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10/03/2023Quand je défends le territoire, je défends ma vie. Je fais partie de mon territoire et je suis aussi territoire, c’est pourquoi il est important de défendre la vie, la vie de ma communauté, la vie de la terre où je vis et qui fait partie de mon existence.
En 2021, nous contemplons avec inquiétude la multiplication des projet de développement et l’érosion des conditions dans lesquelles les personnes et les communautés qui défendent l’environnement, la terre et le territoire effectuent leur travail.
S elon l’Institut National des statistiques et de la géographie (INEGI), le Mexique est le quatrième pays au monde avec la plus grande biodiversité biologique. Grâce à sa situation géographique, son relief et la diversité de ses climats, le pays possède 9 des 11 types d’écosystèmes et environ 200 000 espèces différentes. Il abrite également environ 12% de la biodiversité mondiale.
Pour ceux qui souhaitent investir au Mexique, ces conditions sont une source importante de ressources qui favorisent le développement d’activités productives et industrielles. Cependant, pour ceux qui défendent le territoire, les projets d’extraction, d’écotourisme et d’infrastructures sont devenus un facteur à haut risque. De plus, dans la plupart des cas, les grands projets de développement représentent une source de conflit dans les communautés où ils sont réalisés, provoquant même une bipolarisation sociale entre ceux qui sont à faveur et ceux qui sont contre. Ceci, sans oublier les violations constantes des droits humains des populations indigènes.
Le Mexique dispose d’un mécanisme fédéral de protection des journalistes et des défenseurs des droits humains depuis 2012 et a ratifié l' »Accord régional sur l’accès à l’information, la participation du public et l’accès à la justice en matière d’environnement en Amérique latine et dans les Caraïbes », connu sous le nom d’Accord d’Escazú, en 2020. Cependant les chiffres montrent que les efforts pour protéger les défenseurs du territoire n’ont pas été suffisants.
En 2021, le Mexique est devenu le pays le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement et du territoire, a averti l’organisation internationale Global Witness dans son rapport 2022. Il y a eu 238 attaques contre des défenseurs, dont 25 meurtres. D’autres agressions ont inclus l’intimidation, la criminalisation et une augmentation des disparitions forcées : en comparaison avec les deux cas documentés en 2020, en 2021, le nombre est passé à 20 cas de défenseurs de l’environnement et du territoire disparus, a rapporté le Centre mexicain pour le droit de l’environnement (Cemda).
Grands projets de développement et impunité, facteurs de risque pour la défense du territoire
Le modèle de développement actuel au Mexique n’est pas nouveau : il a été promu pendant des décennies par d’autres gouvernements. Un exemple est la zone de l’isthme de Tehuantepec au Oaxaca, qui depuis l’époque de Porfirio Díaz a fait l’objet d’une série de projets de “développement”. Cependant, le projet politique de la Quatrième Transformation (4T) de l’actuel président, Andrés Manuel López Obrador, se distingue comme « l’un des principaux foyers de conflit social », ce qui s’exprime principalement par le rejet et la remise en question – par certains secteurs de la population – des projets qu’elle veut promouvoir, expliquent Aleida Azamar Alonso et Carlos A. Rodríguez Wallenius, universitaires de l’UAM-Xochimilco.
Azamar souligne qu’à échelle nationale, il existe au moins 1 600 projets et grands projets à réaliser; le Train Maya, le couloir interocéanique de l’isthme de Tehuantepec (CIIT), l’aéroport international de Santa Lucía et la raffinerie de Dos Bocas étant ceux avec le plus grand impact sur l’environnement.
Ce modèle de développement privilégie les activités d’extraction minière sur les modes de vie des individus, des peuples et des communautés, et génère à son tour des processus de résistance légitime pour protéger leurs territoire, leurs ressources et, en général, leurs modes de vie, explique Cemda. Actuellement, la mise en place de grands projets tels que le CIIT, les barrages hydroélectriques et l’exploitation minière ont eu un impact sur les communautés suite à la violence contre les défenseurs du territoire car cela crée un climat qui ne les aide pas à mener à bien leur travail. Au contraire, cela les conduits à être harcelés, persécutés, diffamés et même tués, explique Marcos Leyva Madrid, directeur des Services pour l’éducation alternative (Educa).
