MIGRATION
06/02/2012TRAFIC DE DROGUES
06/02/2012Au Guerrero, la présence des forces armées dans la vie publique et en particulier en ce qui concerne la sécurité a été une constante au cours du XXe siècle. En ce début du XXIème siècle, la tendance semble se maintenir. A l’heure actuelle, la militarisation est justifiée comme une composante de la politique de sécurité que le gouvernement fédéral a promu dans le cadre de la dite «guerre contre la drogue». Cependant, au Guerrero, une des raisons sous-jacentes de cette présence militaire reste une fonction de contrôle social, comme cela a été une constante historique dans cet état.
Source : XVIème rapport «Lutter pour construire l’aube de la justice» (2011) du Centre des Droits Humains Tlachinollan
Le 6 Octobre 2011, le gouvernement fédéral et du Guerrero ont annoncé le lancement de l’Opération « Sécurité au Guerrero », un effort de coordination qui cherche à répondre à la crise de la sécurité qui existe dans l’entité. Selon les informations limitées qui ont été rendues publiques jusqu’à présent, la nouvelle opération conjointe implique le déploiement de 2 000 représentants des forces de sécurité, soit un millier de membres de l’Armée, 300 de la Marine, 650 membres de la Police Fédérale et 50 fonctionnaires du Bureau du Procureur Général (PGR), auxquels s’ajouteront un millier de policiers étatiques et 500 autres qui vont rejoindre le service en novembre.
Dans un communiqué publié le 12 Octobre, les organisations de la société civile, y compris le Centre des Droits Humains Tlachinollan et le Réseau des organisations civiles pour les droits humains du Guerrero ont déclaré que «l’annonce de la nouvelle opération « Sécurité au Guerrero » ne représente rien de nouveau; au contraire, c’est la répétition d’une stratégie qui s’est révélée inefficace pour faire baisser la violence, et qui augmente le risque que surviennent de nouvelles violations des droits humains. Des programmes similaires ont non seulement démontré leur inefficacité au Guerrero [2007], mais aussi dans d’autres états tels que le Chihuahua ».
Ils ont également dénoncé « l’annonce d’une nouvelle opération conjointe montre comment tant le gouvernement fédéral que celui de l’état recourent encore et encore à des actions qui se sont avérées inefficaces vu qu’elles ne parviennent pas à aborder les problèmes sous-jacents ni à permettre une diminution des taux de violence. Qui plus est, elles créent des conditions qui portent encore plus atteinte aux droits humains de la population et abandonnent la conception et la mise en œuvre de politiques globales qui répondraient à la logique de la sécurité citoyenne ; une logique qui met au centre de toutes décisions la garantie des droits des personnes par dessus la protection des institutions elles-mêmes, et en marge des conceptions bellicistes actuelles. Tant que l’on maintiendra cette orientation, une opération comme celle annoncée récemment ne fera que renforcer notre préoccupation face à l’augmentation prévisible de la violence et l’augmentation des violations des droits humains que l’on peut anticiper. »