieu de la communication, la Radio Communautaire Totopo, à Juchitán de Zaragoza, a recommencé à diffuser les 4 et 5 novembre. Elle avait cessé le 26 mars dernier, quand, après que des policiers aient tenté d’expulser le campement de l’APPJ, des individus eurent pénétré dans le studio de la radio pour voler l’émetteur et couper les câbles d’alimentation électrique. Enfin, les 7 et 13 octobre, le second Sommet Continental de Communication Indigène d’Abya Yala a eu lieu dans la communauté de l’ethnie mixe de Tlahuitoltepec. L’événement fut entaché de polémique, la coordination ayant invité le Président Enrique Peña Nieto à l’inauguration, ce qui causa la défection de plusieurs organisations mexicaines et étrangères.
Guerrero: tentative d' »anéantissement » du mouvement social ?
Ces derniers mois, hormis la situation d’urgence après les inondations dues aux ouragans en septembre, l’état de Guerrero a connu plusieurs périodes de mobilisation et de tensions. Ici aussi le corps enseignant a protesté contre la réforme éducative, même si moins longtemps et moins massivement. Le 11 septembre, quelques 5000 membres de la CETEG (Coordination Étatique des Travailleurs de l’Éducation de Guerrero) ont manifesté, suspendant leurs activités pour répondre à l’appel de la CNTE (Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation) pour une mobilisation nationale.
Dans la région de la Costa Grande, une extrême insécurité persiste pour les défenseurs des Droits de l’Homme, tout comme pour la population en général. Les ONG, à la tête desquelles le Centre des Droits de l’Homme de la Montagne « Tlachinollan », considèrent que le gouverneur Ángel Aguirre Rivero (du parti politique PRI), mène une « campagne d’anéantissement » contre les activistes. L’une d’eux, Rocío Mesino Mesino, a été assassinée le 19 octobre à Atoyac de Álvarez. Le Procureur de l’état, Iñaki Blanco Cabrera, a déclaré étudier plusieurs pistes dans le meurtre de la leader de l’Organisation Paysanne de la Sierra del Sur (OCSS), l’une étant l’implication du crime organisé opérant dans la région. Le 10 novembre, le dirigeant de l’Organisation Populaire des Producteurs de la Costa Grande (OPPCG), Luis Olivares, ainsi que sa compagne, Ana Lilia Gatica, a été assassiné à Coyuca de Benítez par des individus armés non identifiés. Son ex-épouse, Zeferina Romero Fernández, a déclaré qu’ « il n’avait pas d’ennemis ; je pense que c’est le gouvernement qui est derrière tout ça ». Avec sa mort, le nombre d’assassinats d’activistes sous l’administration actuelle se monte à 12 personnes.
Ces derniers mois également, une vague de répression a visé les membres du système communautaire de justice de la Coordination Régionale des Autorités Communautés (CRAC). Suite, entre autres, à la campagne d’accréditation des policiers communautaires entreprise par le gouvernement d’Ángel Aguirre, plusieurs membres de cette entité ont été arrêtés -dont Nestora Salgado García, dirigeante de la Police Communautaire à Olinalá, incarcérée depuis le 21 août dans une prison de haute sécurité de Nayarit. Quelques jours après, des policiers communautaires d’Ayutla ont été arrêtés et désarmés par l’armée. Le 6 octobre, 12 policiers communautaires de la « Maison de la justice » de Zitlaltepec furent à leur tour arrêtés. Onze furent libérés sous caution.
Après les inondations de septembre, le Conseil des Ejidos et Communautés Opposés au barrage de la Parota (CECOP) a dénoncé les graves dégâts subis pas les communautés de Cacahuatepec lors de l’ouverture du barrage La Venta par la Commission Fédérale d’Électricité (CFE). Des agriculteurs de la zone ont exprimé leurs craintes quant aux intentions réelles du gouvernement fédéral et de l’état. Ils craignent d’être déplacés dans des villages situés sur les rives du fleuve Papagayo, ceci afin de laisser le champ libre aux promoteurs de la construction du barrage hydroélectrique La Parota.
Le 14 novembre, des paysans de la Montagne de Guerrero ont interposé une demande pour l’annulation des concessions minières, au nom de la violation du droit des peuples indigènes à être consultés à propos des projets affectant leur territoire et leur culture. Leur inquiétude provient des 42 gisements miniers des régions de la Montagne et de la Costa Chica, et des 30 concessions octroyées pour 50 ans par le gouvernement pour des activités d’extraction minière.