Depuis qu’Andrés Manuel López Obrador a assumé la présidence en 2018, 45 personnes ont été tuées pour avoir défendu leurs territoires. Cependant, ce chiffre est « conservateur » puisqu’il n’inclut que les bénéficiaires du Mécanisme Fédéral de Protection. Le bilan de Cemda s’élève à au moins 58 écologistes exécutés au cours de cette même période, la plupart des cas restant dans l’impunité.
Le directeur d’Educa signal que ceci est un autre facteur important qui explique la quantité d’agressions contre des défenseur.e.s: le haut niveau d’impunité qui existe et qui, à des endroits comme le Oaxaca, es le résultat d’une politique de caciques également présente dans d’autres régions
Principaux agresseurs des défenseurs de l’environnement et du territoire
Selon un article de Forbes, « au moins 40% des attaques commises contre les défenseurs de l’environnement au Mexique proviennent de fonctionnaires, en particulier des autorités locales ». Gabriela Carrión de Cemda a souligné que dans 8,3% des cas, les attaques provenaient du crime organisé et dans 5,6% des cas, d’entreprises. Par ailleurs dans 38,9% des cas les agresseurs n’ont pas pu être identifiés.
Jesús Peña, adjoint au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits humains au Mexique, a évoqué les « déclarations stigmatisantes des responsables publics » comme une autre cause du nombre élevé d’attaques contre des défenseurs dans le pays. C’est le cas du Ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles (Semarnat) qui, en 2022, a qualifié un groupe d’artistes en désaccord avec le Train Maya d’être des « pseudo-écologistes », et les a accusés « de se livrer à la désinformation ou de promouvoir des informations erronées », a publié Forbes Mexique.
Qui plus est, López Obrador a accusé le gouvernement des États-Unis d’être derrière les groupes d’opposition à la section 5 de ce même Train. « A Mexico et dans diverses parties du pays, il existe des pseudo-écologistes financés par le gouvernement des États-Unis et ils promeuvent des recours constitutionnels contre nous. C’est pourquoi une procédure établie par la loi est utilisée, qui consiste à déclarer ces projets comme étant de sécurité nationale (…) », a-t-il souligné dans une de ses conférences de presse matinales.
Adriana Cadenas, coordinatrice de l’organisation Tskini à Jalisco, a souligné que dans certains cas, il existe une collusion entre divers acteurs, tels que le crime organisé et les entreprises, pour intimider, menacer et faire peur aux communautés qui s’opposent à ces projets. Cadenas a mentionné que dans la Sierra de Manantlán, « [l’entreprise minière] s’est entendue, elle a fait appel aux services du crime organisé en tant que bras armé afin d’intimider, de menacer la population qui est contre ces opérations minières, pour les intimider et qu’ils renoncent à se défendre ».
Les organisations insistent par ailleurs sur le fait que le rôle des autorités fédérales et étatiques, chargées de délivrer des autorisations aux entreprises et de réglementer leurs actions pour s’assurer que les projets soient conformes à la loi, génère également des conflits socio-environnementaux plus importants. Dans la plupart des cas, elles ne font rien.
Territoires et défenseurs autochtones, les plus affectés par les mégaprojets
Selon l’INEGI, 39% des forêts et 60% des jungles sont situées sur des territoires indigènes. Dans ces régions, 23% de l’eau du pays est également captée, et une grande partie de la richesse du sous-sol et de l’air se trouve également dans ces territoires. Pour Global Witness, cela a rendu les territoires autochtones très vulnérables face au nombre croissant de projets d’extraction minière promus par des entreprises nationales et étrangères, et soutenus par le gouvernement mexicain. Près de la moitié des attaques enregistrées en 2021 visaient des communautés autochtones, et les conflits fonciers et miniers représentaient les deux tiers des attaques meurtrières, a rapporté l’organisation.
Selon la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones (CDI), le Oaxaca se classe au premier rang du pays en termes de présence de population autochtone. Selon le rapport « Situation des personnes et des communautés défendant les droits environnementaux au Mexique », cette entité occupe également la première place en termes d’attaques contre les défenseurs de l’environnement avec 24 cas enregistrés en 2021. Marcos Leyva a déclaré qu’au cours des quatre dernières années du gouvernement étatique d’Alejandro Murat, 33 défenseurs des droits humains ont été assassinés au Oaxaca, ce qui en a fait une des régions de plus haut risque pour la défense du territoire.
Global Witness souligne que l’entité abrite l’un des projets les plus meurtriers : la centrale hydroélectrique Paso de la Reina. Dans cette région de la côte pacifique, les communautés mixtèques, chatino et afro-mexicaines se sont organisées pour défendre leurs territoires, dont le Río Verde. Les actions de résistance des membres du Conseil des peuples unis pour la défense du Río Verde (COPUDEVER) ont coûté la vie à cinq défenseurs des droits humains de janvier à mars 2021 : Fidel Heras Cruz, Jaime Jiménez Ruiz, Raymundo Robles Riaño, Noé Robles Cruz, Gerardo Mendoza Reyes ; Filogonio Martínez Merino a également été assassiné en octobre de la même année. Tous appartenaient à des communautés indigènes. Et tous sont des cas qui se maintiennent en toute impunité.
Bien que les homicides soient le type d’agression le plus violent contre les défenseurs, la criminalisation des mouvements sociaux est également un facteur préoccupant et dans certains cas, souligne Cemda, la justice y contribue. Récemment, l’Assemblée des peuples autochtones de l’isthme pour la défense de la terre et du territoire (APIIDTT) a dénoncé la détention illégale de David Hernández Salazar, défenseur du territoire contre le corridor interocéanique dans l’isthme de Tehuantepec. L’arrestation a été effectuée par des personnes censées appartenir au parquet du Oaxaca. Cependant, plusieurs heures se sont écoulées avant de trouver le lieu où le défenseur se trouvait, raison pour laquelle l’organisation a dénoncé la privation de sa liberté, ainsi que l’existence de 17 mandats d’arrêt contre d’autres habitants de Puente Madera et contre des membres de l’APIIDTT. Cette dernière a aussi dénoncé le harcèlement et la surveillance de leurs bureaux par des personnes armées.
Xavier Martínez, du CEMDA, a déclaré que pour avancer dans la construction d’un environnement sûr pour les défenseurs de l’environnement et de la terre, « il est nécessaire d’arrêter leur stigmatisation et leur criminalisation ».
Lors d’une interview avec Desinformémonos, Erick Ramírez, un membre de la communauté Binnizá de l’isthme de Tehuantepec, a parlé de la division qui existe dans les communautés, du manque d’attention des autorités et de la criminalisation dont ils sont victimes : « Parce que nous nous opposons [à leurs projets], ils nous discréditent, ils nous insultent et ils nous attaquent », a déclaré le défenseur.
Rosa Marina Flores, membre de l’APIDDTT, affirme que la stratégie gouvernementale de la 4T a été élaborée à partir des programmes sociaux. En moyenne 1 million 51 mille 20 personnes reçoivent un programme social lancé par le gouvernement AMLO. C’est inquiétant quand un cela génère « une très forte dynamique de clientélisme dans les territoires », précise Flores. De plus, ils ont provoqué une recrudescence des conflits dans les communautés et des affrontements « entre ceux qui sont contre ou à faveur des projets », car ce sont d’autres personnes des communautés qui surveillent ceux qui s’opposent aux politiques du gouvernement fédéral, conclut-elle.
Des projets derrière la violation systématique des droits humains
Dans un rapport conjoint, Copudever, Educa et le Mouvement mexicain pour les personnes affectées par les barrages et pour la défense des fleuves (MAPDER) ont dénoncé la violation systématique des droits des peuples autochtones. Dans le cas des projets hydroélectriques, des violations d’au moins onze de ces droits ont été documentées, notamment le droit à l’autodétermination, à l’information, à la participation, à l’eau, au développement, à un environnement sain, à l’alimentation, à la santé et au travail.
Cette situation s’est aggravée quand, en 2021, le gouvernement fédéral a publié un décret présidentiel par le biais duquel les projets et travaux à la charge du gouvernement considérés comme prioritaires et stratégiques ont été déclarés « d’intérêt public et de sécurité nationale ». L’ordre a été donné d’accorder les autorisations nécessaires, y compris environnementales « dans un délai maximum de cinq jours », a expliqué Cemda. Avec cet accord « les droits au territoire et à l’autonomie des peuples autochtones et des communautés assimilables ont été niés », souligne le rapport.
Flores Cruz ajoute que la militarisation en cours dans le pays s’ajoute à ce panorama, ce qui complique encore la situation. Comme Rafael Marín, le directeur général du CIIT lui-même, l’a commenté avec le décret présidentiel non seulement les procédures et des délais qui empêchent l’avancement des travaux seront réduits ; elles « garantiront également l’intervention rapide des autorités pour contenir de probables manifestations et barrages routiers ».
Le cas le plus récent est celui de Palomares, un ejido de la municipalité de Matías Romero, dans l’isthme d’Oaxaca, où les forces armées ont été utilisées pour empêcher la réalisation d’une manifestation. Les habitants s’étaient mobilisés pour empêcher l’avancée des travaux du CIIT. Ils ont été violemment réprimés par des membres de la Marine, a rapporté l’Union des communautés indigènes de la zone nord de l’isthme (Ucizoni).
Un autre des grands projets les plus emblématiques de la 4T est le Train Maya. Dans ce cas, le principal questionnement a été le manque d’information et de consultation des populations affectées. Carlos Rodríguez Wallenuis, professeur à l’UAM-Xochimilco, a déclaré qu’à ce jour, il n’y a pas eu de consultations préalables, libres et informées, pas même auprès des communautés indigènes « que l’État est obligé de consulter, selon la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ».
Dans ce cas, des citoyens, des organisations non gouvernementales et des collectivités ont démontré que l’étude d’impact environnemental (EIM) de plusieurs sections du train n’avaient pas été approuvé. Cela leur a permis d’obtenir des sentences en leur faveur qui devraient obliger les entreprises et le gouvernement à arrêter les travaux. Cependant, cela ne s’est pas produit et dans tous les cas, le travail s’est poursuivi, souligne Cemda dans son rapport. Il s’agit de « processus environnementaux qui ne sont pas menés légalement, qui ne sont pas culturellement appropriés, qui ne respectent pas les droits à l’information, à la participation ou à l’autonomie et qui, en général, ne respectent pas la norme de protection établie par la Constitution », a déclaré l’organisation.
Cemda a assuré que « de nombreuses violations des droits humains contre les peuples et communautés autochtones et rurales ont été perpétrées dans le cadre du développement de projets », car ils font partie d’un système qui génère une violence structurelle, « d’un système juridique qui légitime la violence pour exploiter les gens, les peuples et la nature ».
Lacunes juridiques en matière de protection des défenseurs
2021 se distingue également pour être l’année au cours de laquelle le Mexique a ratifié l’Accord d’Escazú, un traité en Amérique latine et dans les Caraïbes qui, pour la première fois, reconnaît les défenseurs qui défendent l’environnement et oblige les États à les protéger. L’Accord a dû faire face à différents obstacles, parmi lesquels l’accord présidentiel sur la priorité des grands projets de développement. On attend aussi une éventuelle décision de la Cour Suprême de Justice de la Nation qui aborde le pouvoir des organisations qui souhaitent exprimer leur désaccord face à des décisions environnementales. Si elle était favorable, la Cour ratifierait certains aspects de l’accord d’Escazú mais représenterait des risques juridiques pour les projets promus par le gouvernement du président Andrés Manuel López Obrador.
Alejandra Jiménez, de la Coordination Régionale d’Action Solidaires en Défense du Territoire Huasteca-Totonacapan (Corason) a critiqué l’application de l’Accord et a déclaré : “Jusqu’à présent, l’Accord d’Escazú reste lettre morte, c’est classique pour de nombreuses lois au Mexique. C’est évident si l’on observe les violences que les défenseurs des droits humains vivent. Et que dire de l’accès à l’information, de ce côté-là on avance à reculons. C’est un contexte où l’on observe un très grand nombre d’obstacles”.
Bien que cet Accord ne concerne pas seulement la protection des défenseurs, c’est un fait qu’il est l’un des éléments les plus urgents à traiter. En ce sens, Gustavo Alanís Ortega, directeur du Centre mexicain des droits de l’environnement (Cemda) a affirmé qu’il se maintenait un silence sur la question, en particulier de la part du Ministère de l’Intérieur, l’agence en charge du mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, un outil créé par le gouvernement pour protéger la vie et l’intégrité des activistes.
Selon Reporters sans Frontières, 1 667 personnes étaient sous la protection de ce mécanisme en 2022. Parmi les mesures proposées figurent l’offre de téléphones portables, de radios ou de téléphones satellites ; des caméras, des boutons en cas de panique ou autres installations de sécurité sur le lieu de résidence et/ou de travail ; l’offre de gilets pare-balles et l’utilisation de voitures blindées, a détaillé l’organisation.
Malgré cela, des activistes et des organisations de la société civile ont dénoncé que ces mesures ne suffisent pas à combattre les racines structurelles de la violence. Dans d’autres cas, le Mécanisme agit trop tard. Par exemple, après les meurtres de ses compagnons à Paso de la Reina, Filogonio Martínez Merino a demandé cette protection pour lui-même et sa famille, « cependant, (…) il leur a fallu plus d’un an pour effectuer l’analyse des risques » et pendant ce temps, Filogonio a été assassiné, a déploré Educa Oaxaca.
« Le mécanisme laisse beaucoup à désirer », explique la chercheuse Lucía Velázquez, « les défenseurs ne bénéficient pas d’un suivi adéquat. Cela n’achève pas de les protéger ».
La défense du territoire est la défense de la vie
Les défenseur.e.s de l’environnement et des terres sont confrontés à des risques croissants dans la protection de leurs territoires. Sous le discours du développement se cachent les intérêts des grandes entreprises et du gouvernement à tous les niveaux, mais aussi des groupes criminels organisés et des caciques qui réclament leur part des profits. Malgré cela, les communautés se réunissent pour partager leurs connaissances, dialoguer, s’informer sur les préjudices portés à leur santé et à l’environnement et qui sont causés par ces grands projets.
Au Oaxaca, lors de la « Xe rencontre des défenseurs communautaires », les participants ont partagé la douleur et des blessures que le processus et la lutte pour la défense de leur territoire leur a laissées. Ils ont parlé de l’importance de la participation des femmes parce que ce sont elles qui s’occupent, travaillent et connaissent leur territoire, a déclaré Angélica Castro Rodríguez d’Educa.
Au Chiapas depuis près de dix ans, le Mouvement de Défense de la Vie et du Territoire (MODEVITE) s’est engagé à défendre son territoire face à la menace de grand projets de développement : « Face à cette réalité de violence et d’affrontement, MODEVITE réitère son engagement dans la défense du territoire depuis la NON-VIOLENCE et afin de construire la PAIX pour nos peuples », ont-ils expliqué.
En 2017, une Rencontre nationale contre le modèle minier s’est tenue au Guerrero, où les participants ont déclaré « que la défense du territoire est la défense de la vie ; que défendre le territoire ancestral, c’est aussi protéger la culture et, par conséquent, elle signifie notre permanence en tant que peuples ».